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couper le bois; les officiers, les soldats et les employés des chancelleries ne sont point com pris dans ce nombre. Les frais annuels étaient de 400,000 roubles: la moitié se payait en cui vre monnoyé sur les lieux, l'autre en billets de banque.

Depuis l'année 1745, que la couronne est en possession de ces mines, jusqu'à l'année 1787, on en a tiré 24,460 pouds d'argent fin, et plus de 830 pouds d'or fin: la valeur totale excède 30 millions de roubles 54. Tous les frais, en y comprenant même ceux de l'affinage qui se fait à St. Pétersbourg, ne vont point au-delà de 7 millions; ainsi le bénéfice est de plus de 23 millions de roubles: il paraîtra bien considérable, si l'on fait réflexion que toute la dépense se fait en cuivre qu'on gagne et frappe sur le lieu même, et dont la somme n'est pas estimée à sa véritable valeur.

Les mines d'argent de Nertchinsk, qui sont plutôt des mines de plomb tenant or et argent, ont été découvertes en 1704, et, depuis cette époque, on les a toujours exploi tées; mais avec un succès très-varié. On tire annuellement de différentes minières plus ou moins riches, à peu près 2 millions de pouds

de minéral; mais il est très-peu chargé d'argent: à peine dans un poud peut-on en extraire 2 zolotniks ou un zolotnik et demi. On emploie cinq forges à fondre ce minéral: celle de Staroi-Nertchink est la plus considérable, et c'est là qu'est le principal comptoir. Les mineurs et les forgerons sont à peu près au nombre de 2,000; les paysans chargés d'abattre le bois sont au nombre de 13,000. On évalue les frais annuels à 200,000 roubles, que l'on paye en cuivre et en billets de banque.

Depuis 1704 jusqu'en 1787, on a tiré de ces mines 11,644 pouds d'argent; depuis 1752, on a fait le départ de 32 pouds d'or $5. La valeur de l'or et de l'argent fait à peu près la somme de 10 millions de roubles.

Suivant ces calculs, on trouvera que, depuis 1704 jusqu'en 1788, le total du produit des mines d'or et d'argent a été de 1000 pouds d'or et de plus de 36,000 pouds d'ar gent; la valeur totale est de plus de 45 millions de roubles, et les frais ne vont pas à 15 millions..

Les principales mines de cuivre de l'empi re de Russie sont surtout dens les monts

Altais, Ourals et d'Olonets. Les monts Ourals renferment les minières les plus riches; elles occupent toutes les usines que l'on trouve dans les gouvernements de Perm, Oufa, Viatka et Kazan. En 1779, on y comptait 60 minières de cuivre et 229 fourneaux; en 1782, on y fondit plus de 190,752 pouds de cuivre 56. On trouve aussi dans les monts Altais une minière considérable on y tire des mines d'argent une assez grande quantité de cuivre le produit annuel est à peu près de 15,000 pouds. En 1782, on monnoya 18,793 pouds de cuivre. Les monts Olonets et les autres mines de cuivre ne rapportent que quelques centaines de pouds de ce métal.

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On voit que le produit annuel du cuivre est en tout de 200,000 pouds: la valeur en argent, en évaluant seulement le poud à 10 roubles, fait la somme de deux millions de roubles. Comme cependant, depuis quelques années, le cuivre n'est plus aussi abondant on ne peut plus compter sur la même quantité de ce métal, mais en revanche son prix a haussé considérablement.

Les mines de fer sont, après les salines, la plus grande richesse minéralogique de la

Russie. On sait que cet empire renferme, dans toutes ses montagnes et dans plusieurs plaines, une quantité prodigieuse de ce métal; on en trouve toutes les espèces dont les métallurgistes font mention. Les mines les plus riches sont dans les monts Ourals: en 1779 on y comptait 70 fourneaux et 532 forges en activité. Il y a encore deux usines dans les monts Altais et Sagans et plusieurs dans les gouvernements d'Olonets, Vologda, Nijegorod, Kostroma, Koursk, Toula, Tambof, etc. On peut porter avec assez de certitude le nombre des fourneaux dans tout l'empire à 100, et celui des forges à 800. Outre les grandes usines, il y a une quantité de forges entretenues par les paysans; ils fondent le fer dans de petits fourneaux et en font différentes sor tes d'outils. On en trouve surtout dans les gouvernements d'Olonets et d'Archangel, dans quelques contrées situées sur le Volga, dans la Sibérie près de Krasnoiarsk, Iénisaisk, etc. La plupart des forges s'occupent de la fonte du fer en roche qui est le plus abondant; les autres de celle du fer que l'on tire du limon et du sable.

En 1782, les usines de l'Oural qui sont situées dans les gouvernements de Perm, Oufa et Viatka, ont produit 3,940,400 pouds de fer de forge 57: on peut évaluer le produit des autres gouvernements de la Russie et de la Sibérie au moins à un million de pouds 58. Il s'ensuit que, sans compter les ouvrages de fonte, on exploite annuellement dans tout l'empire 5 millions de pouds de fer, dont la valeur, d'après les prix actuels, est pour le moins de 4,500,000 roubles. Le 'minérais donna ordinairement au-delà de 50 pour 100 de fer brut, quelquefois moins. Pour avoir cinq millions de pouds de fer de forge, il faut, suivant la manipulation actuelle, 7 jusqu'à 8 millions de fer brut; ce qui suppose au moins 15 millions de pouds de minérais.

L'administration des mines de la Russie a changé entièrement sous le gouvernement de Catherine II; mais les privilèges qui avaient été accordés autrefois, ont été confirmés et étendus, aux dépens même de plusieurs prérogatives de la couronne.

On sait que les mines appartiennent ou à la couronne ou à des établissements publics, ou à des particuliers. La couronne possède

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