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crizione dell' ornato di pittura che si ammira nella cappella di S. Antonio di Padova, nella chiesa di S. Petronio; ibid., 1662, in-4o. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BERTON (Jean-Baptiste), général de brigade, né le 15 juin 1769 à Francheval, près Sedan (Ardennes), décapité à Poitiers le 5 octobre 1822. Cet officier général, issu d'une famille aisée de la bourgeoisie, termina ses études à l'école militaire de Brienne, et ensuite à l'école d'artillerie de Châlons. Entré en 1792 dans la légion des Ardennes comme sous-lieutenant, il fut présenté, après la bataille de Spinosa, à la revue de Burgos, à Napoléon, comme le premier chef d'escadron du corps d'armée, et fut créé chef d'état-major. Il fut blessé à Ocana, et, après de glorieuses campagnes, promu au grade de général.

Il partageait la répugnance que la plupart des soldats de Napoléon avaient contre le rétablissement des Bourbons sur le trône de France, à la chute de l'empire, et se montra ardent dans l'opposition. Il avait publié des opuscules militaires; en 1820, il écrivit contre Meunier, alors directeur général de la police; et, en 1821, il adressa une pétition aux chambres contre sa radiation des contrôles de l'armée. Il était associé aux carbonari, association secrète importée d'Italie, qui lors de la réaction de 1820, manifestée par la création du double vote dans la législation électorale, réunit les diverses nuances de l'opposition libérale. Sans doute la plus grande partie de cette opposition, prévoyant qu'on en voulait à la charte de nos libertés, et qu'on pourrait en venir jusqu'à les supprimer, voulait rester sur la défensive; mais le parti militaire, et les hommes les plus avancés, voulurent tenter un coup de main contre le parti de la cour et la légitimité. Le 24 février 1822, le général Berton leva l'étendard de l'insurrection à Thouars, proclama un gouvernement provisoire, et se dirigea sur Saumur avec vingt-cinq cavaliers et une centaine de piétons, il fut arrêté dans sa marche au pont Fouchard; sa troupe se débanda. Il fut pris le 17 juin, dans une maison où il s'était caché, et livré aux tribunaux, avec quelques complices. La cour d'assises des Deux-Sèvres ayant été dessaisie de la connaissance du procès pour cause de suspicion légitime, il fut traduit devant celle de Poitiers. La magistrature de cette ville avait alors à sa tête un jurisconsulte habile, Mangin, mais un esprit ardent, et qui voulait parvenir. On sait quelle accusation indirecte il osa porter contre le général Foy et trois autres députés, en s'écriant: Si j'étais compétent! Il fut dénoncé luimême, pour cette usurpation de pouvoirs, à la chambre des députés. A l'égard du général Berton, son prisonnier, il s'opposa au choix que celui-ci avait fait, pour sa défense, de M. Mesnard, alors avocat à Rochefort, aujourd'hui président à la cour de cassation et vice-président du sénat; et cette opposition, fondée sur une législa

tion qui n'existe plus, fut accueillie. Bien plus; en vertu de son pouvoir discrétionnaire sur la police des prisons, il empêcha M. Drault, deuxième défenseur du général, depuis procureur général et député, de conférer librement avec lui pour sa défense. Enfin après sa condamnation, prononcée par le jury sur les faits d'ailleurs patents, M. Isambert, aujourd'hui conseiller à la cour de cassation, fit valoir auprès de la cour suprême l'atteinte portée à la défense du général, et demanda un délai pour justifier de l'incapacité d'un juré. Ce délai fut refusé. En trois jours il fut statué sur le pourvoi, qui fut rejeté (3 octobre 1822); et le jour même l'arrêt fut expédié au ministre de la justice, M. de Peyronnet. Jamais la justice n'avait procédé avec plus de célérité. On vit bien qu'il ne restait aucun espoir de commutation. La peine de mort n'était pas abolie en matière politique. L'insurrection de Caron à Colmar, le complot de la Rochelle, et l'effroi que causaient au gouvernement royal la révolution à peine étouffée du Piémont, et la société des carbonari, déterminèrent Louis XVIII à ordonner l'exécution immédiate du condamné et de ses complices. On ae respecta point, à l'égard de ses fils, les droits que conservait l'humanité. Ils n'arrivèrent à Poitiers qu'après cette exécution, le 5. - On a du général Berton: Précis historique, militaire et critique des batailles de Fleurus et de Waterloo; Paris, in-8°, 1818; - Commentaire sur l'ouvrage du général Tarayre, intitulé De la force des gouvernements; ibid., in-8°, 1819; Considérations sur la police, précédée d'une lettre à M. le baron Mounier, in-8°, 1820. La lettre a été réimprimée sous le titre Lettre sur la mort de Napoléon, et réfutée dans les Observations sur un écrit de M. le général Berton; Paris, 1820, in-8°. Le général Berton a coopéré à la Minerve française, aux Annales des sciences militaires, et aux Victoires et conquêtes des Français.

ISAMBERT.

Ch. Laumier, Relation de l'affaire de Thouars, in-8°, 1822. Isambert, Procès de la conspiration de Saumur, 2 broch. in-8°; Poitiers. Mémoire pour le général Berton, in-4; Paris, 3 octobre 1822, avec les conclusions.

BERTON ( Louis-Sébastien ), principal de l'école militaire de Brienne, né dans cette ville le 6 mars 1745, mort le 20 juillet 1811. Son père, riche cultivateur, ne négligea rien pour son éducation. Berton fit ses études à l'université, et s'engagea dans le régiment du Roi. Mais bientôt il quitta l'état militaire pour l'état ecclésiastique, et ses talents le firent nommer principal de l'école militaire de Brienne. Il occupa cette place jusqu'à la suppression de l'école en 1790. Bonaparte, qui avait été son élève, se ressouvint de lui lorsqu'il devint premier consul, et lui confia la direction du lycée des arts de Compiègne. II quitta cette place en 1803, pour celle de proviseur du lycée de Reims, qu'il n'occupa que six ans, au bout desquels il fut destitué pour sa

mauvaise administration. Il se laissa, dit-on, mourir de faim.

Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. BERTON (Thomas), savant dominicain français, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. On a de lui: Discours sur la manière d'élever du Rhône un canal d'eau dans l'hôtel de la Charité de Lyon; sur la manière d'y faire un pont sur la Saône, et sur cellede rendre la Loire navigable; Lyon, 1656, in-4°. Lelong, Biblioth.histor. de la France (éd. Fontette ). BERTON (Pierre-Montan), compositeur français, né en 1727 à Paris, mort dans la même ville au mois de mai 1780. Il fut d'abord attaché en qualité de choriste à la maîtrise de Notre-Dame. En 1755, il obtint au concours la place de chef d'orchestre de l'Opéra, et fut nommé, en 1767, directeur de ce théâtre. Confirmé à diverses reprises dans ses fonctions de directeur, qu'il exerçait encore à l'époque de sa mort, Berton apporta le premier, dans l'orchestre de l'Opéra,les réformes que les progrès de l'art et le manque de talent de la plupart des exécutants rendaient indispensables. Ce fut sous son administration que parurent les ouvrages de Glück et de Piccini, et qu'eut lieu la grande révolution de la musique dramatique en France. On a de Berton: Deucalion et Pyrrha, opéra en cinq actes, en société avec Giraud (1755); -plusieurs morceaux dans les Féles vénitiennes (1759); — des chœurs et airs de danse ajoutés à l'opéra de Camille, musique de Campra (1761); — Érosine, paroles de Montcrif (1768); - des chœurs et airs de danse pour l'Iphigénie en Tauride, de Desmarest (1766); - Sylvie, en société avec Trial (1766); Théonis, en société avec Trial et Granier (1767); — Amadis des Gaules, de Lulli, refait en société avec Laborde (1772); Ponthieu, avec Laborde (1773); phon, de Lulli, arrangé pour la cour en société avec Granier (1773); — Issé, de Lulli, arrangé pour la cour (1773); — les divertissements de Cythère assiégée, de Gluck (1775). Il a ajoute aux opéras de Castor et Pollux et de Dardanus, de Rameau, divers morceaux, parmi lesquels se trouve la chaconne connue sous le nom de chaconne de Berton.

Adèle de Belléro

BERTON (Henri-Montan), fils du précédent, né à Paris le 17 septembre 1766, et mort le 22 avril 1844. Il apprit la musique dès l'âge de six ans, et à quinze il entra comme violon à l'Opéra. Rey, chef d'orchestre de ce théâtre, fut son premier maître de composition; mais bientôt il abandonna son élève, dont il ne sut pas deviner les heureuses dispositions. Berton, qu'un goût irrésistible portait à écrire pour la scène lyrique, n'en continua pas moins à se livrer à l'étude en méditant les œuvres des grands maîtres; la Frascatana de Paisiello, opéra alors très en vogue, fixa surtout son attention et devint son modèle. Il était parvenu à se procurer le poëme d'un opéra en deux actes, intitulé la Dame invisible,

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ou l'Amant à l'épreuve, et en avait fait la musique. Sacchini, à qui on montra cette partition, demanda à voir l'auteur, qu'il encouragea en l'invitant à venir tous les jours travailler avec lui. Sacchini était sans contredit le maître le plus propre à développer les qualités naturelles du jeune musicien : les leçons qu'il lui donnait n'avaient point pour objet le mécanisme de la science; ses conseils, tous d'accord avec l'instinct de son élève, portaient bien plutôt sur la disposition des idées mélodiques, sur la modulation et sur la conduite des morceaux de musique, ces parties de l'art essentielles au compositeur dramatique. En 1786, Berton fit entendre au concert spirituel divers oratorios et cantates; il avait alors dix-neuf ans. L'accueil favorable que ces premières productions reçurent du public facilitè-. rent à leur auteur l'accès du théâtre; et, l'année suivante, il débuta à la Comédie italienne par les Promesses de Mariage, auxquelles succédèrent rapidement plusieurs autres opéras, notamment celui qui a pour titre la Rigueur du cloître, représenté en 1790, et dans lequel on remarque un chœur de nonnes, de l'effet le plus comique et de la facture la plus originale. C'est ainsi que Berton, porté par son caractère, autant que par la nature de son talent, à écrire des compositions gracieuses, jetait les fondements de sa réputation. Mais alors la révolution, en exaltant les esprits, imprimait aux idées une énergie dont les arts ne tardèrent pas à se ressentir. Une transformation subite s'opéra dans la musique dramatique par les travaux de Méhul et de Chérubini. Entraîné dans cette voie nouvelle, en dehors de laquelle il y avait peu de succès à espérer, Berton, sans se faire imitateur, sut se conformer aux exigences du moment, et se plaça bientôt au premier rang des compositeurs de cette époque, en écrivant ses partitions de Ponce de Léon, de Montano et Stéphanie, et du Délire. Toutefois ce n'avait pas été sans passer par de rudes épreuves. Son naturel doux et timide le rendait peu propre à lutter contre les intrigues de théàtre, qui précèdent ordinairement la réception et la mise en scène des pièces; aussi disait-il qu'il avait toujours été tenté d'écrire sur la dernière page des ouvrages échappés à sa verve : « Ici finit le plaisir et commence la peine. » En 1803, Berton, dans toute la force de son talent, ajouta encore à sa renommée par son opéra d'Aline, reine de Golconde: la teinte orientale du premier et du troisième acte, la fraîcheur provençale du second, prouvent avec quelle facilité ce compositeur savait donner à sa pensée la couleur la plus convenable aux situations. Jusqu'en 1827, époque à laquelle il cessa de travailler pour le théâtre, Berton a fait jouer une foule d'autres opéras plus ou moins estimables, dont nous donnons plus loin la nomenclature. Les bonnes productions de cet artiste se distinguent par un style simple et facile, une certaine originalité dans les formes mélodiques, harmoniques et ins

trumentales, et surtout par cette connaissance parfaite de la scène, qu'il avait puisée dans les précieux enseignements de Sacchini. L'opéra de Montano et Stéphanie est considéré comme le chef-d'œuvre de son auteur; les partitions du Délire et d'Aline, écrites dans des genres différents, ne lui sont certainement pas inférieures.

A la création du Conservatoire en 1795, Berton avait été nommé professeur d'harmonie dans cet établissement. De 1807 à 1809, il fut chargé de la direction du Théâtre-Italien, qu'on appelait alors Opéra Buffa, et contribua à l'amélioration du goût de la musique en France, en faisant entendre pour la première fois les Nozze di Figaro de Mozart, ce chef-d'œuvre écrit vingt ans auparavant, et qui révélait au public parisien tout ce que les richesses de l'harmonie et de l'instrumentation peuvent ajouter de charme à d'heureuses mélodies. Élu membre de l'Institut en 1815, Berton fut nommé l'année suivante, lors de la réorganisation du Conservatoire, professeur de composition et membre du jury d'examen, fonctions qu'il occupa jusqu'à la fin de sa carrière.

Voici la liste des principaux ouvrages de ce compositeur : Absalon, Jephté, David dans le Temple, les Bergers de Bethleem, la Gloire de Sion, oratorios; Marie de Seymours, Orphée dans les Bois, cantates: ces compositions ont été exécutées, de 1786 à 1790, au concert spirituel ; le Premier Navigateur, opéracomique en 1 acte, inédit (1786); les Promesses de Mariage (1787); la Dame invisible, ou l'Amant à l'épreuve (1787); — Cora, opéra en 3 actes, répété en 1789 à l'Académie royale de Musique, mais dont la représentation fut empêchée par les troubles révolutionnaires;

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les Brouilleries, opéra-comique, à la Comédie-Italienne (1789); — les Deux Sentinelles, 1 acte (1790); les Rigueurs du Cloitre, 2 actes (1790); le Nouveau d'Assas, 1 acte (1791); les Deux Sous-lieutenants, 1 acte (1791); Eugène, 3 actes, au théâtre Feydeau (1792); Viala, 1 acte (1792); — Tyrtée, 2 actes, ouvrage répété à l'Opéra, mais qui ne fut pas représenté (1793); ;- Ponce de Léon, 3 actes, paroles et musique de Berton, au théâtre Favart (1794); — le Souper de Famille, 2 actes (1796); le Dénoúment inattendu, 1 acte (1798); Montano et Stéphanie, 3 actes (1799); - l'Amour bizarre, 1 acte (1799); le Délire, 1 acte (1799); la Nouvelle au Camp, 1 acte, à l'Opéra (1799); — le Grand Deuil, acte (1801);

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- le Concert interrompu, 1 acte (1802); Aline, reine de Golconde, 3 actes (1803); la Romance, 1 acte (1804); - Délia et Verdikan, 1 acte (1806); - le Vaisseau-Amiral (1805); - les Maris Garçons, 1 acte (1806); - le Chevalier de Sénanges, 3 actes (1807); - Ninon chez madame de Sévigné, 1 acte (1807); - Françoise de Foix, 3 actes (1809); — le Charme de la

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Voix, 1 acte (1811); — l'Enlèvement des Sabines, ballet en 3 actes (1811); - la Victime des Arts, 2 actes, avec Nicolo et Solić (1811); – l'Enfunt prodigue, ballet en 3 actes (1812); — Valentin, ou le Paysan romanesque, 2 actes (1813); ~airs et récitatifs dans le Laboureur chinois (1813); — l'Oriflamme, 1 acte, à l'Opéra, en société avec Méhul, Paer et Kreutzer (1814); - l'Heureux Retour, ballet; les Deux Kivaux, 1 acte; - Féodor, ou le Batelier du Don, 1 acte (1816); - Roger de Sicile, 3 actes, à l'Opéra (1817); — Corisandre, 3 actes au théâtre Feydeau (1820); — Blanche de Provence, à l'Opéra, en société avec Boieldieu et Chérubini (1821); — Virginie, 3 actes, à l'Opéra (1823); Aline, reine de Golconde, ballet en 3 actes, avec Dugazon (1823); · les Mousquetaires, 1 acte, à Feydeau (1824); la Mère et la Fille, 3 actes, non représenté; Pharamond, à l'Opéra, avec Boieldieu et Kreutzer (1825); les Petits Appartements, 1 acte (1827). Berton a écrit en outre Thrasybule, cantate exécutée au Théâtre-Olympique (1804);— Thésée, cantate chantée à Bruxelles en présence de Napoléon; le Chant du Retour, après la campagne de 1805; plusieurs Recueils de canons à 3 et 4 voix, et un grand nombre de romances. On a de lui un système général d'harmonie, composé d'un Arbre généalogique des Accords, d'un Traité d'harmonie basé sur l'Arbre généalogique, et d'un Dictionnaire des Accords; Paris, 1815, 4 vol. in-4°.-Berton a rédigé sur son art une foule d'articles insérés dans divers journaux et dans l'Encyclopédie de Courtin, articles reproduits dans l'Encyclopédie de Didot. On lui doit aussi de nombreux rapports lus à l'Académie des beaux-arts de l'Institut. Parmi les brochures qu'il a publiées, on remarque celle qui parut en 1822, sous le titre : De la Musique mécanique et de la Musique philosophique, écrit dirigé contre le succès des opéras de Rossini.

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BERTON (François), fils naturel du précédent et de Mlle Maillard, actrice de l'Opéra, né à Paris le 3 mai 1784, et mort le 15 juillet 1832. Il se fit d'abord connaître par des romances, et donna ensuite à l'Opéra-Comique : Monsieur Dubosquet, 1 acte (1810); - Jeune et Vieille, 1 acte (1811); - à l'Opéra, Ninette à la Cour, 2 actes (1811); - à l'Opéra-Comique, les Caquets, 1 acte (1820), et le Chateau d'Iturbi, ouvrage en 1 acte, représenté peu de temps après la mort de l'auteur.

DIEUDONNÉ DEnne-Baron. Raoul-Rochette, Notice historique sur la vie et les ouvrages de Berton. Fétis, Biographie universelle

des Musiciens.

*BERTON DE BOUEMIN (M.-L.), historien français, vivait dans la seconde moitié du dixseptième siècle. Il laissa : Abrégé historique de l'établissement du calvinisme en l'île d'Oleron; Bordeaux, 1699.

755

Lelong, Bibliothèque historique de la France, édition Fontette, I, nes 59, 83.

BERTONIO (Louis), missionnaire italien, de l'ordre des Jésuites, né à Fermo en 1555, mort le 3 août 1625. Il entra dans la société de Jésus en 1575, et se rendit aux Indes pour y travailler à la propagation de la foi. Il mourut à Lima, après avoir séjourné quarante-quatre ans dans ces parages, et s'y être fait remarquer par la sainteté de sa vie et son caractère bienfaisant. Il laissa en espagnol des ouvrages de piété et des traités sur la langue du pays qu'il avait visité (1).

Alegambe, Bibliotheca Scriptorum Societatis Jesu. *BERTOTTI SCAMOZZI (Octave), architecte, né à Vicence en 1726, mort vers 1800. Vincenzo Scamozzi, le célèbre architecte du seizième siècle, n'ayant point d'enfant, ordonna par testament que la jouissance viagère de sa fortune appartiendrait successivement à celui de ses compatriotes qui se distinguerait le plus dans l'art de l'architecture, à la charge par celui-ci d'ajouter à son nom celui de Scamozzi. Ce legs échut à Bertotti, qui ne l'eût probablement pas obtenu de Scamozzi lui-même. En effet, cet artiste avait été l'émule et même l'ennemi de Palladio, tandis que Bertotti, héritier du nom et de la fortune de Scamozzi, fut loin de partager sa haine contre le grand architecte vicentin. Il fit au contraire une étude particulière des ouvrages de Palladio, dont il donna une magnifique édition, en ayant soin d'éliminer tous les monuments qui lui étaient attribués à tort. Cet immense travail, qui occupa une grande partie de sa carrière, ne l'empêcha pas cependant d'élever à Vicence et dans son territoire plusieurs palais et villas qui le montrèrent digne de Scamozzi son bienE. B-N. faiteur, de Palladio son modèle.

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Descrizione delle Architetture, Pitture e Scolture di Vicenza.

*

BERTOUL (Joseph), missionnaire du seizième siècle. Il fut prieur du couvent de la Trinité d'Arras, voyagea en Hongrie, et y racheta, des mains des Turcs, un grand nombre d'esclaves chrétiens. Il laissa: Iter Hungaricum; Novus Artesia typus in tabula expressus. Sweert, Athenæ Belgicæ.

BERTOUX (Guillaume), littérateur français, né le 14 novembre 1723. Il entra dans la société de Jésus, et, quand cet ordre fut supprimé, il s'établit à Senlis, et y obtint un canonicat. On a de lui: Histoire poétique tirée des poëtes français, avec un dictionnaire poétique; Paris, 1767, 1771, 1777, in-12 (attribuée aussi à Saint-Arm. de Roquelaure, ancien évêque de Senlis ); Anecdotes françaises, depuis l'établissement de la monarchie jusqu'au règne de Louis XV; Paris, 1767, in-8°; deuxième édit., ibid., 1768, in-8°; - Anecdotes espagnoles et portugaises, depuis l'origine de

(1) Entre autres: Artes de la lengua aymara; Juli, 1712, in-8°.

la nation jusqu'à nos jours; Paris, 1773, 2 vol. in-8°.

Quérard, la France littéraire.

*BERTOZZI (François), habile sculpteur du siècle dernier. Les Quatre Éléments, basreliefs qui existent au palais Lazzara, à Padoue, sont regardés comme ses meilleurs ouvrages. E. B-N.

Valéry, Voyages historiques et littéraires en Italie. BERTRADE. Voy. BERTHE.

BERTRADE. Voy. PHILIPPE et YVES de Char

tres.

BERTRADE DE MONFORT, qui vivait dans la seconde moitié du onzième siècle, était femme de Foulques, comte d'Anjou et de Touraine, surnommé le Réchin, lorsqu'elle fut enlevée par le roi Philippe Ier dans un voyage qu'il fit à Tours en 1092. Foulques le Réchin et Robert le Frison, beau-père de Berthe de Hollande, que Philippe Ier avait répudiée, prirent les armes pour se venger; mais ils se lassèrent promptement, et firent la paix. Les ennemis les plus redoutables du roi de France étaient les évêques, qui refusaient de le marier avec Bertrade. Philippe voulut user de rigueur envers quelquesuns d'entre eux; mais il se vit bientôt frappé par les excommunications de la cour de Rome. Quand il entrait dans une ville, les chants des prêtres cessaient dans les églises, et l'on n'entendait plus le son des cloches. Dès que Philippe et Bertrade en sortaient, les prêtres reprenaient leurs hymnes, et les cloches retentissaient de joyeuses volées : « Entends-tu, ma belle, disait le roi en riant, entends-tu comme ces gens-là nous chassent? » En 1095, Philippe promit d'abandonner Bertrade; mais il ne tint point sa parole, et le concile de Clermont renouvela contre lui les sentences de l'excommunication. Pendant tout son règne, il fut sous le poids des anathèmes. Lorsque, vers l'année 1100 ou 1101, Philippe voulut associer au trône son fils Louis, Bertrade essaya, par tous les moyens, de l'en détourner pour y placer ses propres enfants; car Louis avait pour mère Berthe de Hollande. N'ayant pu réussir, elle chercha à faire mourir le jeune prince, qu'elle poursuivait d'une haine violente. Ses projets furent découverts; et, à la mort de Philippe, elle eut le regret de voir Louis succéder à son père. Elle suscita encore des troubles au commencement du nouveau règne. Quand elle se vit trompée dans son attente, elle prit le voile, et se retira dans un couvent qui dépendait de Fontevrault. Elle mourut peu de temps après. On dit qu'au temps de son concubinage elle rendit une fois visite, avec Philippe, à son ancien époux Foulques le Réchin. Tous trois se montrèrent en public, et s'assirent à une même table. Bertrade avait le roi Philippe à ses côtés, et Foulques à ses pieds, sur un escabeau.

Sismondi, Histoire des Français. Le Bas, Encyclo. pédie de la France.

BERTRAM (Auguste-Guillaume), médecin allemand, né le 18 août 1752, mort à Halle le 25 mars 1788. Il fit ses études à l'université de cette dernière ville, et s'appliqua particulièrement à la médecine, à l'histoire naturelle et aux mathématiques. Afin d'acquérir des connaissances en minéralogie, il alla dans la Bohême en 1776, et parcourut le Riesen-Gebirge. En 1777 il se rendit à Gættingue, et reçut en 1781, à Halle, le bonnet de docteur. Il fut nommé professeur à l'université de cette ville en 1787. On a de lui: Dissertatio de Spasmo, ab examinatione conjecturas sistens; Halle, 1781, in-8°. Biographie médicale.

BERTRAM (Chrétien-Auguste), littérateur allemand, né à Berlin le 17 juillet 1751, mort le 18 septembre 1830. Après avoir fait ses études au gymnase de Joachimsthal et à l'université de Halle, il entra dans les finances en 1774. En 1777 il fut attaché, comme secrétaire intime, à la direction générale des domaines de Prusse; il devint ensuite conseiller intime de guerre, et fut chargé d'administrer les finances du margrave Henri de Brandebourg-Schwedt. Passionné pour la littérature, il composa, pendant son séjour à Dresde, une brochure sur les souffrances de Werther. A Berlin, il prit part à la rédaction de plusieurs journaux, et publia une Gazette littéraire des théâtres, qui accrut sa réputation. La direction des finances et celle du théâtre de Berlin l'obligèrent, en 1789, de renoncer à la littérature. L'électeur de Bavière lui conféra, en 1790, le titre de baron. Il dut, en 1806, s'établir dans la vieille Prusse, où l'administration générale des finances et des domaines avait été transférée. Une organisation nouvelle de cette administration le fit mettre à la retraite en 1813. On a de lui (en allemand): Almanach des Muses allemandes; Francfort et Leipzig, 1773;

Feuille littéraire, de 1776 à 1777;- Bibliothèque générale pour les artistes dramatiques; Francfort et Leipzig, 1776-1777; Biographie des Artistes et des Savants de l'ALlemagne, Berlin, 1780;- Gazette des Théátres, 1778-1784; - Projet d'amélioration du théâtre allemand, 1780; · Annales du théâtre; Berlin, 1788-1797.

Ersch et Gruber, Allgemeine Encyclopädie.

BERTRAM (Bonaventure-Corneille), savant orientaliste, né en 1531 à Thouars en Poitou, mort en 1594. Il était à Toulouse lors de la Saint-Barthélemy, et n'évita les fureurs du fanatisme qu'en se retirant à Genève, où il devint ministre, puis professeur d'hébreu. Il se rendit ensuite à Lausanne, où il obtint une chaire qu'il remplit jusqu'à sa mort. Tous ses ouvrages annoncent une profonde connaissance de la langue hébraïque. Le plus remarquable de tous est intitulé De politica judaica, tam civili quam ecclesiastica; Genève, 1580, in-8°, réimprimé sous le titre de Republica Hebræorum; Leyde, 1641, in-18; ibid., 1651. Bertram est le premier

protestant qui ait entrepris sur l'hébreu une traduction de la Bible. Sa traduction, à laquelle contribuèrent d'ailleurs Bèze, la Faye et d'autres savants, parut à Genève en 1588. Selon quelques biographes, il travailla aussi à la Bible de Vatable. Outre l'ouvrage déjà mentionné, on a encore de lui: Comparatio grammaticæ et hebraicæ et aramicæ; Genève, 1574, in-4°; Lucubrationes Franckenthalenses; Spire,

1588.

Moréri, Dictionnaire historique. Bayle, Dictionnaire crit. Le Bas, Dictionnaire encyclopedique de la France.

*BERTRAM (Jean-Frédéric ), théologien et linguiste allemand, né en 1699, mort en 1741. Après avoir étudié à Halle, il remplit diverses fonctions ecclésiastiques. Luthérien, et ennemi prononcé de la philosophie en général et des doctrines de Wolf en particulier, il fut engagé dans de longues controverses, surtout avec Reinbeck. Ses principaux ouvrages sont: Commentatio de singularibus Anglorum in eruditionem orientalem meritis, avec un appendice intitulé de Vera medii xvi barbarie, dans les Miscellanea Lipsensia, t. XI; Einleitung in die sogenannte schoene Wissenschaften oder sogenannten literæ humaniores (Introduction à l'étude des belles-lettres); Halle, 1725; Parerga Ostfrisica, quibus continentur dissertationes de rerum in Ecclesia et republica Frisiæ orientalis scriptoribus gestarum; Brunswick, 1735, in-8°.

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Sax, Onomasticon literarium, t. VI, p. 380.-Analecta, 721. Moser, Lexicon theolog.

* BERTRAM (Jean-George), théologien allemand, né à Lunebourg le 31 août 1670, mort le 2 août 1728. Après avoir étudié à Lunebourg, Minden, Celle et Helmstedt, il vint à Iéna, et suivit plus tard, en qualité d'aumônier, les troupes qui se rendaient dans le Brabant. la paix, il vint exercer le saint ministère à Giffhorn, d'où il fut appelé à Brunswick. Ses principaux ouvrages sont Dissertatio de Avenione, qua ratione ad pontificatum Rom. pervenerit; Iéna, 1693; Epistola gratulatoria de nummis Hussiticis, sans date; Das Leben Ernesti, Herzogs zu Braunschweig und Lüneburg (la Vie d'Ernest, duc de Brunswick et de Lunebourg); Brunswick, 1719, in-8°; — Das Evangelische Lüneburg, oder Reformations-und Kirchen-historie der Stadt-Lüneburg (Lunebourg évangélique, ou Histoire de la Réforme et de l'Église de Lunebourg); ibid., 1719. Lauenstein, Kirchenhistorie.,

* BERTRAM ( Justin), chroniqueur allemand, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il laissa Pontifices Hildesheimenses metrovincti LIII usque ad annum 1574, imprimé dans le Syntagma rerum de Paullinus.

Jöcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.

BERTRAM (Philippe-Ernest), jurisconsulte allemand, né à Zerbst en 1726, mort à Halle le 13 octobre 1777. Après avoir fait ses études

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