Page images
PDF
EPUB

ne parut qu'en 1650. La deuxième édition parut à Rome (en 1660, in-4° de 112 pages) et à Paris, 1661, in-4°, avec figures. On lui doit aussi une Carte de l'Ukraine en quatre feuilles, devenue fort rare, et la première Carte de Normandie qui ait été publiée avec un peu de détails et d'exactitude. Elle parut en 1653 (5 feuilles in-fol.). J.-B. Dubois, Essai sur l'histoire littéraire de la Pologne (Berlin, 1778, in-8°).

BEAUPLAN (Amédée-Louis-Joseph RousSEAU DE), auteur dramatique et compositeur de romances, né à Versailles vers 1794. Il s'est fait connaître par une série de compositions gracieuses, telles que chansonnettes, nocturnes et romances. Parmi les morceaux les plus en vogue, on remarque l'Ingénue; — l'Enfant du régiment; Dormez, mes chères amours, etc. On a encore de M. de Beauplan un opéra-comique, l'Amazone, représenté en 1830. On lui doit, comme écrivain: le Susceptible, comédie en un acte, en vers; Paris, 1839; - la Dame du second, comédie vaudeville en un acte, avec Émile Vanderbuch; Paris, 1840.

Fétis, Biographie universelle des Musiciens. - Quérard, la France litteraire (supplément).

*BEAUPLET, graveur français. On connait de lui deux gravures sur bois : le Siége de Perpignan en 1672, et le Cardinal de' Richelieu sur son lit de mort.

Ch. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes. BEAUPOIL DE SAINT-AULAIRE. Voy. SAINTAULAIRE.

BEAUPORT (Benjamin), théologien français, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. On a de lui: Monotessaron Evangeliorum; Paris, 1552, 1560, in-8°. C'est, nonobstant le titre latin, une concordance des Évangiles, écrite en français.

Walch, Bibliotheca Theologica.

* BEAUPRÉ (Marotte), comédienne française, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Elle fut attachée à la troupe du Marais jusqu'en 1669. Cette partie de sa vie fut marquée par un incident curieux. A la suite d'une querelle avec Catherine des Urlis, sa camarade, et probablement au sujet d'une rivalité quelconque, elle se battit à l'épée avec sa jeune ennemie, à la fin d'une pièce et sur le théâtre même. C'est Beaupré qui avait adressé le cartel. Mais Sauval, qui avance le fait comme en ayant été témoin oculaire, n'en fait pas connaître l'issue. Il est probable que les camarades du sexe masculin se seront jetés entre les combattantes. La belliqueuse Beaupré passa du Marais au théâtre du Palais-Royal, où elle joua les troisièmes rôles tragiques et les caractères de comédie. On prétend même qu'elle créa, en juillet 1672, le rôle de la comtesse d'Escarbagnas; ce qui est singulier, puisque l'actrice était, au rapport du gazetier Robinet, « extrêmement jolie. » Elle joua encore le rôle d'une des sœurs de Psyché, et se retira en 1672.

[blocks in formation]

historique des acteurs du Théâtre-Français.— Dictionnaire des Femmes celebres.

* BEAUPRÉ (PLAT DE), membre de la convention, était prêtre avant la révolution. Il fut chargé de diverses fonctions administratives. En 1792, le département de l'Orne l'envoya à la convention nationale. Il siégea parni les membres de la Plaine, vota la mort de Louis XVI avec sursis, jusqu'à ce que la famille des Bourbons fût mise dans l'impossibilité de nuire à la république. Il passa ensuite au conseil des cinq-cents, et en sortit le 1er prairial an VI, pour disparaître de la scène politique. On ignore la date précise de sa mort.

Le Bas. Dictionnaire encyclopédique de la France. BEAUPRÉAU (Claude-Guillaume), chirurgien dentiste, dans la seconde moitié du dixhuitième siècle. On a de lui: Dissertation sur la propreté des dents; Paris, 1764, in-12; Lettre à M. Cochois sur le traitement du sinus musculaire; ibid., 1769, in-12.

BEAUPUIS (Charles WALON DE), théologien français, né à Beauvais le 9 août 1621, mort le 1er février 1709. Il était très-lié avec les solitaires de Port-Royal, dont il dirigea à Paris les écoles. Après la suppression de ces écoles en 1650, il vécut dans la retraite, ne sortant de sa chambre que pour aller à l'église. On a de lui: Maximes chrétiennes, tirées des lettres de l'abbé de Saint-Cyran; Paris, 1678, in-12; — Nouveaux Essais de morale, contenant plusieurs traités sur différents sujets, 1699, in-12.

Morért, Dictionnaire historique. Vie de Ch. de Beaupuis, dans la Suite des Vies des amis de Port-Royal, Utrecht (Rouen), 1751, in-12. - Mézanguy, ie de Buzenval, p. 67 et suivantes. - Lelong, Bibliothèque historique de la France.

BEAUPUY (Armand-Michel Bachelier de), général français, né en 1757 à Mussidan, département de la Dordogne, mort le 19 octobre 1796. Il partit en 1793, avec l'armée chargée de la défense des frontières. Il se distingua d'abord à Spire, à Worms et à Mayence; mais c'est principalement à Coethen qu'il montra une bravoure à toute épreuve : il battit une troupe de Prussiens et arracha l'épée à leur commandant. Quelques jours après, il fut élevé au grade de maréchal de brigade, et nommé commandant de Cassel. La garnison de Mayence ayant été dirigée sur la Vendée après la reddition de cette place, Beaupuy partit avec elle, et fut chargé du commandement de l'avant-garde. En dix jours il prit part à trois actions différentes; il se distingua, le 15 octobre 1793, à Saint-Christophe; le 18 du même mois, à la journée de la Lande-de-Chollet; et il combattit pour la troisième fois, le 26 octobre, au port d'Antram avec autant de courage, mais moins de bonheur, que dans les deux actions précédentes. Beaupuy, seul avec son avant-garde, opposa à l'armée entière des ennemis une longue et vigoureuse résistance; mais il tomba blessé presque en même temps de deux balles, dont l'une l'atteignit à la main, l'autre à la poitrine. Après sa guérison, il alla rejoindre, au mois de

floréal an III, l'armée de Rhin-et-Moselle, avec le grade de général de division. Cette campagne fut pour lui aussi glorieuse que les précédentes. En l'an IV, il reçut plusieurs coups de sabre au passage du Rhin. Ses blessures n'étaient pas encore cicatrisées, qu'on le vit s'exposer à de nouveaux dangers. Il se distingua de nouveau à Greissenfeld, à Biberach et à Wilinghen; mais le combat d'Emandinghen fut le dernier où se signala sa valeur : il fut emporté par un boulet de canon. Le général en chef Moreau fit transporter à Brisach ses dépouilles mortelles, et lui fit élever un monument en 1802, après le traité de Lunéville.

BEAUPUY (Nicolas-Michel Bachelier de), frère du précédent, naquit en 1750 à Mussidan, et mourut le 19 septembre 1802. Il entra fort jeune au service, et, après avoir obtenu la croix de Saint-Louis, se retira dans le département de la Dordogne, dont il devint administrateur à l'époque de la révolution. En 1791 il fut nommé député à l'assemblée législative, et puis membre du comité militaire. Le 22 août, reconnaissant que sa décoration blessait les lois de l'égalité, il la déposa sur le bureau de l'assemblée, pour qu'elle fût convertie en une médaille destinée au premier soldat qui se distinguerait. Il ne fut pas élu membre à la convention. Au mois de janvier 1794, il fut accusé d'avoir voté à l'assemblée législative contre la société des Jacobins, et fut chassé de la société comme modéré. Sous le Directoire, il fut nommé commissaire près l'administration de son département, passa au conseil des anciens en l'an VII (1799), et fit partie du sénat conservateur après la révolution du 18 brumaire. Biographie des Contemporains. - Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.

BEAURAIN (Jean DE), ingénieur géographe, né à Aix-en-Essart (Artois) le 17, janvier 1696, mort à Paris le 11 février 1771. Dès l'âge de dixneuf ans il vint à Paris, et s'appliqua à la géographie sous le célèbre Pierre Moulart-Sanson, géographe du roi. Ses progrès furent si rapides, qu'à l'âge de vingt-cinq ans il obtint le même titre que son maître. Un Calendrier perpétuel qu'il inventa en 1724, et dont Louis XV s'amusa pendant une vingtaine d'années, lui avait procuré l'avantage d'être connu du roi. Mais ce qui fit surtout sa réputation, c'est la Description topographique et militaire des campagnes de Luxembourg, depuis 1690 jusqu'en 1694; Paris, 1756, 3 vol. in-fol. Indépendamment de ses talents comme géographe, il en avait comme négociateur. Le cardinal de Fleury et Amelot eurent plus d'une fois lieu de s'applaudir de l'avoir choisi dans des occasions délicates.

Lelong, Bibliothèque historique de la France. Bas, Dict. encyclop. de la France.

Le

BEAUREGARD (Jean-Nicolas), jésuite et prédicateur, né à Metz le 16 juin 1731, mort en 1804, au château de Gronincq (Souabe). Il obtint un grand succès par les traits d'originalité dont il serait ses prédications, et par une sorte d'élo

quence impétueuse. Ses sermons n'étaient, à vrai dire, que des improvisations. Le carême de 1789, qu'il prêcha devant la cour, produisit une profonde sensation. Il y prédisait la révolution, d'un ton déclamatoire, il est vrai; mais ses exagérations elles-mêmes contribuèrent à effrayer les esprits. Condorcet le traita de ligueur et de fanatique. Le P. Beauregard, réfugié à Londres pendant la révolution, y prêcha contre les émigrés, qu'il accusa d'être les fauteurs directs de la révolution par leurs intrigues. Attiré en Allemagne par la princesse de Hohenlohe, qui le combla de bienfaits, il y continua son ministère, toujours avec le même succès. Ses Sermons (inédits) ont été légués, dit-on, aux jésuites de Russie. On en a publié une Analyse; Lyon et Paris, 1825, 1 vol. in-12.

Feller, Dictionnaire historique, édition de M. Weiss. Bégin, Biographie de la Moselle.

* BEAUREGARD (1) (Charles-Victor), dit Woirgard, général français, né à Metz le 16 octobre 1764, tué à Valverde, près de Badajoz, le 19 février 1810. Engagé au régiment suisse de Diesbach, compagnie de Travers, en août 1782, il acheta son congé en janvier 1788, et resta éloigné du service jusqu'au 16 janvier 1792, époque où il fut élu premier lieutenant de la 5o compagnie du 1er bataillon de la Seine-Inférieure. Adjudant-major le 14 mars 1792, lieutenant-colonel en second le 10 septembre suivant, il fut nommé général de brigade par les représentants du peuple le 12 avril 1793, et envoyé à l'armée du Nord le 23 août de la même année. Après avoir servi aux armées de l'Ouest ainsi qu'à celle de l'Océan, il fut chargé du commandement d'Alexandrie, du 11 février 1802 au 4 septembre suivant. Étant passé à la 12 division militaire le 17 avril 1809, il fut chargé, le 19 juin, du commandement d'une brigade de dragons formant le 5 corps de l'armée d'Espagne. Le nom de ce général est inscrit sur les tables de bronze du palais de Versailles. A. S....Y. Archives de la Guerre. -Vict. et Conquêtes, t. XIX et XX.

BEAUREGARD. Voy. BÉRIGARD.

*BEAUREPAIRE (Louis), peintre français, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il fut élève de S. Vouet, et se distingua comme peintre d'histoire.

Nagler, Neues Allgemeines Künstler-Lexicon.

BEAUREPAIRE (Nicolas GIRARD DE), chef vendéen, originaire du Poitou, mort en octobre 1793. Il joignit les insurgés dès le mois d'avril 1793, et forma ensuite une division qui se réunissait tantôt à l'armée du centre, tantôt à celle de Lescure. Lorsque la grande armée vendéenne attaqua Saumur et se porta sur Nantes, Beaurepaire fit une diversion dans le midi de la Vendée, vers Fontenay et Luçon, et commanda l'infanterie vendéenne à la seconde bataille de

(1) Quelques biographes ont donné des détails inexacts sur ce général, qui ne porte pas les prénoms de JosephDomergue.

Châtillon. Il y fut blesse grièvement, et ne dut qu'à l'attachement de ses soldats de ne pas être laissé parmi les morts. Lors du passage de la Loire par l'armée catholique, il se fit porter au delà du fleuve, et mourut peu de temps après, à Fougères, des suites de ses blessures.

Billard de Veaux, Biographie des personnes marquantes de la Chouannerie.

BEAUREPAIRE (Nicolas-Joseph), commandant de Verdun, né à Coulommiers (Seine-etMarne) le 7 janvier 1740, mort au siége de Verdun dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792. Carabinier le 4 novembre 1759, fourrier le 16 avril 1763, maréchal des logis le 16 août 1765, porte-étendard le 20 avril 1768, sous-lieutenant le 1er mars 1773, sous-aide-major avec rang de lieutenant le 2 juin 1774, Beaurepaire, réformé le 1er avril 1776, reprit du service en qualité de lieutenant en second le 1er mai 1779. Lieutenant en premier le 20 juin 1784, chevalier de SaintLouis le 1er novembre 1789, il donna sa démission le 24 juillet 1791, et se retira à Joué. Élu la même année lieutenant-colonel du 1er bataillon des volontaires de Maine-et-Loire, il conduisit ce bataillon à Verdun, et prit en 1792 le commandement de cette place, qui fut immédiatement assiégée par l'armée prussienne. Beaurepaire, qui ne désespérait pas du sort de la ville, fit tous ses efforts pour inspirer à la garnison l'enthousiasme qui l'animait, et pour forcer le conseil de guerre à repousser toute proposition de capitulation. Voyant sa voix impuissante, Beaurepaire se brûla la cervelle. L'assemblée nationale, voulant honorer sa mémoire, décréta, le 12 septembre 1792, que le corps de Beaurepaire serait transporté de Sainte-Menehould au Panthéon. L'inscription suivante fut placée sur sa tombe: « Il aima mieux se donner la mort que de capituler avec des tyrans. » Sa veuve reçut une pension, et une des rues de Paris porte son nom. A. S...Y.

Archives de la guerre. Moniteur, t. XXIII. - Victoires et Conquêtes, t. I et II.

BEAUREPAIRE-ROHAN (Henrique DE), voyageur brésilien d'origine française, né vers 1818. Il se destina à la carrière militaire, et passa une partie de son enfance (1827 à 1830) dans les solitudes si peu connues de la province du Piauhy, de 1827 à 1831. C'est certainement un des plus intrépides explorateurs de la vaste région qui le regarde comme un de ses enfants adoptifs. Dans son voyage de Cuyaba à Rio-de-Janeiro, il a fait plus de huit cents lieues portugaises, toujours occupé de la météorologie et de la géographie physique des pays qu'il visitait. Il a été donné à M. de Beaurepaire-Rohan de pénétrer, en 1846, dans le Paraguay, et de visiter l'Assomption six ans après la mort du dictateur Francia. Il a eu ce privilége avec M. Demersay, jeune médecin français, qui, de même que lui, a été parfaitement accueilli par le président Lopez. M. de Beaurepaire avait pour compagnon de voyage un officier appartenant jadis à la marine française, M. Auguste

Leverger (1), dont il retira le plus utile concours. Il faut signaler aussi l'excellent accueil que lui fit M. Bonpland à Saint-Borgia. Ces faits intéressants ont été consignés dans la Revue trimestrielle de l'Institut historique de Rio-de-Janeiro; mais la notice préparatoire de l'intrépide explorateur a été publiée à part; elle est intitulée Descripcão de huma viagem de Cuyaba ao Rio-de-Janeiro pelo Paraguay Corrientes, Rio Grande do Sul e Santa-Catherina; Rio-de-Janeiro, 1846, brochure in-8°. M. de BeaurepaireRohan a examiné récemment le lac Guaiba, visité naguère par M. de Castelnau. Il a également réuni de précieux documents sur les nations pour ainsi dire inconnues qu'il a eu occasion de visiter. C'est ainsi qu'il a pu s'assurer que le guarany pur n'est plus parlé que par les Cayaguas, sur les bords de l'Yguatimi, et peut-être par les Mundurucées. Le gouvernement brésilien a chargé récemment ce voyageur d'une nouvelle mission pour obtenir des notions topographiques exactes sur les contrées centrales de l'empire. On attend de lui une topographie complète du Matto-Grosso, et il parle lui-même de cet onvrage comme étant achevé. Sa publication serait un service inappréciable rendu à la géographie. Nous apprenons également qu'il s'occupe d'une histoire générale des mêmes contrées. En 1850 M. de Beaurepaire-Rohan avait le titre de major dans le corps des ingénieurs.

FERDINAND DENIS.

Revista trímensal do Instituto historico e geografico de Rio-de-Janeiro.

BEAURIEU (Gaspard GUILLARD DE), littérateur, né à Saint-Paul en Artois le 3 juillet 1728, mort à Paris, à l'hôpital de la Charité, le 5 octobre 1795. Il se fit connaître par sa bizarrerie, plus encore que par ses écrits. Vêtu d'une manière singulière, avec un manteau de Crispin, un large chapeau, il arrêtait les regards et fixait l'attention des passants par ses discours pleins de sel et de gaieté. Si on lui reprochait de n'avoir jamais cherché à rien acquérir, il répondait : « J'ai trop aimé l'honneur et le bonheur pour avoir jamais pu aimer la fortune. » Il répétait souvent ce mot du P. Cartel : « La vie est une épigramme, dont la mort est la pointe. » Il appelait le temps, a un dormeur qui nous mène à l'éternité. Beaurieu était bon et compatissant; il aimait les enfants, et il se consacra longtemps à leur édution. On a de lui: l'Heureux Citoyen; Lille, 1759, in-12; - Cours d'histoire sacrée et profane; ibid., 1763 et 1766, 2 vol. in-12; Abrégé de l'histoire des insectes; Paris, 1764, 2 vol. in-8°; l'Heureux Vieillard, drame pastoral; Amsterdam, 1769; Cours d'histoire naturelle; Liége et Paris, 1770, 7 vol. in-12; - Variétés littéraires; Amsterdam et

[ocr errors]

(1) Naturalisé brésilien et promu au grade de capitaine de fregate, M. Leverger a été gouverneur de la province de Matto-Grosso, qui n'a pas moins de quarante-cing mille licues carrées.

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

Paris, 1773, in-12; De l'allaitement et de la première éducation des enfants; Genève, 1782, in-12; l'Elève de la nature; Genève, la Haye et Paris, 1790, 2 vol. in-8° : ce dernier ouvrage, le plus célèbre de l'auteur, a eu plusieurs éditions; le cadre en est ingénieux, mais il n'est pas toujours bien rempli; - l'Accord parfait, ou l'Equilibre physique et moral; Paris, 1795, in-18; le Portefeuille français; Paris, 1765, in-12.

Biographie des Contemporains. — Quérard, la France littéraire.

BEAUSOBRE (Isaac DE), théologien protestant, né à Niort le 8 mars 1659, mort à Berlin le 6 juin 1738. Il étudia la théologie à l'académie de Saumur, et fut, en 1683, ordonné par le synode de Loudun. Peu de temps après, il fut nommé pasteur à Châtillon-sur-Indre. Il n'y resta que deux ans. A la révocation de l'édit de Nantes, son temple fut fermé ; lui-même manqua d'ètre emprisonné, non, comme on l'a dit, pour avoir brisé les scellés apposés au temple, mais pour avoir tenu chez lui des réunions particulières et secrètes. Il se réfugia à Rotterdam en novembre 1685. La princesse douairière d'Orange le fit nommer ministre de la cour auprès de sa fille, épouse du prince d'Anhalt-Dessau, dont il gagna toute la confiance. A la mort de son époux, cette princesse ne pouvant plus entretenir sa chapelle française, Beausobre se rendit à Berlin en 1694, et bientôt après l'électeur Frédéric-Guillaume III le nomma pasteur de l'une des églises françaises de cette ville. Il devint peu de temps après chapelain de la reine, et, en 1707, il entra dans le consistoire, où il siégea pendant trente ans.

Beausobre a coopéré avec Lacroze, Lenfant et d'autres, à la rédaction du Journal littéraire d'Allemagne, de Suisse et du Nord, publié à la Haye, 1741-1743, 2 vol. in-8°. Il a enrichi la Bibliothèque allemande d'un grand nombre de savants articles. Il travailla longtemps, sans l'achever, à une Histoire de la réformation en Allemagne, que Pajon de Moncets a publiée à Berlin en 1785, 4 vol. in-8°. Il a été l'éditeur des Mémoires de Frédéric-Henri de Nassau d'orange, imprimés à Amsterdam, 1733, in-4°, et en tête desquels il a placé une préface. On a encore de lui les ouvrages suivants : Défense de la doctrine des réformés; Magdebourg, 1694, in-8°; — Remarques historiques, critiques et philologiques sur le Nouveau Testament, 2 vol. in-4°, publiés à la Haye en 1742, par les soins de Lachapelle;- Supplément à l'histoire des Hussites, de Lenfant; Lausanne, 1745; Essai critique de l'histoire de Manichée et du Manichéisme: le premier volume parut in-4° à Amsterdam en 1744; le second a été pu- | blié en 1739 par Formey, sur le manuscrit de l'auteur: Beausobre se montre dans cet ouvrage critique habile, et profondément versé dans l'histoire ecclésiastique; - Dissertations sur les

livres d'Optat et de Milève; - Sermons de feu M. de Beausobre, divisés en quatre volumes: la troisième édition est de Lausanne, 1758; — le Nouveau Testament de Notre-Seigneur JésusChrist, traduit en français sur l'original grec, avec des notes littéraires pour éclaircir le texte; Amsterdam, 2 vol. in-4o, réimprimé en 1741, avec des corrections et additions considérables. Ce fut par l'ordre du roi de Prusse qu'il entreprit cet ouvrage avec Lenfant. La préface générale, les quatre évangiles, avec les Actes des Apôtres, sont de ce dernier. Tout le reste est de Beausobre. [Enc. des g. du m.]

Formey, Eloge de Beausobre, en tête du go vol. de l'Histoire de Manichée et du Manicheisme. — Lachapelle, Vie de Beausobre, en tête de ses Observations sur le Nouveau Testament.

BEAUSOBRE (Charles-Louis DE), théologien protestant, fils d'Isaac de Beausobre, né à Dessau en 1690, mort en 1753. Il fut pasteur à Berlin, conseiller privé du roi de Prusse, et membre de l'Académie des sciences de Berlin. On a de lui Discours sur la Bible de Saurin (fait en société avec son père), sans date; Triomphe de l'innocence; protestants, in-4°.

:

Formey, Eloge de Beausobre. p. 525.

le Apologie des

Mem. de Berlin, 1753,

BEAUSOBRE (Jean-Jacques DE BEAULT, comte DE), général français, né le 15 mars 1704, mort en 1784. Il commença à servir en 1715. Colonel, il ouvrit en 1744 les siéges de Menin, d'Ypres et de Furnes; brigadier de cavalerie, il battit en 1745 le prince de Waldeck près de Bruxelles, et s'empara de Malines en 1746; maréchal de camp, il commanda en 1757 le blocus de Gueldre, et obligea cette place à capituler. Il fut nommé lieutenant général en 1759. On a de lui des Commentaires sur la défense des places, d'Aneas le Tacticien, le plus ancien des auteurs militaires; Amsterdam et Paris, 1757, 2 tomes en 1 vol. in-4°. Cet ouvrage contient des notes et des recherches fort intéressantes.

De Courcelles, Dictionnaire des géneraux français.

BEAUSOBRE (Louis DE), littérateur philosophe, frère du précédent, né à Berlin en 1730, mort le 3 décembre 1783. Il fut élevé aux frais de Frédéric II, qui l'envoya à Paris pour y compléter son éducation, et le nomma ensuite son conseiller privé au département français. Beausobre devint encore conseiller de révision du conseil supérieur, et membre de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Berlin. Outre quelques Mémoires dont on trouve les titres dans la France littéraire de M. Quérard, on a de lui Lettres sur la littérature allemande (Mercure de 1755); — Dissertations philosophiques sur la nature du feu, et les différentes parties de la philosophie; Berlin, 1753, in-12; Dissertatio de nonnullis ad jus hierarchicum pertinentibus; ;- le Pyrrhonisme du sage; Berlin, 1754, vol. in-12;

47

BEAUSOBRE

BEAUTEMPS-BEAUPRÉ

Songe d'Épicure; Berlin, 1756, in-12; — Essai sur le bonheur; Berlin, 1758, in-12; - Introduction générale à l'étude de la politique, des finances et du commerce; Amsterdam, 1765, 2 vol. in-8°; 1771, 3 vol. in-12. Ce dernier ouvrage offre seul quelque intérêt.

Éloge de Beausobre, dans les Memoires de Berlin, 1784. BEAUSOLEIL (Jean DU CHATELET, baron DE), mineralogiste et alchimiste allemand, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il parcourut avec sa femme Martine de Berthereau (voy. l'article suivant) la plupart des contrées de l'Europe, cherchant des mines à l'aide de la baguette divinatoire, du grand compas, de la boussole à sept angles, de l'astrolabe minéral, da rateau métallique, etc. Il visita la France à des reprises différentes (en 1602 et 1626). Pendant son séjour en Bretagne, on le dépouilla, sous prétexte de sorcellerie, de ses bagues, pierreries, instruments, etc. Enfin il fut lui-même enfermé à la Bastille, et on ignore ce qu'il devint. On a de Beausoleil l'opuscule suivant: Diorismus, id est definitio veræ philosophiæ de materia prima lapidis philosophalis; Béziers, 1627, in-8° de 30 pages, reproduit l'année suivante à Aix. Borel et Lenglet-Dufresnoy indiquent cet opuscule sous le titre de Sulphure philosophorum; Gabet l'a inséré dans les Anciens minéralogistes de France, t. I, p. 26982, avec une préface.

Hæler, Histoire de la Chimie, t. II.

BEAUSOLEIL ( Martine DE BERTHEREAU, baronne DE), femme du précédent, vivait dans la premiere moitié du dix-septième siècle. Elle voyagea avec son mari, et vint avec lui en France. En 1632 elle rendit compte à Louis XIII et à son conseil des travaux entrepris par son mari. Ce premier mémoire n'ayant amené aucun résultat, elle adressa au cardinal de Richelieu un autre écrit dans lequel elle offrait de faire exploiter à ses frais, comme avait fait son mari, les mines déjà découvertes. Beausoleil fut arrêté (voy. l'article précédent), et sa femme partagea probablement sa captivité, car on n'entendit plus parler d'aucun d'eux. Tout fait croire qu'ils méritaient un meilleur sort. On a de la baronne de Beausoleil: Véritable declaration des riches et inestimables trésors découverts dans le royaume de France; Paris, 1632; — la Restitution de Pluton, au cardinal de Richelieu, des mines et mineries de France, cachées jusqu'à ce jour au centre de la terre; Paris, 1640.

Bazin, Histoire de Louis XIII:- Lelong, Bibliothèque historique de la France, t. I.

*BEAUSSIER de Lille (Louis-Joseph DE), marin français, né à Toulon en 1700, mort en 1765. Il entra dans la marine à quatorze ans, et voyagea dans le Levant et la mer du Nord. Lieutenant de vaisseau et commandant de la frégate la Subtile en 1744, il soutint un combat opiniâtre contre deux bâtiments anglais. Capitaine de vaisseau des l'année 1749, il sortit de Brest

48

les 13-14 mars 1756, et en quelque sorte sous le regard des Anglais, avec une escadre sous ses ordres, et fit voile pour le Canada, où il transporta, avec de l'argent et des troupes, le gouverneur Montcalm. Son retour sut marqué par de nouveaux exploits contre l'éternel ennemi de la marine française. Chargé d'une mission à Louisbourg, il fut, malgré des prodiges de valeur, fait prisonnier des Anglais, et échangé en 1762.

Il allait, à la tête d'une escadre, faire une descente au Brésil et s'en emparer peut-être, lorsque la paix donna à son activité une direction nouvelle. On le chargea de prendre possession des Iles sous le vent. A son retour en France en 1764, il fut élevé au grade de chef d'escadre, et mourut l'année suivante.

*BEAUSSIER (Louis-André), neveu du précédent, marin français, mort le 21 mai 1789. Il fit sa première campagne en 1740, assista an combat de Toulon, fit partie de l'expédition des îles Sainte-Marguerite, et, devenu capitaine de la Sirène, s'empara de plusieurs corsaires qui désolaient le commerce maritime. En 1758, il commanda en chef douze navires envoyés au Canada, avec des troupes, des munitions et des présents pour les sauvages. La colonie était réduite à une telle extrémité, que chaque habitant n'avait que deux onces de pain par jour. De toutes les flottes destinées à secourir le Canada, la sienne seule arriva à bon port. On peut dire qu'il sauva Québec, et mit la colonie en état de repousser les Anglais. Quatre ans plus tard, il reçut du duc de Choiseul la mission de transporter à Saint-Domingue des troupes et des munitions. << Je compte, lui dit ce ministre, sur votre bravoure et sur votre prudence. »

Il justifia la bonne opinion qu'on avait de lui, sortit de la rivière de Bordeaux et arriva au Cap, inalgré les vaisseaux ennemis qui en gardaient l'entrée. En 1772, il chassa des côtes de SaintDomingue les Anglo-Américains auxquels il captura treize navires, et rétablit, par sa patriotique énergie, le commerce français dans cette colonie. Beaussier assista au combat d'Ouessant, et fit avec distinction les campagnes d'Amérique, de 1780 à 1782. A la paix, il fut nommé chef d'escadre, et devint un des représentants de ia noblesse à l'assemblée des notables.

Documents inedits.

BEAUTÉ. Voy. BEAU.

*BEAUTEMPS - BEAUPRÉ (Charles-François), ingénieur hydrographe, né à la Neuvilleau-Pont, près Sainte-Menehould, en 1766. Il fit ses premières études au dépôt des plans et des cartes de la marine. A dix-neuf ans il fut nommé ingénieur, et chargé, par le ministre, de la confection des cartes du Neptune de la Baltique. En 1791, il partit, en qualité de premier ingénieur hydrographe, avec le contre-amiral d'Entrecasteaux, pour aller à la recherche de l'infortune la Pérouse, et leva, avec une grande précision, les plans des contrées et des mers que parcourut

« PreviousContinue »