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recueillir des instructions nouvelles, il y fut informé de faits désagréables touchant à sa vie inté

y accueillit. D'Autun, saint Benigne vint prêcher principalement dans la partie méridionale de la ville de Langres, et reçut la palme du martyre❘rieure, qui le décidèrent à s'expatrier sans retour. dans la ville de Dijon. L'Église célèbre la fête de ce saint le 1er novembre.

Moréri, Dictionnaire historique. Girault, Discussion sur l'époque precise de la mort de saint Benigne, etc.; Dijon, 1817-1818.

* BENIGNO (Ange), jurisconsulte, théologien et poëte italien, natif de Camerino, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. On a de lui il Venanzio Martire Camerte, poema sacro in ottava rima; Camerino, 1625, in-4°; la Fida pescatrice, tragi-commedia in versi; Camerino, 1625, in-12.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BENIGNO (Dominique ), poëte italien, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il fut camérier secret du pape Innocent X, et laissa la Strage del Vesuvio, lettera; Naples, 1632; Poesie, in tre parti; Macerata, 1667, in-12.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

*BENIGNUS (Jules), jurisconsulte et théologien romain, mort en 1628. Il fut avocat des pauvres, archevêque de Thessalonique, et secrétaire de la congrégation des Rites. On a de lui : Annotationes in statuta Agriculturæ Urbis a Greg. Serlupio condita; Rome, 1595, in-4°; et 1627, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BENIMIRAMUS ( Isaac), médecin arabe, vivait dans la seconde moitié du douzième siècle. Il fut contemporain d'Averroës, et attaché, en qualité de chirurgien, à la personne du roi arabe Salomon. On a de lui: De Definitionibus et Elementis; De victus Ratione; De Febribus; De Urina;

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De Diætis. Carrère, Bibliothèque de la Médecine. * BENINCARA (André), géographe du quinzième siècle. Il dressa en 1476 quatre cartes géographiques représentant les quatre parties du monde, quoiqu'à cette époque il ne fût pas encore question, comme on sait, de l'Amérique. Le géographe en soupçonnait-il l'existence, ou voulait-il seulement représenter l'Atlantide dont parle Platon? On ne peut faire là-dessus que des conjectures.

Biographie universelle (édition belge).

* BENINCASA (Alexandre), poëte et jurisconsulte italien, né à Pérouse en 1649, mort le 28 avril 1694. Il professa le droit dans sa ville natale, devint assesseur de rote sous Innocent XI, et directeur des brefs sous Innocent XII. On a de lui des poëmes et des décisions au nombre de trois cent quatre-vingt-quatorze, publiées à Rome, en 1714, par son frère MichelAnge.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BENINCASA (Barthélemy, comte), savant italien, né dans le Modénais vers 1745, mort vers 1825. Envoyé à Vienne vers 1784 par le duc de Modène, et revenu dans cette dernière ville pour y

De Vienne, où il retourna, il vint à Venise, où il s'attacha à la comtesse de Rosenberg. Pour plaire à cette dame, qui aimait les lettres, il publia en français, sous le titre les Morlaques, le Viaggio in Dalmazia de l'abbé Fortis. On attribua le livre à la comtesse de Rosenberg. Il écrivit un second ouvrage qui n'eut pas moins de succès, et visita l'Angleterre, pays natal de la comtesse, qui l'y suivit et y resta. Quant à Benincasa, il vint à Paris, et y séjourna jusqu'à la révolution. A Milan, où il se fixa alors, il écrivit dans le Giornale italiano. A l'avénement de Napoléon au trône d'Italie, il fut chargé d'une mission en Dalmatie près de Dandolo, et y fonda, sous les auspices de ce dernier, le journal la Dalmata Veneta. Les événements dont l'Illyrie fut ensuite le théâtre l'ayant déterminé à aller résider à Brescia, il y reprit ses travaux littéraires, fut nommé plus tard secrétaire de la commission d'instruction publique, et sous-directeur des théâtres royaux. Il perdit ces emplois à la suite des événements de 1814. On a de lui: les Morlaques, Venise, 1788 (et non 1718), in-8°; ouvrage déjà cité; Allichiero, ou description d'une maison de campagne située au village de ce nom, près de Padoue; publié vers la même date que l'ouvrage précédent; · Memoria storica sulla tragedia italiana di Giuseppe Cooper- Wulket; 1 vol. in-4°, traduit de l'anglais.

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BENINCORI (Ange-Marie), compositeur et musicien italien, né à Brescia le 28 mars 1770, mort le 30 décembre 1821. Il reçut, tout jeune encore, des leçons de violon de Rolla, et à sept ans il joua devant le duc de Parme. Il fut mis au collége, grâce à la protection de ce prince, qui lui lui fit donner en même temps, pour la continuation de ses études musicales, les maîtres les plus renominés, parmi lesquels l'auteur du Mariage secret, Cimarosa. A quatorze ans, Benincori fut en état de composer et de faire exécuter une messe. Il voyagea en Espagne, en Allemagne, en France, et s'arrêta à Paris, où la fortunc ne lui fut pas favorable. Il mourut de chagrin peu de temps après. On a de lui : les Parents d'un jour; la Promesse de Mariage, 1818; - les Époux indiscrets: ces pièces furent représentées au théâtre Feydeau; — la continuation de la partition d'Aladin ou la Lampe merveilleuse, lais

sée inachevée par Nicolo, et jouée le 6 février 1822; - Symphonie, dédiée à Haydn ; — Galatée, ou le Nouveau Pygmalion, paroles de Portelance, 1804; Hésione, en 3 actes 1807. Ces deux opéras n'ont pas été représentés. Fétis, Biographie universelle des Musiciens. BENING (François), jésuite, prédicateur du dix-septième siècle, né à Avignon, est connu par une oraison funèbre, publiée en 1616 (Avignon, in-8°; et Lyon, in-4°), sous ce titre : le Bouclier d'honneur, où sont représentés les beaux faicts de très-généreux et puissant seigneur feu messire Louis de Berton, seigneur de Crillon, appendu à son tombeau pour l'immortelle mémoire de sa magnanimité (1). C'est une production très-curieuse à consulter pour la bizarrerie de la pensée et du style. Les antithèses, les images burlesques, les équivoques et les jeux de mots y abondent. Il nous suffira, pour en donner une idée, de citer ce que Bening dit des vingt-deux blessures du brave Crillon; il les appelle les oriflammes du courage, puis il ajoute : « Ce sont autant de bouches

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pourprines qui prêcheront sa valeur; ce sont vingt-deux présidents en robbes rouges pro<< nonçant arrest en faveur de sa générosité. Tout le reste est dans ce genre.

Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. L'abbé Gros, Essai sur l'eloquence de la chaire; Paris, 1767, in-12.

BENINGA (Eggerik), chroniqueur hollandais, mort le 19 octobre 1562, fut admis au conseil des souverains de son pays, et devint gouverneur de Lehroort. Fidèle à ses princes, il sut en même temps défendre les franchises de ses concitoyens. Aussi jouit-il d'une grande popularité. On a de lui: Volledige chronyck van Ostfriesland; cette chronique va jusqu'à 1562. Antoine Mathæus l'a insérée dans le tome VIII de ses Analecta; Harckenroth l'a éditée en bassaxon, Embden, 1723, in-4°.

J.-F. Bertram, Ost-Frisica.

BENINGSEN. Voy. BENNINGSEN.

BENINI (Giuseppe), peintre, né à Crémone, florissait vers la moitié du dix-huitième siècle; élève de son père Sigismondo, il fut loin de l'égaler comme paysagiste.

⭑ BENINI (Luigi), peintre d'histoire, fils du précédent, mourut à l'âge de trente-quatre ans, à la fin du siècle dernier. Les tableaux qu'il a laissés dans les églises de Crémone, sa patrie, lui assurent un rang distingué parmi ses contemporains.

* BENINI ( Sigismondo), peintre, né à Crémone vers la fin du dix-septième siècle. Élève de Massarotti, il est justement estimé comme

(1) Il en existe une réimpression, Paris, 1759, in-12. Ce mince volume devait faire partie du tome second de la Vie de Crillon de Mlle de Lussan, qui substitua des pièces plus importantes. C'est ce qui explique comment l'ouvrage commence à la page 197, et porte au bas de chaque feuille, comme signature typographique, tome II.

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paysagiste; mais ses tableaux de figures sont au-dessous du médiocre. E. B-N.

Zaisi, Vite de Pittori, Scultori ed Architetti Cremonesi.-Lanzi, Storia pittorica. — Ticozzi, Dizionario. BENINI (Vincent), médecin et littérateur italien, né à Bologne en 1713, mort en 1764, unit à la profession de médecin, qu'il exerça à Padoue, la culture des belles-lettres et de la poésie. Il établit une imprimerie dans sa maison, et publia huit auteurs anciens, dont il corrigea le texte. On a de lui: des notes en latin sur le texte de Celse, insérées dans le 2o vol. de l'édition de cet auteur et de Sammonicus; Padoue, 1750, in-8°; des observations en italien sur le poëme de Louis Alamanni, intitulé la Coltivazione; Padoue, 1745, in-8°; une Traduction en vers sciolti de la Syphilis de Fracastor, insérée à la fin du 2o vol. de l'édition des poésies latines de Fracastor, de Fumano et de Nicolas d'Arco; Padoue, 1739. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

*BENINTENDIS (Pierre DE), jurisconsulte italien, natif de Césène, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il fut président de rote à Bologne. On a de lui: Decisiones Rotæ Bononiensis sub annis 1540-1545 collectæ, Venise, 1569, 1583 et 1613, dans les Decisiones canonicæ, Lyon, 1567; et dans les Decisiones diversorum; Lyon, 1588, in-fol.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BENIOWSKI (Maurice-Auguste DE), voyageur aventurier, naquit en 1741 à Verbova en Hongrie, comitat de Neutra, et mourut le 23 mai 1786. Son père était général de cavalerie au service impérial. Lui-même servit aussi la maison d'Autriche comme lieutenant dans la guerre de sept ans, jusqu'en 1758, où un oncle dont il devait hériter l'appela en Lithuanie. Quelque temps après il se mit à voyager à Hambourg, à Amsterdam et à Plymouth : dans ces ports de mer, il étudia l'art de la navigation. Ensuite il alla en Pologne, s'enrôla dans la ligue formée contre les Russes, devint colonel, commandant de la cavalerie, et quartier-maître général. Tombé au pouvoir des Russes en 1769, il fut exilé au Kamtchatka. Dans la traversée, il sauva du naufrage le vaisseau qui le portait; circonstance à laquelle il dut le bon accueil que lui fit le gouverneur Nilof. Bientôt il devint le précepteur des enfants de cet officier : il leur enseigna le français et l'allemand. Son élève Aphanasie devint amoureuse de lui, et les talents de l'exilé engagèrent le gouverneur à lui accorder la liberté, et à le fiancer avec sa fille. Beniowski, de concert avec plusieurs complices, avait déjà conçu le plan de s'évader du Kamtchatka. Instruite de son dessein, Aphanasie ne l'abandonna pas; elle l'avertit du péril qui le menaçait. Accompagné d'Aphanasie, fidèle à son serment, même après qu'elle eut appris que son fiancé était déjà marié, Beniowski quitta le Kamtchatka en mai 1771, avec soixante-seize au

tres personnes. Il fit voile vers Formose, puis vers Macao, où il perdit Aphanasie, et où moururent aussi beaucoup de ses compagnons. Enfin il vint en France, et là il fut chargé de fonder un établissement à Madagascar, entreprise dont il prévoyait toutes les difficultés. En juin 1774, Beniowski arriva à Madagascar, fonda une colonie à Foulpoint, et s'acquit l'estime de plusieurs peuplades indigènes qui, en 1776, firent de lui leur ampansacabe ou roi. Dans la solennité de son élection, les femmes aussi jurèrent fidélité et soumission à son épouse, qu'il avait fait venir du fond de la Hongrie. Plus tard il fit un voyage en Europe, pour procurer à la nation qu'il gouvernait une puissante alliance et des relations commerciales. Mais, à son arrivée en France, les persécutions du ministère français le firent entrer au service impérial, et il assista en 1778 au combat de Habelschwerdt, qui fut livré contre les Prussiens. En 1783, il chercha en Angleterre à faire réussir une expédition pour l'île de Madagascar; il trouva de l'appui chez des particuliers de Londres, et surtout dans une maison de commerce à Baltimore, en Amérique. En octobre 1784 il partit, laissa sa femme en Amérique, et en 1785 débarqua à Madagascar. Au début des hostilités contre les Français, le gouvernement de l'ile de France envoya des troupes contre lui, et il fut blessé à mort.

Beniowski a écrit en français le recit des événements de sa vie (Voyages et Mémoires; Paris, 1791, 2 vol. in-8°); William Nicolson a traduit son manuscrit en anglais, et l'a mis au jour. Il en a paru des traductions en diverses langues. Sa veuve mourut en 1825, dans sa terre de Bieska, près de Betzko. [ Enc. des g. du m.] *BENISTAN (Jean-Godefroi), linguiste alle mand, né en 1711, mort en 1777. Issu de parents français appartenant à la religion réformée, il fut placé par une marâtre dans un couvent de capucins, d'où il s'échappa pour se rendre en Suisse et en Allemagne. Il enseigna la langue française à Baireuth et à Hof. On a de lui : la Seule vraie Religion, traduit de l'allemand de M. Loen; Hof, 1755; -Quelques pensées jetées au hasard sur l'emploi qu'un homme chargé d'enseigner une langue doit faire du bon sens, pour allier les règles avec l'usage; Baireuth,

1771.

Adelung, suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.

BENIT (Anne-François), médecin français, né à Mirecourt en 1796, mort en Espagne en 1823. Il débuta par l'état militaire, qu'il abandonna bientôt pour la carrière médicale. Un événement malheureux qui marqua sa vie d'étudiant changea une seconde fois le cours de ses travaux. Un de ses témoins, dans un duel qu'il eut pour avoir atteint un convive dans un restaurant où il s'amusait à lancer des mies de pain, fut blessé à mort par son adversaire. Quoique acquitté, ainsi que ce dernier, par le jury de la Seine, il disparut subitement de Paris.

C'était en 1823. Il passa en Espagne, et y trouva, dit-on, la mort dans les rangs des insurgés. On a de lui: Idées d'un jeune officier sur l'état militaire; Paris, 1820, in-8°; une Analyse du système de philosophie anatomique de M. Geoffroy Saint-Hilaire, dans les Annales de la médecine physiologique.

Quérard, la France littéraire. - Annales de la Médecine physiologique, III, 1401-1464.

BENIVIENI ( Antoine), médecin et littérateur italien, mort le 11 novembre 1502, se livra aux lettres et à la médecine, et eut des liaisons intimes avec Marsilio Ficino, Politien et d'autres savants de Florence. Sans avoir secoué tous les préjugés de son temps, il rappela ses confrères à l'étude de la nature, et s'attacha principalement à décrire les symptômes des maladies. Il entrevit aussi les avantages qu'on pourrait retirer un jour de l'anatomie pathologique. On a de lui : De abditis nonnullis ac mirandis morborum et sanationum causis ; Florence, 1506 et 1507, in-4°, réimprimé à Paris, à Bâle et à Leyde avec d'autres traités de médecine.

Fabricius, Bibliotheca latina medií ævi. — Biographie medicale.

BENIVIENI ( Dominique), théologien florentin, mort le 3 décembre 1507, surnommé Scoltino (le petit Scott), à cause de sa subtilité en théologie. Il fut professeur de dialectique à Pise en 1479, et chanoine à Florence en 1491. Il eut des Haisons intimes avec Marsilio Ficino et Jérôme Savonarole. On a de lui: Trattato in defensione e probazione della doctrina e profezie predicate da frate Ieronimo Savonarola nella città di Firenze; Florence, 1496, in-4°; - Dialogo della verità della doctrina predicata da frate Ieronimo; Florence, in-4°; Trionfo della croce; Florence, 1497, 1516, in-4°; Epistolæ V morales, et Lucerna religiosorum et commentarii in sacras omnes Ecclesix hymnos; inédit.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BENIVIENI (Jérôme), poëte florentin, né à Florence vers 1453, mort en 1542, frère des deux précédents, abandonna un des premiers ce goût bas et trivial qui s'était emparé de la poésie italienne dans le quinzième siècle, pour se rappro cher du style et de la manière du Dante et de Pétrarque. La plupart de ses poésies traitent de l'amour divin. Comme ses frères, il fut le défenseur de Savonarole, et eut pour amis Marsilio Ficino, Politien, et surtout Pic de la Mirandole, qui lui confia l'administration de ses aumônes. II voulut être enterré dans le tombeau de ce prince philosophe. Outre quelques poésies ( capitoli, canzoni, etc.), on a de lui une traduction italienne du traité de Savonarole, de Simplicitate vitæ christianæ; Florence, 1496, in-4°; Venise, 1533, in-8°; il Commento di Ieronimo Benivieni, cittadino Fiorentino, sopra a più sue canzone e sonetti del amore e della bellezza divina, etc.; Florence, 1500, in-fol.;

Opere di Ieronimo Benivieni; Florence, 1519, in-8°; Venise, 1522 et 1524, in-8°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Ginguenė, Histoire litteraire d'Italie.

BENJAMIN, le douzième et dernier des enfants du patriarche Jacob, naquit près de Bethleem vers l'an 2297 avant J.-C. Rachel, qui mourut en le mettant au monde, l'appela Ben-Oni (Enfant de la douleur); Jacob changea ce nom en celui de Ben-Imi ( enfant des jours), pour marquer qu'il l'avait eu dans sa vieillesse. Les fils de Jacob étant allés acheter du blé en Égypte, Benjamin resta auprès de son père. Joseph, devenu ministre de Pharaon, reconnut ses frères sans en être reconnu, leur demanda adroitement des nouvelles de leur jeune frère, et leur imposa la condition de revenir et de l'amener avec eux il retint même Siméon en otage. Jacob eut beaucoup de peine à laisser partir Benjamin. Joseph partagea ses repas avec ses frères, mais la part de Benjamin fut cinq fois plus forte. Les enfants de Jacob allaient quitter l'Égypte, quand l'intendant de Joseph accourut à eux, les accabla de reproches, fouilla dans leur sac, et trouva la coupe de son maître dans celui de Benjamin. Joseph l'y avait fait mettre secrètement. Touché de leurs larmes, il se découvrit à ses frères, les embrassa, les combla de présents, et les invita à venir s'établir en Égypte avec Jacob.

:

Genèse, 35 et suiv. Josué, 18. - Juges, 19 et 20. Moreri, Dictionnaire historique, art. Joseph.

BENJAMIN (saint ), diacre, souffrit le martyre, en Perse, sous Varane V, vers l'an 424, pendant la persécution que le zèle inconsidéré de l'évêque Abdas avait provoquée. Après un an de détention, Benjamin sortit de prison à la prière de l'ambassadeur de Théodose le Jeune, qui avait promis que le diacre ne parlerait plus de la religion de J.-C. aux gens de la cour. Benjamin, qui n'avait pas été consulté, crut ne pas devoir acheter sa liberté à ce prix, et continua de prêcher l'Évangile aux grands et aux petits. Il expira au milieu des plus horribles tourments.

Théodoret, I. V, c. 36. Baillet, Vies des Saints.

BENJAMIN DE TUDÈLE, rabbin et voyageur espagnol, vivait dans la seconde moitié du douzième siècle. Il entreprit ses voyages dans le dessein de visiter les synagogues de l'Europe. Son Itinéraire le fait aller plus loin encore, puisqu'il y est question de l'Égypte et de l'Éthiopie. Mais souvent aussi il parle par ouï-dire. L'époque de la relation de ses voyages commence à 1160, d'après Sprengel; et, d'après Bergeron, il en aurait, à son retour en Castille en 1173, fait le récit aux notables juifs du pays. L'Itinéraire, écrit en hébreu sous le titre de Mazahoth (Excursions), fut imprimé pour la première fois à Constantinople en 1543, réimprimé depuis, et traduit en latin à Anvers en 1575, par Arias Montanus. Mais ces traductions sont peu exactes. Il y a aussi une traduction de Beckius, conservée manuscrite à Nuremberg, dans la bibliothèque Tre

viane. On cite encore la traduction française par Baratier, Amsterdam, 1734, 2 vol. in-8°, et la traduction anglaise par Gerrans ; Londres, 1784. Ces versions laissent également beaucoup à désirer.

Carmoly, Notice sur Benjamin de Tudèle et ses voyages; Bruxelles, 1837. Bergeron, Recueil de Voyages.Renaudot, Relation des Indes. - - Baratier, Itinéraire de B. de Tudèle.

BENKENDORF (Charles-Frédéric), économiste allemand, mort à Blumenfeld en 1788. Il a écrit sur les questions économiques des ouvrages plus remarquables par l'étendue des recherches que par la forme et le style. On a de lui: Matériaux pour servir à l'économie rurale; Berlin, 1771-1785, 7 vol. in-8°; · Economia forensis; Berlin, 1775-1784; Cate chisme universel d'agriculture pour les valets de ferme et les paysans; Breslau, 1776 et 1785; Petits voyages économiques, 1785-1786, 2 vol. in-8°; Economia controversa, on Réponses aux questions les plus importantes de l'économie rurale; Berlin, 1787-1788. On lui attribue aussi : Traits de caractère du roi de Prusse Frédéric-Guillaume fer, avec diverses anécdotes sur les événements de son règne et les personnes de sa cour; Berlin, 1787-1789. Ersch et Gruber, Encyclopädie.

* BENKENDORFF (Martin), jurisconsulte allemand, né le 11 décembre 1545, mort le 4 mars 1621. Il devint successivement conseiller de l'électeur de Brandebourg, professeur de droit romain à Francfort et docteur en droit à Bâle. On a de lui: Dissertationes de Jure venandi; Tractatus de privilegiis mulierum; Seraphinus de Seraphinis, de privilegiis juramentorum, cum additionibus.

Witte, Memoriæ theologorum, jurisconsultorum, etc. BENKENDORF (Ernest-Louis DE), général saxon, né à Anspach le 5 juin 1711, mort le 5 mai 1801. Destiné d'abord à la diplomatie, il préféra la carrière des armes et entra comme souslieutenant dans les gardes du corps du roi de Pologne Auguste III. Après la première guerre de Silésie, à laquelle il prit part, il combattit contre Frédéric II jusqu'à la paix de Hubertsbourg. Il contribua à la victoire de Kollin, assista à l'affaire de Schweidnitz, à celle de Breslau, et à presque tous les engagements qui signalèrent cette guerre. Il obtint d'autant plus vite de l'avancement, qu'il était attaché à la maison de Saxe et au prince Charles, depuis duc de Courlande, avec lequel il fut toujours lié. Il n'eut pas moins de succès comme homme du monde que comme guerrier. Il aima le vin, les chevaux, les plaisirs de tous genres. L'entretien de sa cave, en particulier, ne lui coûtait pas moins de cent mille écus.

Biographie étrangère. - Conversations-Lexicon.

* BENKENDORFF (Alexandre), général et diplomate, né en Esthonie en 1784, mort le 23 septembre 1844. Après avoir été élevé à Baireuth et accueilli à la cour impériale de SaintPétersbourg, il prit part aux campagnes de l'ar

la belle grotte décorée d'un Neptune de dix pieds de haut, et placée en regard du bassin.

OEsterreich, Beschreibung aller merkwürdigen Sachen in Sans-Souci.-Jack, Pantheon der Literaten und Künstler Bambergs.

BENNATI (François), médecin italien, né à Mantoue en 1788, mort à Paris le 10 mars 1834. Après avoir étudié la médecine et la chirurgie à Padoue et à Pavie, il alla à Vienne pour s'y perfectionner. Il se rendit ensuite à Londres et à

mée russe en Allemagne et en France. Au retour de celle de France, il devint aide de camp de Nicolas, auquel, lors de la rébellion militaire qui éclata à l'avénement de cet empereur, il donna de sérieuses preuves de dévouement. Il fut nommé membre de la commission chargée d'informer au sujet de la conspiration. Son habileté dans cette occasion lui valut le grade de chef de la gendarmerie, et de commandant du quartier général impérial. A partir de ce moment, il fut presque absolument attaché à la personne de l'empereur, et chargé de diriger la troisième division de la chancellerie impériale, division qui est le centre d'un système de police secrète à l'intérieur et au dehors. Le titre de comte fut accordé à sa famille, et lui-même fut appelé au sénat. Une diminution de faveur, toujours si sensible au cœur d'un courtisan, le rendit malade et abrégea ses jours.

Conversations- Lexicon.

* BENKENDORFF (Constantin), frère du précédent, général et diplomate russe, né en 1784. Commandant d'une division de Cosaques, il fut l'un des premiers à traverser l'Allemagne à la poursuite de l'armée française. En 1814, il parvint au grade de général de division. Envoyé en 1826 en mission à Stuttgard et à Carlsruhe, il se distingua, à son retour, dans la campagne de Perse, combattit contre les Turcs, et succomba à une fièvre nerveuse dont il fut atteint dans la ville de Prawadi, qu'il venait de prendre.

La princesse de Lieven, si connue dans le monde diplomatique de nos jours, est la sœur d'Alexandre et de Constantin Benkendorff. Conversations-Lexicon.

*BENKERT ou BENCKERT (Jean-Pierre), sculpteur allemand, né à Neustadt en 1709, mort en 1769. Il s'instruisit et débuta dans son art à Eichstadt, à Munich et à Bamberg. Son succès commença à Potsdam, où il mérita la bienveillance de Frédéric II, qui le venait souvent visiter dans ses ateliers.

Ses œuvres dénotent un sculpteur habile; mais on lui reproche la maigreur de ses figures. Il s'attachait d'ailleurs à marcher sur les traces d'Albert Dürer et de Léonard de Vinci. On a de lui une Sainte Famille, gravée par Callot. Bamberg et Potsdam possèdent des sculptures de cet artiste. Les quatre Cariatides de marbre blanc qui décorent le perron du château de Potsdam, les groupes d'Apollon et de Minerve d'une part, et des Nymphes de l'autre, ainsi que le Neptune sur son char du grand bassin, sont de Benkert. Il a fait pour la salle de marbre de Sans-Souci, des Génies représentant les Sciences et les Arts; et pour le jardin du palais, dix-huit statues en marbre de Carrare, représentant des sujets❘ divers. Il travailla avec Heinmüller à la colonnade de marbre construite dans la grande allée du même édifice, de 1751 à 1762; et il a fait pour le palais neufun Bacchus et un Vertumnus. C'est lui aussi qui a taillé en marbre de Carrare

Édimbourg, et vint mourir à Paris, à la suite

d'une chute de cheval. On a de lui: Dissertatio medica sistens diagnosim diarrhœæ; Padoue, 1826; Recherches sur le mécanisme de la voix humaine; Paris, 1832, in-8°; · · Recherches sur les maladies qui affectent les organes de la voix humaine ; Paris, 1832, réimprimé avec le précédent sous le titre d'Etudes physiologiques et pathologiques sur les organes de la voix humaine; Paris, 1833. Ces travaux valurent à l'auteur une part dans les prix Montyon;

Mémoire sur un cas particulier d'anomalie de la voix humaine pendant le chant. Quérard, la France litteraire, supplément. BENNET (Christophe), médecin anglais, vers l'an 1617 dans le comté de Sommerset, mort le 1er mai 1655, fit ses études à Oxford, et pratiqua avec succès la médecine à Londres. On a de lui Theatri tabidorum Vestibulum, etc.; Londres, 1654, in-8°; - Exercitationes diagnosticæ, cum historiis demonstrativis, quibus alimentorum et sanguinis vitia deteguntur in plerisque morbis; — une édition revue et augmentée d'un traité de Moufet, intitulé l'Art d'améliorer la santé, etc.; Londres, 1655, in-4°.

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Biographie médicale. Rose, New Biographical dictionary.

BENNET (Henri), comte d'Arlington, homme d'État, né en 1618 à Arlington, dans le canton de Middlesex, mort le 28 juillet 1685, se signala en combattant pour la cause de Charles I. Après la fin de la guerre civile, il passa en France, et de là en Italie. En 1649, le duc d'York, alors en France, le prit pour secrétaire. En 1658, Charles II le nomma son ministre près la cour de Madrid il le fit en 1662 son trésorier et son premier secrétaire d'État. En 1670, Bennet était membre du conseil désigné sous le nom de Cabale. Il fut créé, en 1672, comte d'Arlington et vicomte de Thetford. L'année suivante, il était un des plénipotentiaires de la cour d'Angleterre à Utrecht, pour ménager une paix entre l'empereur d'Autriche et le roi de France. La négociation n'eut pas le résultat qu'on avait espéré. Henri Bennet, sur qui on voulut rejeter tout l'odieux de cette affaire, se défendit avec habileté, et fut absous. En 1674, il quitta la place de secrétaire d'État, et fut fait lord-chambellan. A son retour d'un voyage en Hollande, il perdit la faveur du roi. Henri Bennet était aussi habile politique que versé dans les sciences et l'art militaire; mais il se fit beaucoup d'ennemis

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