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un certain caractère de profondeur; elles sont écrites avec verve, et renferment des tableaux où la convenance et la fidélité sont observées jusque dans les moindres détails. La couleur locale les rend peu propres à être traduites dans une langue étrangère. [Enc. des g. du m.]

Gezelius, Dict. biogr. Sued.!

* BELLMANN (Jean-Arnd), littérateur suédois, né en 1664 à Stockholm, mort à Upsal en mai 1710, était professeur d'éloquence dans cette dernière ville. Ses principaux ouvrages sont : De ætate romani imperii ad Augustulum; Stockholm, 1696, in-8°; - De regno Westrogothorum in Hispania; Upsal, 1705, in-8°; De Juliano Apostata; Upsal, 1708, in-8°. Jean Upmark, Memoria rediviva Suecorum eruditoBenzellus, Biographisk-Lexicon.

rum.

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d'une dent, en remplissant l'alvéole avec un bouchon fait de cire molle. Belloc a en outre publié : Topographie physique et médicale du département de Lot-et-Garonne : c'est un modèle des écrits de ce genre; Cours de médecine légale, judiciaire, théorique et pratique; Paris, an X, 1 vol. in-12; ibidem, 1811, in-8°; ibidem, 1819, in-8° : cet ouvrage a eu un grand succès; la plupart des questions les plus importantes de la médecine légale y sont traitées avec sagacité, mais avec un peu trop de concision; on distingue surtout les articles consacrés à l'empoisonnement, à la suspension, et aux questions relatives à la virginité.

Biographie médicale.

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les

*BELLOC (Anne-Louise SWANTON, dame), femme littérateur, née à la Rochelle le 1er octobre 1796, est fille d'un officier supérieur irlandais. Elle acquit de bonne heure une connaissance approfondie de la langue anglaise, et fit connaître à la France les œuvres littéraires de l'Angleterre moderne. Ses principaux ouvrages sont Patriarches, ou la Terre de Chanaan, trad. de l'anglais de miss O'Keeffe; Paris, 1819, 2 vol. in-12; Petits Contes moraux, en partie traduits librement ou imités de miss Edgeworth; Paris, 1821, 2 vol. in-12; — les Amours des Anges, et les Mélodies irlandaises, traduites de l'anglais de Thomas Moore; Paris, 1825, in-8°; Petite Galerie morale de l'enfance, composée de contes imités ou traduits de l'anglais de miss Edgeworth; Paris, 1825, 4 vol. in-18; — Journal d'une expédition entreprise dans le but d'explorer le cours de l'embouchure du Niger, traduit de l'anglais de Richard et John Lander; Paris, 1832, 3 vol. in-8°; — le Vicaire de Wa

Paris le 19 novembre 1807. Il étudia à Montpel-kefield, traduit de l'anglais d'Olivier Goldsmith;

lier, et, âgé à peine de quinze ans, il soutint une thèse intitulée Utrum virtus sine timore Dei adesse queat ? Il fut reçu maître en chirurgie à Paris en 1754, y donna encore cinq années à l'étude, et revint s'établir à Agen. Appelé à Paris pour être attaché au service du roi, il concourut à la création d'un amphithéâtre destiné à l'enseignement de l'anatomie et de la pathologie, et acquit de la célébrité comme professeur de médecine légale. Belloc est l'inventeur de quelques instruments de chirurgie, à peu près oubliés aujourd'hui; le plus connu (sonde de Belloc) est destiné à conduire de la bouche dans les fosses nasales postérieures un bourdonnet sec, ou imbibé d'une liqueur styptique : Basdor s'en servit pour lier les polypes de l'arrière-gorge. Belloc a publié, dans le recueil des Mémoires de l'Académie de chirurgie, les dissertations suivantes : Description d'une machine pour arrêter le sang de l'artère intercostale; Description d'une machine pour les fractures obliques du corps du fémur et celles de son col; · Mémoires sur quelques hémorragies particulières, et sur le moyen d'y remédier : l'auteur arrêta une hémorragie rebelle, qui avait succédé à l'extraction

Paris, 1839, in-18;- Petit Manuel de moraie à l'usage des enfants; Paris, 1819, in-18; Bonaparte et les Grecs; Paris, 1826, in-8°; Bibliothèque de famille; Paris, décembre 1821 à décembre 1822, 24 numéros, in-12. On annonce d'elle et de Mile Montgolfier une traduction de la Cabane de l'Oncle Tom, de mistriss Stowe (Voy. ci-dessus Beecher-Stowe).

Quérard, la France littéraire, supplém.

**BELLOCHIO (Pierre), théologien italien, de l'ordre des Franciscains réformés, natif d'Ancône, vivait vers le milieu du dix-septième siècle. Ses principaux ouvrages sont : Esercizj spirituali; Venise, 1623, in-12; — Ammonizioni e istruzioni per le giovani secolari che desiderano passare allo stato religioso; Rome, 1650, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BELLOCQ (Pierre), littérateur et poëte français, né à Paris en 1645, mort le 4 octobre 1704. On a de lui: une Lettre de madame de N.... à la marquise de..., sur la Satire de Despréaux contre les femmes; 1694, in-12. Boileau s'en vengea, et le nomma dans sa dixième épître; il se réconcilia avec lui, et mit le nom de Perrin à la

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une Satire contre place de celui de Bellocq; les petits maîtres, et une Satire contre les nouvellistes; l'Église des Invalides, poëme, une Traduction en vers fran1702, in-fol;

çais de l'ode latine de Fr. Boutard, sur la statue équestre du roi (Louis XIV); 1700,

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livre a été imprimé à Pavie, 1618, in-fol.; le 2o à
Milan, 1621, in-4°.

Ghilini, Teatro degli Uomini illustri.

BELLORI (Jean-Pierre), antiquaire italien, né à Rome en 1615, mort en 1696. Élève de François Angeloni, son oncle, il s'adonna dès sa

in-4°. - Le Nouveau choix de pièces de poé-jeunesse à l'étude de l'antiquité. La reine Chris

sie, 1715, 2 parties in-8°, contient plusieurs des pièces de Bellocq.

Quérard, la France littéraire.

BELLOLI ( Louis), compositeur italien, né à Castel-Franco, dans le Bolonais, le 2 février était 1770, mort à Milan le 17 novembre 1817, virtuose sur le cor. Il a composé beaucoup de morceaux de musique instrumentale; ses concertos de cor jouissent d'une grande réputation en Italie.

Fétis, Dictionnaire universel des Musiciens.

BELLONE ( Étienne), écrivain dramatique, né en Touraine vers 1580. On a de lui un recueil de poésies, sous ce titre : les Chastes et Infortunées Amours d'Alcméon et de Flore, tragédie françoise, avec quelques autres mélanges oétiques; Rouen, 1611, 1 vol. in-12.

Lelong, Bibliothèque historique de la France.

BELLONI (Fabio), jurisconsulte italien, fut professeur de droit à Pavie et à Turin, au commencement du 17o siècle. On a de lui: De jure sui; Pavie, 1617, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BELLONI (Jean), théologien et jurisconsulte italien, mort en 1623, était chanoine de Padoue, et professa avec honneur la philosophie morale dans cette dernière ville. On a de lui: Discorso incorso alle ninfe Najadi d'Omero, impresa degli Ricovrati academia di Padova; Padoue, 1601, in-4°.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BELLONI (Jérôme), célèbre banquier de Rome, mort en 1761, acquit par ses lumières et sa probité un crédit immense, et fut honoré par le pape Benoît XIV du titre de marquis. On a de lui: Essai sur le commerce; cet ouvrage a été traduit en plusieurs langues et a eu beaucoup d'éditions. La première est de Rome, avec une traduction latine par Nicolas Rubbi, 1750, in-fol.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BELLONI (Joseph), sculpteur et architecte italien, vivait à Venise dans les premières années du dix-septième siècle. Le tombeau de Mocenigo, à Saint-Laurent, est de lui. Il a aussi construit le bâtiment des douanes sur la mer. Heinecken, Dictionnaire des Artistes.

BELLONI (Paul), jurisconsulte italien, à Valence du Pô dans le Pavesan, vers la seconde moitié du seizième siècle, mort à Milan le 20 avril 1625, fut professeur de droit civil à Pavie. Ses principaux ouvrages sont : Intitulum de testamentis ordinandis; Pavie, 1601, in-4°; De potestate earum quæ incontinenti vel ex intervallo fiunt, libri; le 1er

tine de Suède lui confia l'inspection de sa biblio-
thèque et de son cabinet d'antiques, et le pape
Clément X lui donna le titre d'Antiquario di
Roma. Bellori se livra aussi à la poésie et à la
peinture. On a de lui un grand nombre d'ouvrages,
dont les principaux sont : Notæ ad aram Titi ;
ces notes furent insérées dans un volume inti-
tulé Icones et segmenta illustrium e mar-
more tabularum quæ Romæ extant; 1645,
grand in-fol. ;- Notæ in numismata tum Ephe-
siæ, tum aliarum urbium apibus insignita;
·le Gemme antiche fi-
Rome, 1658, in-4°;
gurate di Leonardi Agostini, con l'annotazioni
di Bellori; Rome, 1e partie, 1657; 2° partie,
Vite de' pittori, scultori ed
1670, in-4°;
architetti moderni; Rome, 1672, in-4° : la fre
partie seule est imprimée; la 2o est restée ma-
nuscrite;
Fragmenta vestigii veteris Romæ
ex lapidibus Farnesianis, nunc primum in
lucem edita cum notis Jo.-P. Bellorii; Rome,
Veterum
in-fol. ;
1673, in-fol.; ibid., 1682,
illustrium philosophorum, poetarum, rhe-
torum et oratorum imagines ex vetustis
nummis, gemmis, hermis, marmoribus aliis-
que antiquis monumentis desumptæ, a Jo-
P. Bellorio expositionibus illustratæ ; Rome,
Historia Augusta
1685 et 1739, in-fol.;

---

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di

da Giulio Cesare a Constantino il Magno, illustrata da Francesco Angeloni, etc.; Rome, 1685, in-fol. : Bellori a publié cette édiExpositio symbotion avec des additions; lici deæ Cypriæ simulacri; Rome, 1688, in-fol.; Veteres arcus Augustorum triumphis insigne, etc., notis Jo.-P. Bellorii illustrati, et nunc primum æneis typis vulgati; Rome, Admiranda romanarum an1690, in-fol.; tiquitatum ac veteris sculpturæ vestigia a Petro Santi Barloli delineata, cum notis Jo.DescriP. Bellorii; Rome, 1693, in-fol.; zione delle imagini dipinte da Raffaelo d'Urbino nelle camere del palazzo Vaticano, Gio.-Pietro Bellori; Rome, 1695, in-fol. : il en a paru une seconde édition, considérablement augmentée; Rome, 1751, in-fol. et in-12; gli antichi Sepolcri ovvero Mausolei romani ed etruschi trovati in Roma, etc., raccolti e disegnati da Pietro Santi Bartoli, colle spiegazioni di Gio.-P. Bellori; Rome, in-fol.; le Pitture antiche delle imprimé en 1704; grotte di Roma e del sepolcro di Nasoni, disegnate ed intagliate da P. Santi Bartoli, ed illustrate da Gio.-P. Bellori, etc.; Rome, Selecti nummi divi Antoniin-fol.; 1706, niani, quorum primus anni novi auspicia alter Commodum et Antoninum cæsares exhi

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Anselm. Bandurius, Bibliotheca nummaria, n. CXXVI, p. 107. - David Clement, Bibliothèque curieuse, t. III, p. 74. Catal. Bibl. Bunav., t. I, vol. II, p. 1073. - Osmont, Dictionnaire typographique, etc., t. 1, p. 90. Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

BÉLOSTE (Augustin), chirurgien français, né à Paris en 1654, mort à Turin le 15 juillet 1730. Il fut d'abord attaché au service de l'armée, et devint ensuite premier chirurgien de la mère de Victor-Amédée, roi de Sardaigne. Il composa en 1695 un traité, sous le titre de Chirurgien de l'hôpital, et manière de guérir promptement les plaies; Paris, 1696, 1698, 1705, 1715, in-8°; Amsterdam, 1707, in-8°. En 1725, Béloste publia la Suite du Chirurgien de l'hópital, qui a paru la même année à Paris; puis en 1728, in-12. Il y a joint des observations importantes sur les effets du mercure, et l'utilité de la combinaison de ce métal avec les purgatifs. Son Traité du mercure a été réimprimé en 1738, in-12, et par le fils de l'auteur en 1757, Paris, in-12. Denis Sancassani a mis tout l'ouvrage en italien, sous le titre de Chirone in campo; Venise, 1729, 2 vol. in-8°. Béloste adopta d'anciennes méthodes qu'on avait négligées, et se fit par là un nom qui se soutient encore. C'est d'après Celse qu'il a conseillé de percer les os cariés avec la pointe du trépan, pour en accélérer l'exfoliation; c'est d'après César Magatus qu'il a démontré le danger des tamponnements et des pansements trop fréquents dans la cure des plaies. → On trouve quelques lettres de ce chirurgien dans les ouvrages de Sancassani, qui parle de lui avec éloge. Son fils (Michel-Antoine) a voulu faire un mystère de la composition des pilules mercurielles (pilules de Béloste), dont on trouve déjà la formule dans la pharmacopée de Renou, dit Renaudot.

Biographie médicale.

BELLOSTENECZ (Jean), lexicographe et prédicateur illyrien, mort en 1675. Il a laissé : Gazophylazium linguæ illyricæ; - des Sermons en langue illyrienne.

Horanyi, Memoria Hungarorum.

BELLOT ( Pierre-François), jurisconsulte, né à Genève le 4 janvier 1776, mort dans la même ville le 17 mars 1836. Il étudia successivement dans sa ville natale les belles-lettres, la philosophie et le droit. Reçu avocat en 1798, il exerça cette profession et celle d'avoué jusqu'au moment où le décret du 14 décembre 1810 les déclara incompatibles. Après la chute du gouvernement impérial, Genève ayant recouvré son indépendance, Bellot prit une part

active aux affaires de son pays. Comme membre du conseil représentatif, dont il fit partie jusqu'à sa mort, il combattit le projet de constitution présenté en 1814 par le gouvernement provisoire de la république; mais, plus tard, cette constitution ayant reçu les améliorations qu'il avait désiré y introduire, il en devint l'un des plus fermes défenseurs. Nommé en 1816 rapporteur de la commission chargée de l'examen de la loi sur l'organisation judiciaire, il prit dès lors la place que pendant vingt ans il ne cessa d'occuper, et devint l'âme du conseil. En 1819, il fut nommé professeur honoraire de droit civil et de droit commercial, et, quatre ans après, il devint professeur de droit civil et de procédure civile. Bellot mourut à la suite d'une longue et douloureuse opération de chirurgic. Il réunissait à des connaissances profondes la philosophie du droit et l'habitude des affaires; il remplissait ses devoirs avec une consciencieuse exactitude, et ses manières étaient pleines de dignité. On a de lui : Exposé des motifs de la loi sur la procédure civile pour le canton de Genève, 1re partie; Genève et Paris, 1821, in-8°; Loi sur la procé dure civile du canton de Genève, suivie de l'exposé des motifs, 2o édition, revue sur les manuscrits de l'auteur, augmentée de l'exposé des motifs, inédit, de la seconde partie de la loi, avec la jurisprudence de la cour de justice civile de Genève, et des tableaux de statistique judiciaire jusqu'en 1836; et d'un supplément, etc., publié par Schaub, P. Odier, et E. Mallet; Genève et Paris, 1837, in-8°. Une autre édition moins complète, mais précédée de divers rapports de Bellot et d'une introduction par A. Taillandier, Rennes et Paris, 1837, in-8°, fait partie de la Collection des lois civiles et criminelles des Etats modernes. Bellot a été l'un des collaborateurs des Annales de législation et d'économie politique.

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E. REGNARD.

A.-E. Cherbuliez, Notice sur la vie et les travaux de P.-F. Bellot; Genève, 1838, in-8°.

* BELLOTTI (Bernard), surnommé Canaletto, peintre et graveur italien, né à Venise en 1724, mort à Varsovie en 1780, fut élève de son oncle Antonio Canal, appelé Canaletti. Comme lui, il peignit des vues et des perspectives; il a laissé des ouvrages en Italie, en Allemagne et en Angleterre. Bellotti fut aussi un graveur distingué.

Heinecken, Dictionnaire des Artistes. Lanzi, Storia pittorica, 111, 238. - Orlandi, Abecedario pittorico. — Ch. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.

* BELLOTTI (Jérôme), antiquaire italien, natif de Venise, vivait dans la première moitié du dix-huitième siècle. On a de lui: Medaglia enigmatica spiegata in lettere; Venise, 1722, in-8°; - neuf dissertations sur des médailles antiques dans les Atti eruditi della Società Albriziana pour 1725.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

34

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BELLOTTI

*BELLOTTI (Pierre), peintre italien de l'école vénitienne, né à Volgano, mort à Garignano en 1700, fut un excellent coloriste. Il n'eut pas grand succès dans les sujets historiques. Ses portraits et ses caricatures sont à remarquer. On lui reproche quelquefois d'être trop minutieux dans les détails, et d'avoir un style sec; mais Boschini le regarde presque comme un prodige pour l'exactitude, le fini et la délicatesse exquise.

Lanzi, Storia pittorica, III, 178.

BELLOVÈSE, chef gaulois, neveu du roi Ambigat et cousin de Sigovèse, vivait vers 550 avant J.-C. Il fut le premier chef gaulois qui ait passé les Alpes et formé un établissement en Italie. « Pour ce qui est du passage des Gaulois en Italie, dit Tite-Live (liv. V, ch. 34), voici ce qu'on en raconte A l'époque où Tarquin l'Ancien régnait à Rome (environ 564 avant J.-C.), la Celtique, une des trois parties de la Gaule, obéissait aux Bituriges, qui lui donnaient un roi. Sous le gouvernement d'Ambigat, que ses vertus, ses richesses et la prospérité de son peuple avaient rendu tout-puissant, la Gaule reçut un tel développement par la fertilité de son sol et le nombre de ses habitants, qu'il sembla impossible de contenir la réunion de tant de peuples. Le roi, déjà vieux, voulant débarrasser son royaume de cette multitude qui l'écrasait, invita Bellovèse et Sigovèse, fils de sa sœur, jeunes hommes entreprenants, à aller chercher un autre séjour dans les contrées que les dieux leur indiqueraient par les augures : ils seraient libres d'emmener avec eux autant d'hommes qu'ils voudraient, afin que nulle nation ne pût repousser les nouveaux venus. Le sort assigna à Sigovèse les forêts hercyniennes ; à Bellovèse, les dieux montrèrent un plus beau chemin, celui de l'Italie. Il appela à lui, du milieu de ses surabondantes populations, des Bituriges, des Arvernes, des Senons, des Édues, des Ambarres, des Carnutes, des Aulerques; et, partant avec de nombreuses troupes de gens à pied et à cheval, il arriva chez les Tricastins. Là, devant lui, s'élevaient les Alpes; et, ce dont je ne suis pas surpris, il les regardait sans doute comme des barrières insurmontables.... Arrêtés et pour ainsi dire enfermés au milieu de ces hautes montagnes, les Gaulois cherchaient de tout côté, à travers ces roches perdues dans les cieux, un passage par où s'élancer dans un autre univers, quand un scrupule religieux vint les arrêter; ils apprirent que des étrangers, qui cherchaient comme eux une patrie, avaient été attaqués par les Salyes. C'étaient les Massiliens, qui étaient venus par mer de Phocée. Les Gaulois virent là un présage de leur destinée : ils aidèrent ces étrangers à s'établir sur le rivage où ils avaient abordé, et qui était couvert de vastes forêts. Pour eux, ils franchirent les Alpes par des gorges inaccessibles, traversèrent le pays des Taurins et après avoir vaincu les Toscans

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BELLOY

près du fleuve Tésin, ils se fixèrent dans un
canton qu'on nommait le Champ des Insubres.
Ce nom, qui rappelait aux Édues les Insubres
de leur pays, leur parut d'un heureux augure,
et ils fondèrent là une ville qu'ils appelèrent Me-
diolanum (aujourd'hui Milan). De nouvelles
émigrations de Gaulois vinrent alors se joindre
à Bellovèse, et s'établirent sous sa protection
dans l'Étrurie, dans la Ligurie, et jusqu'au pied
des Apennins. Toute l'Italie septentrionale prit
dès lors le nom de Gaule Cisalpine. »

Tite-Live, liv. V. Dupleix, Memoires des Gaules,
liv. 11, ch. 26.

-

BELLOY (maison DE). Le premier membre connu de cette famille, l'une des plus illustres du Beauvoisis, figure en 1214 parmi les seigneurs qui jurèrent et signèrent la trêve que terre après la bataille de Bouvines. Un autre, Philippe-Auguste conclut avec le roi d'Anglechargé du commandement de la ville d'Amiens, se distingua dans les guerres contre les Anglais, sous le règne de Charles VI. Deux autres seigneurs du Belloy furent revêtus de commanCharles VII et dements importants sous bataille de Verneuil, Louis XI. L'un fut tué à en 1424, et l'autre à celle de Guinegate, en 1479.

Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France.

BELLOY (Jean-Baptiste DE), cardinal et archevêque de Paris, né à Moranglès, près de Senlis, le 19 octobre 1709; mort le 10 juin 1808. Il embrassa fort jeune l'état ecclésiastique, devint vicaire général, official et archidiacre de Beauvais, et fut nommé, en 1751, évêque de Glandèves. C'est en cette qualité qu'il assista en 1755 à la fameuse assemblée du clergé, qui avait été convoquée pour rétablir la paix dans l'Église gallicane. Il s'y rangea du côté des prélats les plus modérés, surnommés les feuillants, parce qu'ils avaient à leur tête le cardinal de la Rochefoucauld, ministre de la feuille des bénéfices. Après la mort de Belsunce, de Belloy fut nommé pour le remplacer. Il montra la même charité, le même zèle que Belsunce, mais n'imita point son intolérance, et parvint à rétablir le calme dans le diocèse de Marseille, si longtemps troublé par la querelle des jansénistes et des molinistes. Au moment de la révolution, il se retira à Chamet y attendit en paix le retour du calme et le rébly, petite ville voisine du lieu de sa naissance, tablissement du culte. En 1801, il fut le premier des évêques qui firent le sacrifice de leur titre, pour faciliter la conclusion du concordat. Son exemple eut une grande influence sur ses confrères. Nommé en 1802 archevêque de Paris, et, un an après, cardinal, il termina, dans ces hautes fonctions, une carrière honorée par l'exercice de toutes les vertus sacerdotales. Il était âgé de quatre-vingt-dix-huit ans et huit mois.

Biographie des Contemporains. naire encyclopédique de la France.

Le Bas, Diction

ses oncles, célèbre avocat au parlement, et suivit d'abord la carrière du barreau. Mais, entraîné par une passion violente pour les lettres, et déses

BELLOY (Pierre DE), issu d'une ancienne maison de Bretagne, né à Montauban vers 1540. A vingt et un ans, il fut fait professeur public à Toulouse, où sa réputation comme juriscon-pérant de pouvoir fléchir son oncle, il s'expatria,

:

sulte le fit bientôt nommer à la place de conseiller en la sénéchaussée. Député à la cour pour les affaires de sa compagnie, il se mit en discrédit auprès de la Ligue, par la chaleur avec laquelle il embrassa et soutint les droits de Henri IV. C'est à cette époque, vers 1584, qu'en réponse aux libelles des ligueurs, il publia l'Apologie catholique, où il démontrait avec beaucoup de netteté que les droits du roi de Navarre étaient indépendants de sa catholicité, et que le tribunal du pape n'était pas compétent pour en juger. Un jésuite, qu'on croit être Bellarmin, l'attaqua sous le nom de Franciscus Romulus, et le représenta comme un hérétique et un athée. Les Guises, auxquels le livre de Pierre de Belloy déplaisait fort, le firent enfermer à la Conciergerie, puis à la Bastille, d'où il ne s'échappa qu'après deux ans de détention. Henri IV, pour reconnaître ses services, lui donna la charge d'avocat général au parlement de Toulouse. De Belloy a composé beaucoup d'autres écrits polémiques sur le même sujet. Les principaux sont : De l'authorité du roy, et crimes de leze majesté qui se commettent par ligues, 1588, in-8°; - Examen du discours publié contre la maison royale de France; la Rochelle, 1567, in-8° il y démasque avec beaucoup d'habileté les projets ambitieux de la maison de Lorraine, qu'il traite cependant avec une impartialité fort rare dans les écrits de cette sorte, et dont ses adversaires ne lui donnaient certainement pas l'exemple; - Moyens d'abus, entreprises et nullitez du rescrit et bulle du pape Pie V contre le roy de Navarre; Cologne, 1586, in-8° : il y traite à fond la question de l'autorité du pape, et la réduit à de justes bornes; - De l'origine et institution des divers ordres de chevalerie; Montauban, 1604; Recueil de pièces pour les universités contre les jésuites, depuis 1552 jusqu'en 1624, in-8°; Déclaration des droits de succession légitime sur le royaume de Portugal, appartenant à la reine mère du roi très-chrétien (Catherine de Médicis ), 1581, in-4°; - Explication de l'année 1583 suivant le calendrier grégorien; Paris, 1583; putation du temps depuis la création du monde jusqu'à l'an 1582.- Outre le mérite d'impartialité et de modération qui distingue les écrits polémiques de Pierre de Belloy, et qui n'en exclut ni le bon sens ni la logique, on doit reconnaître en lui un esprit lumineux et clair, peu déclamatoire, mais en revanche fort érudit. Moréri, Dictionnaire historique. Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.

Sup

BELLOY (Pierre-Laurent-Buyrette DE), membre de l'Académie française, né à SaintFlour en Auvergne le 17 novembre 1727, mort le 5 mars 1775. Il fut élevé à Paris chez un de

et alla exercer en Russie la profession de comédien. De retour dans cette capitale en 1758, il fit jouer sa tragédie de Titus (Paris, 1759, in-8°), imitation de la Clemenza di Tito de Métastase. Cette copie, d'une pièce assez faible, n'est qu'une ébauche très-légère des traits mâles de Corneille, dont l'auteur tâchait d'imiter le style. Elle tomba à la première représentation, et n'a pas été jouée depuis on n'y applaudit pas même une longue tirade sur une convalescence de Titus, faite pour rappeler celle de Louis XV, qui venait d'être dangereusement malade à Metz. De Belloy donna ensuite Zelmire, imitée aussi de l'Issipile de Métastase (Paris, 1769, in-8°), et qui eut du succès, dù en grande partie au talent de mademoiselle Clairon.- Le Siége de Calais, tragédie qu'il fit jouer en 1765, fut une époque brillante dans sa vie. Cette pièce lui mérita une juste récompense. Les magistrats de Calais lui envoyèrent des lettres de citoyen dans une boîte d'or, avec cette inscription: Lauream tulit, civicam recipit ; et son portrait fut placé à l'hôtel de ville parmi ceux des bienfaiteurs de la cité. Louer ou critiquer le Siége de Calais ne fut plus une affaire de goût, mais une affaire d'État. « Est-il vrai, dit un jour Louis XV au duc d'Ayen, que vous n'aimiez pas le Siége de Calais ? Je vous croyais meilleur Français. - Ah! sire, répondit le courtisan, je voudrais que le style de la pièce fût aussi bon Français que moi!» Voltaire, qui écrivit les lettres les plus flatteuses à l'auteur, n'aurait pas dù rétracter ses éloges après la mort de Belloy; et si l'on exalta trop d'abord cette tragédie, on l'a ensuite trop rabaissée. - Gaston et Bayard (tragédie en cinq actes; Paris, 1771, in-8°) n'excita point une sensation aussi vive que le Siége de Calais. L'auteur y fit une grande dépense d'esprit pour décrire en vers «< ces mines qui renferment le salpêtre, et d'où l'art militaire fait sortir le ravage et la mort. » On trouva sa description si embrouillée, qu'on lui fit la malice de l'insérer dans le Mercure de France à l'article Énigmes. — Gabrielle de Vergy (Paris, 1777), applaudie dans sa nouveauté, tomba bientôt. - Pierre le Cruel (Paris, 1772), pièce qui n'eut d'abord aucun succès, fut ressuscitée après la mort de l'auteur. On y trouve des coups de théâtre extraordinaires, heureusement substitués au pathétique simple et vrai, et les petits ressorts à l'éloquence du cœur. La chute de Pierre le Cruel l'affecta si vivement, qu'elle précipita la fin de ses jours. Il fut attaqué d'une maladie de langueur qui dura plusieurs mois, et épuisa ses médiocres ressources. Louis XVI, devant qui on jouait pour la première fois le Siége de Calais, apprenant le triste état de l'auteur de cette pièce, lui envoya 50 louis. Les comédiens, par une générosité louable, donnèrent une représentation de la même tragédie au profiț

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