Ainsi puissé-je vivre inconnu sur la terre, Cherpilloud. LA PECHE. Traduction. Au retour du printems, sous une ombre incertaine, Quand de fraîches vapeurs s'exhalent sur la plaine, Le pêcheur immobile, attentif et penché, Tient sa ligne tremblante; et sur l'onde attaché, Son avide regard semble espérer sa proie, Et du liége qui saute, et du roseau qui ploie. Windsor offre en ses eaux tout un peuple écaillé, L'anguille au crops glissant et d'argent émaillé, De son vêtement d'or la carpe enorgueillie, La perche à l'oil ardent et de pourpre embellie, La truite, que colore un éclat enflammé, Et le tyran des eaux, le brochet affamé. Boisjolin Forêt de Windsor, traduction de Pope. PRIERE UNIVERSELLE. Traduction. O Toi, qui dans tons lieux, et sous des noms divers, Des humains as reçu l'hommage, Dieu du Chretien, des Païens, et du Sage, Ecoute les accens que t'adressent mes vers. Cause de tout, que je ne puis comprendre, Je ne viens point ici sonder ta profondeur; Ta bonté, tes bienfaits parlent seuls à mon cour: A te connaître mieux je ne saurais prétendre. Thus let me live unseen, unknown; Tell where I lie. FISHING. In genial spring, beneath the quiv'ring shade, Where cooling vapours breath along the mead, The patient fisher takes his silent stand, Intent, his angle trembling in his hand: With looks unmov’d, he hopes the scaly breed, And eyes the dancing cork and bending reed. Our plenteous streams a various race supply, The bright-eyed perch, with fins of Tyrian dye; The silver eel, in shining volumes roll’d; The yellow carp, in scales bedropp'd with gold; Swift trouts, diversify'd with crimson stains, And pikes, the tyrants of the wat’ry plains. Pope's Forest of Windsor. THE UNIVERSAL PRAYER. FATHER of All! in ev'ry age, In ev'ry clime ador'd, Jehovah, Jove, or Lord ! Who all my sense confind, And that myself am blind ; Pour ine guider dans mon obscurité, Mon æil voit clairement le bien d'avec le crime; A mon gré je choisis, ou le ciel, ou l'abyme: Permets que je suive ses lois. Ont moins d'empire que sa voix. En profiter c'est t'obéir. J'ose limiter ta bonté. que dans l'univers de mondes habité, Frappe ceux que je crois être tes ennemis, Ni que ma langue imprudente Maudisse les mortels que l'erreur a soumis. Daigne m'y conserver ; Guide mon coeur à le trouver ! Fais qu'à d'humbles desirs je sache me borner, Des bienfaits que ta main dispense, O, garde moi de murmurer ! Et loin de l'accuser, que je sois son appui. Que je ne le suis pour autrui. Yet gave me, in this dark estate, To see the good from ill, Left free the human will. Or warns me not to do, That more than Heav'n, pursue. Let me not cast away; Tenjoy is to obey. Thy goodness let me bound, When thousand worlds are round : Presume thy bolts to throw, On each I judge thy foe. Still in the right to stay : heart Or impious discontent, Or aught thy goodness lent. To hide the fault I see; I to others show, Je ne suis rien par moi, mais ton souffle m'inspire; O de t'appartenir je me sens glorieux ! Humble, soumis à ton empire, Daigne me conduire en tous lieux. Donne moi dans ce jour du pain pour subsistence, Joins y la paix du cæur: ce don si précieux, S'il est d'autres besoins, ah! sois mon espérance, Et que ta volonté soit faite comme aux Cieux. O vous, ètres sans fin, venez d'une voix pure, Vers la cause de Tout élever vos accens, Son temple est l'univers, et toute la nature Doit offrir son encens. Cherpilloud. DESCRIPTION DE CHEVAL. Dans le choix des coursiers ne sois pas moins sévère : Du troupeau, dès l'enfance, il faut soigner le père. Des gris et des bais-bruns on estime le cour; Le blanc, l'alezan clair, languissent sans vigeur ; L'étalon généreux 'a le port plein d'audace, Sur ses jarrets pliants se balance avec grâce; Aucun bruit ne l'émeut; le premier du troupeau Il fend l'onde écumante, affronte un pont nouveau. Il a le ventre court, l'encolure hardie, Une tête effilée, une croupe arrondie : On voit sur son poitrail ses muscles se gonfler, Et ses nerfs tressaillir, et ses veines s'enfler : Que du clairon bruyant le son guerrier l'éveille, Je le vois s'agiter, trembler, dresser l'oreille; Son épine se double et frémit sur son dos; D'une épaisse crinière il fait bondir les flots; De ses naseaux brûlans il respire la guerre, Ses yeux roulent du feu, son pied creuse la terre. Delille, traduction des Géorgiques. |