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principaux propriétaires de biens territoriaux, réunissent un revenu annuel de 38 à 39 millions de fr. La classe agricole consiste, on France, 1o en 1,421,000 individus, dont la famille possède un revenu de 2,000 à 20,000 francs. 2o) En 13,059,000 individus, dont la famille possède un revenu de 64 à 464 fr. 3°) En 4,941,000 agriculteurs ou laboureurs sans propriétés. Total 19,421,000 individus ou près des deux tiers de la population. L'autre tiers se compose 1o)de 4,309,000 artisans et ouvriers sans propriétés. 20) De 5,270,000 marchands, fonctionnaires, ou exerçant des profes⚫ sions libérales. Total 19,579,000 individus. Il y a 10,414,121 propriétés grandes ou petites,payant une taxe qui s'élevait, il y a six ans, à 282,935,000 fr. On compte 4,833,000 propriétaires, la plupart chefs de famille; chaque famille étant réputée de cinq personnes, on peut porter la classe des propriétaires à 14,479,830 individus. Les propriétaires fonciers sont près de cinq fois aussi nombreux en France que dans la Grande-Bretagne.

Théorie des comptes courans avec intérêts. Par F. Heller. in-4. avec un grand tableau, représentant un même compte courant d'après cinq principes différens et leurs règles. Chez Renard. 9 f.-10 fr.

Plus l'industrie fait de progrès, plus les combinaisons commerciales se multiplient et plus on sent la nécessité de perfectionner les moyens qui doivent en fournir les idées, en établir les comptes et leurs réglemens. Il existe une quantité d'ouvrages sur l'arithmétique et la comptabilité commerciales; leur nombre augmente à mesure que

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le génie du commerce se développe ; mais il faut le dire, ceux qui ont écrit ces ouvrages étaient rarement négocians et mathématiciens à la fois. Les en restant dans une routine inexacte et insuffisante, n'ont point fait faire de progrès à la science commerciale, et les autres, ne connaissant pas les usages et les particularités du commerce, ont été également insuffisans) ou parfois trop abstraits. D'ailleurs, la plupart des auteurs, trop occupés de l'ensemble de leurs ouvrages, en ont presque toujours négligé les détails. Quantité de règles ont été mal établies parce que l'on cherchait dans de simples moyens arithmétiques ce que l'algèbre seule peut fournir d'une manière générale. M. Heller ancien professeur à l'école spéciale du commerce de Paris, auquel la pratique, l'étude et l'enseignement ont également signalé les lacunes existantes, a entrepris de les remplir. En publiant sa Théorie des comptes courans, qui est un vrai complément d'arithmétique et de comptabilité commerciales, il a eu pour but de signaler tous les écarts de la routine, et de faire connaître des moyens exacts qui seuls peuvent servir de base à la méthode universelle tant désirée, si nécessaire pour la simplicité des affaires et si indispensable à la parfaite intelligence entre les négocians des différens pays.

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Cet utile ouvrage est non-seulement recommandable aux teneurs de livres et à tous les négocians en général, mais encore aux personnes qui se trouvent dans le cas de recevoir des comptes courans, dont souvent elles ne peuvent vérifier l'exactitude, parce qu'elles ne connaissent pas la méthode d'après laquelle ils sont établis.

TROISIÈME CLASSE.

HISTOIRE.

La Gaule poétique. Par Marchangy. 4° édition. Chez Maurice, et chez Urbain-Canel. Tomes V et VI et derniers. 12 fr. Prix de l'ouvrage complet en six volumes, 42 fr.

Collection des Mémoires relatifs à l'histoire de France, depuis la fondation de la monarchie française jusqu'au x siècle, avec une introduction, des supplémens, des notices et des notes. Par Guizot. in-8. Chez Brière. Livr. XII. 12 fr.; pap. vélin, 24 fr.

Du Masque de fer, ou Réfutation de l'ouvrage de M. Roux-Fazillac, intitulé: Recherches historiques sur le masque de fer, et réfutation également de l'ouvrage de M. J. Delort, intitulé: Histoire de l'homme au masque de fer. Par feu M. de Taulès. in-8. Chez Peytieux

Annales du moyen âge, comprenant l'histoire des temps qui se sont écoulés depuis la décadence de l'empire romain jusqu'à la mort de Charlemagne. in-8. Chez Lagier. Tomes I et II. 13 fr.

Ces deux volumes viennent jusqu'en 534. L'ouvrage aura huit volumes.

Histoire du Mahométisme, contenant la vie et les traits du carac

tère du prophète arabe, avec un aperçu des divers empires fondés par les armes mahométanes, et des recherches sur la théologie, la morale, les lois, la littérature et les usages des Musulmans; suivie d'une description rapide de l'étendue et de l'état présent de la religion mahométane. Par Charles Mills, traduite de l'an ⠀ glais sur la deuxième édition par M. P***, docteur ès-lettres. in-8. Chez Boulland et comp.

L'histoire de l'Islamisme, dit l'auteur, qui'offre tant de scènes du plus haut intérêt pour les moralistes et les philosophes, qui enchaîne les relations sociales de tant de pays, dont l'étendue et la population effraient un esprit qui s'arrête à comparer l'influence du christianisme avec celle de la religion mahométane; cette histoire a souvent excité les méditations des hommes éclai rés. Cependant, on n'avait point encore essayé jusqu'ici de faire une espèce de résumé des ouvrages en très-grand nombre qui ont été écrits sur le mahométisme, ni d'en extraire la substance pour réunir, sous un seul point de vue, les traits principaux que les écrivains orientaux nous ont transmis, et pour offrir une analyse aussi exacte que rapide de l'histoire religieuse, politique et littéraire des disciples du législateur arabe. Telle est la nature de l'entreprise dans laquelle l'auteur de cet ouvrage s'est engagé. L'ouvrage est divisé en sept chapitres. Le premier traite : Des habitans de l'Arabie, de leur religion, politique et gouvernement. Naissance de Mahomet, an de J. C. 569. Il fonde une nouvelle religion,

an de J. C. 609.-Progrès de sa religion.

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Sa mort, an de J. C. 652. - Son caractère et son ambition. Le second chapitre contient le Califat avant le partage, ou l'histoire de l'origine de l'empire sarrasin. Dans le troisième, l'auteur présente le Califat divisé, ou l'histoire du déclin et de la chute de l'empire sarrasin. Ce chapitre est suivi d'une dissertation sur les causes des succès des armes et de la religion de Mahomet. Le quatrième offre l'histoire de l'empire mahométan des Tartares. Le cinquième contient un coup-d'œil sur le système théologique, moral et juridique des musulmans. Le sixième traite de la littérature et des sciences des Sarrasins et des Turcs, et le septième, de l'état présent, et de l'extension de la religion de Mahomet. Cet ouvrage forme le quatrième volume des Oeuvres complètes de Ch. Mills.

Mémoires historiques, politiques et littéraires du royaume de Naples. Par le comte Grégoire Orloff. Publiés par Amaury Duval. 2 édition, revue et corrigée. 5 vol. in-8. Chez Treüttel et Würtz. 35 fr.

Second article.

Nous revenons aux Mémoires sur le royaume de Naples. Le deuxième vo lume, extrêmement riche de faits, abonde en conséquences lumineuses et très-importantes aujourd'hui ; il formerait un cours d'instruction politique pour les gouvernemens et les gouvernés; mais les uns n'ont pas le temps de lire, et les autres, que peuvent-ils? L'auteur traite des dynasties espagnoles et autrichiennes qui ont régné à Naples, ou plutôt qui ont exploité ce beau pays. Il expose leur administration intérieure et les efforts infructueux des rois et des papes, pour y introduire l'inquisition. Il examine, si le duc d'Ossuna a pris une part active à la conspiration du marquis de Betmard

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Annese

contre Venise. Mazaniello, et le duc de Guise occupent successivement ses pinceaux. Arrivé à la dynastie des Bourbons, les règnes de Charles 1 et de Ferdinand iv sont tracés avec une grande impartialité. A cette époque, Herculanum et Pompéïa revoient la lumière. Des notes, ou plutôt de courtes et savantes dissertations, et des documens ignorés jusqu'ici, nous revèlent les projets de Tanucci et ses essais de concordat contre Naples et Rome; Caraccioli et l'abbé Galliani figurent sur cette scène, quand le volcan révolutionnaire qui fait explosion en France, vient effrayer la cour de Naples,qui commence à persécuter ses prétendus révolutionnaires; elle se repose sur son accusateur Vanni et son armée; mais cette armée, Vanni et la cour disparaissent la république parthénopéenne remplace la monarchie, et tombe à son tour, après un jour d'existence, pour ouvrir le champ ensanglanté des vengeances de la reine Marie Caroline. Voyez les portraits effrayans de Ruffo, cardinal, chef de brigands, de l'étranger.sanguinaire Acton, de lady Hamilton, d'infâme mémoire, de Nelson enfin, qui prouva au monde <«< combien le courage militaire est audessous du courage de l'honnête homme». Voyez leurs victimes, les hommes les plus recommandables. Naissance, lumières, vertus, vous avez succombé sous les coups de l'orgueil insolent et barbare; vous accusiez l'adultère, et vous forciez à la honte! Cette affreuse puissance ne dura elle-même qu'un jour, encore trop long. Joseph Bonaparte règne sur Naples. Roederer, Miot, Dumas, etc., vos noms seront éternellemeut chers à Naples! Murat résiste aux Anglais, menace la Sicile; purge le royaume du reste des brigands. Lisez son histoire jusqu'à la restauration de Ferdinand IV. Note curieuse sur la secte des Carbonari.

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Un supplément aux Mémoires de M. le comte Orloff, par son savant éditeur, offre de nombreux documens

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historiques du plus haut intérêt. Il suffira d'en indiquer les titres, pour donner l'envie irrésistible de les connaître Acte du roi Charles 111, en faveur de son troisième fils, D. Ferdinand, par lequel il lui cède le royaume des Deux-Siciles. - Décret de Napo· léon, qui nomme Murat roi de Naples. Traité d'alliance entre Naples et Vienne, du 11 janvier 1814. - Article secret.-Convention conclue entre l'Angleterre et Naples à la même époque. Proclamation de Murat à Rimini, le 30 mars 1815. - Déclaration de la cour de Vienne, du 11 avril même année. Capitulation de Casalanza. Proclamation de Ferdinand iv.

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Rapport du chevalier de Medici, chargé de la police générale. Jugement et condamnation de Murat.

Il résulte évidemment du livre du comte Orloff, que depuis son origine, Naples, «qui, par sa situation géographique, aurait dû toujours être le pays le plus calme de l'Europe, en a été le plus agité. Rappeler les causes de ses malheurs, c'est lui apprendre à s'en garantir. Toute son histoire prouve, que ce fut toujours pour les intérêts privés de ses maîtres, qu'elle vit ses champs ravagés et ses peuples égorgés. On se disputait sa possession, en vertu ou d'un prétendu droit d'hérédité, ou d'après les clauses d'un testament, d'une donation. Tantôt les papes la réclamaient, tantôt les empereurs d'Allemagne, tantôt les rois de France et d'Espagne. Eh! quel est, au reste, le pays en Europe, où de pareilles prétentions n'aient pas été les uniques causes des guerres ! Il est bien temps que chaque état fixe enfia, par de sages institutions,qui auront pour garans tous les autres états, comment et à quelles conditions il doit être gouverné..... Le droit de gouverner les hommes ne peut plus être assimilé au droit de propriété d'une terre, d'un domaine utile. Les rois eux-mêmes reconnaissent maintenant que l'exercice du pouvoir exécutif ne peut être qu'une char

ge publique, un honorable emploi, que, pour éviter les troubles, le danger des fréquentes élections, les peuples confient à quelques familles privilé– giées. Mais, certes, ces familles n'ont nul droit de disposer de cette importante prérogative, de la déléguer, de la concéder à d'autres, à quelque titre, et sous quelque condition que soit». Nous nous bornerons à cette citation, prise à la page 313 du second volume, en regrettant de ne pouvoir donner place aux conseils salutaires qui suivent; et que nous invitons le lecteur à lire dans l'ouvrage, auquel nous reviendrons nous-mêmes dans un troisième article.

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Histoire de Réné d'Anjou, roi de Naples, duc de Lorraine et comte de Provence. Par M. le vicomte F. L. de VilleneuveBargemont. 3 vol. in-8. avec portr. lithogr. Chez Blaise. 24 fr.

Ecrire la vie d'un prince, pour l'offrir après quatre siècles à la petitefille de ce prince, mère de l'héritier présomptif d'une grande monarchie, et décorer cet ouvrage du titre d'Histoire, c'est beaucoup présumer de l'irréflexion du lecteur, et c'est cependant ce qu'a fait M. de Bargemont, qui a réuni en deux volumes tout ce qu'il a pu recueillir en faveur de Réné d'Anjou, l'un des nobles aïeux de la noble mère du duc de Bordeaux; mais le lecteur cherchera la vérité dans les Mémoires du comte Orloff sur Naples, dans l'Histoire des républiques d'Italie de M. de Sismondi, et dans les chroniques qui traitent avec impartialité des règnes de Charles vi et de Charles VII. Sans donner plus de développemens à nos motifs, nous craignons que le modèle que l'auteur a choisi pour l'offrir à l'imitation d'un prince français, ne puisse lui convenir, sous le rapport du caractère, de la sagesse et de la pru dence, aujourd'hui si nécessaires pour gouverner les hommes qui ont la cons

cience de leur dignité. De l'ambition, beaucoup de présomption, suivies d'une grande infortune, un long esclavage, supporté avec une patience inconcevable, et bien autrement qualifiée par les contemporains; tels sont les principaux titres de Réné d'Anjou à l'admiration publique jusqu'à son avènement à la couronne de Naples. Depuis il a perdu cette couronne par sa faiblesse, ses irrésolutions, son offre d'abdiquer, des combats insignifians des fêtes somptueuses, plus insignifiantes encore, etc. Le siége de Naples, les Arragonais, maîtres de la place, par un défaut de surveillance impardonnable, terminent ce drame par une catastrophe sanglante, qui ne fut funeste qu'à ceux qui avaient servi la cause que Ini-même il trahissait, ou qu'il n'avait pas su défendre. Réné, retiré au Châteauneuf, s'enfuit à Florence où, malgré les instances d'Eugène tv, qui lui donnait l'assurance de puissans alliés, et lui renouvelait solennellement l'investiture du royaume auquel il renonçait, le roi fugitif prononça sa détermination de se retirer en France, et de rentrer dans ses états, afin « de n'être plus le jouet de la perfidie des capitaines italiens ». Quelle conduite! quels aveux! Sontils compensés par quelques peintures, quelques vers et quelques chansons ?

Histoire des Français. Par J. C. L. Simonde de Sismondi. in-8. Chez Treuttel et Würtz.T. VII, VIII et IX.

Second article.

Nous avons promis de revenir sur l'ouvrage de M. Sismondi et de le faire parler lui-même ce langage de vérité qui le constitue le premier historien qui se soit vraiment occupé des peuples, et qni ait assigné les époques, et marqué les causes de la civilisation. Une de ces causes sont les coups portés aux priviléges par les légistes qui, en rapprochant la nation du souverain, fondèrent sa puissance, et la rendirent

indépendante des grands feudataires, qui se reveillèrent étonnés de se trouver dans la nécessité de plier sous l'autorité des lois et du trône. Sous Louis Ix, dont les légistes ont illustré l'époque, qui sépare ses deux croisades, les grands se trouvent tout à coup forcés de se soumettre à l'autorité du souverain, qui n'a plus rien à redouter de ses orgueilleux vassaux. « La France est passé du régime féodal au régime absolu», par la centralisation des pouvoirs entre les maius du monarque. Cette monarchie a acquis au dehors plus de puissance et de considération, les successeurs de Saint-Louis pesèrent sur l'Europe avec toute la richesse et la force qui, avant eux, était entre les mains des grands feudataires, et qui servait alors à contrebalancer la richesse et la force des rois. En même temps, en raison du progrès général des lumières, l'action du gouvernement fut mieux entendue, son but fut complétement atteint, le repos et l'ordre furent mieux assurés pour les sujets; la population s'accrut, le commerce prit plus d'extension, l'industrie fit des progrès, non point à cause de son nouveau gouvernement, mais parce que ce gouvernement n'était point assez mauvais, pour arrêter le ressort qui se trouve dans tous les peuples. La prospérité se développa donc réellement depuis le milieu du règne de SaintLouis jusqu'à l'avènement de Philippe de Valois, et chacun, en comparant la richesse et la paix de la 'France, avec ce qu'elles étaient avant le saint roi, s'attacha au gouvernement qui en était non la cause, mais le témoin. Dès-lors le peuple s'associa en général à la révolution qui s'opérait dans l'état; il avait vu de trop près les seigneurs féodaux pour n'être pas rebuté par leurs caprices, leur cruauté et leurs vices. Si quelque chevalier se faisait une religion de leur loyauté envers leurs barons, la masse du peuple n'avait pour eux aucun amour, les vassaux ne voyaient en leurs seigneurs que

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