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l'histoire en poète, il a dû mettre dans ses récits une concision souvent embarrassante pour les personnes pen versées dans les annales portugaises. Les rapides narrations de l'auteur avaient besoin d'une espèce de commentaire qui suppléát au défaut de développement du texte. Dans les notes géographiques, le traducteur se borne à rappeler les faits ou les traditions dont le souvenir se rattache aux lieux décrits par l'auteur. La géographie de Camoens est tout à la fois savante et pittoresque. Les îles da cap Vert sont encore pour lui le jardin des Hespérides. La terre de Cambaye est à ses yeux le royaume de Porus. Les remarques littéraires ont pour objet de justifier, en l'expliquant, le geure merveilleux adopté par Comoens, de faire ressortir l'heureuse distribution des différentes parties du poëme, et de lui comparer les auteurs qu'il imite ou qui l'ont imité lui-mêine. Le nouveau traducteur a placé à la fin du second volume les divers jugemeus portés sur les Lusiades. A la sévérité du P. Rapin, de Voltaire, de M. de La Harpe et de M. l'abbé Delille, il oppose l'opinion d'Adrien Baillet, de MM. de Chàteaubriand, Lemercier et ParsevalGrandmaison, de William Mickle, traducteur anglais des Lusiades, et de M. Gilibert de Merlhiac, traducteur de l'Araucana; un article très remarquable de Mme de Staël; l'imposante autorité de Montesquieu, et pour dernière apologie, une intéressante et judicieuse notice de M. de Souza, si connu par sa magnifique édition du texte original. (Extrait du Prospectus.) ROMANS.

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lire par l'avertissement, qui promettait une espèce de biographie de personnages célèbres chez nos voisins, nous avons été trompés, car nous n'avons trouvé que des avantures d'un chevalier'de Ravannes femelle, la vie scandaleuse d'une fille coupable envers sa famille, et le public qu'elle outrage par son cynisme. L'on prétend que l'héroïne, que l'auteur, Henriette Wilson, existe réellement, et qu'elle est même aujourd'hui sur le continent. Nous aimons mieux ne voir dans ses confessions sans repentir, qu'une copie de ces mauvais romans du siècle dernier, habillée à neuf par quelque hardi faussaire, qui a cru faire un peu d'argent et donner de la vogue à son livre, en transformant en Lovelaces des personnages dont le nom et la réputation éloigne jusqu'à l'idée des désordres que l'on prête à leur conduite privée. Si nous nous trompions cependant, et si la lanterie de la Régence et du siècle de Louis XV régnait aujourd'hui à la cour et dans la haute société de l'Angleterre, instruits par le malheur, nous ne pourrions en tirer d'heureux présages pour son avenir. Une mère ne donnera pas ce livre à lire à sa fille.— Le second volume, qui a paru un mois après le premier, et qui sera suivi, ditou; de six autres, est une superfétation d'impudence. Quelques traits d'une bienfaisance d'origine impure ne compensent pas le dégoût qu'inspirent ces Mémoires calomnieux et obscènes. Mille Ouvrages que l'on met tous les jours à l'Index, ne sont pas si nuisibles dans les cabinets littéraires, dans ces sources où va puiser l'inexpérience de la jeune fille pour occuper ses loisirs. Le public qui a fait justice du premier volume n'accueillera certainement pas le second avec plus de faveur, et s'il est vrai qu'il soit une traduction de l'anglais publié à Londres, il est bien étonnant qu'il n'ait pas éveillé l'attention de la société pour la suppression du vice, et qu'il n'ait pas été défenda. Il ne fera pas fortune en France.

L'Honnête homme, ou le Niais. Histoire de Georges Dercy et de sa famille. Par L. B. Picard. 3 v. in-12. Chez Baudouin frères.

Ce livre n'est pas un roman; c'est la morale en action, ou plutôt c'est une galerie de portraits dont nous rencontrons à chaque pas les modèles, que l'auteur fait contraster avec un personnagé, que son imagination a décoré de tous les charmes de la vertu. Nous sommes loin de médire de la société actuelle, nous valons certainement beau.. coup mieux que nos pères, et si George. Dercy est un être de raison, il est encore des âmes généreuses, des cœurs. sensibles, et des hommes qui savent résister aux amorces du pouvoir, à la séduction de la vanité, de l'ambition, et à l'entraînement des richesses. Il ne faut pas moins l'avouer: combien de Dauvert pour un Dercy! Ce livre portera à un haut degré l'estime du public pour l'auteur.Celui qui parle ainsi de la vertu, est nécessairement pénétré des sentimens qu'il inspire. Nous ne citerons rien de ce livre; il faut lire en entier ce traité de morale,qui démontre qu'il faut rester invariable dans le chemin de la vertu, qu'il faut refuser toute concession au vice dé. coré du titrefastueux d'usage du monde, de respect humain; négliger les voies obliques, les pratiques sourdes, et toutes les menées que l'ambition et l'égoïsme savent justifier, pour participer à la portion de bonheur, que la nature avare a départie àla triste huma

nité.

Annette, ou l'Enfant de la charité. Traduit de l'angl. par E. Niogret. in-12. avec fig. Chez Blanchard. 2 fr.

Augustin et ses deux pères. Par Legay, 3 vol. in-12. Chez Haut

cour.

Théagène. Par Me Wyttenbach. in-12.Chez Renouard. 3 fr. 60 c.

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La comtesse de Melcy, ou le Mariage de convenance, Par MTMArmande Roland. 4 v. in-12, Chez Castel de Courial.

La Fille tombée des nues; imitation burlesque de l'Etrangère. Par F. Gilbert. in-1 2.. Chez Bouquin de la Souche. L'Espagnol, ou la Tombe et le Poignard. Par J. Dourille. 2 vol. in-12. avec fig. Chez Leterrier.

Alexis et Joseph, ou les deux conscrits. Par Legay. 2 vol. in-12. Chez Hautcœur.

Fatalité. Par Coudurier. 2 vol. in-12. avec fig. Chez Lecointe et Durey.

Ephraïm, ou le jeune Israélité. Par le P. de Sabran. 2 vol. in-12. avec fig. Chez Tenon. L'Enfant du Carnaval, histoire remarquable et surtout véritable. Nouv. édition. 3 vol. in-12. Chez Barba. 10 fr.

La première édition est de 1797.

Histoires d'Agnès Sorel et de Me de Châteauroux. Par Quatremère de Roissy. in-18. Chez Le Normant. 1 fr. 50 c.

Le Pavillon chinois, ou Contes et Opuscules de ma vieille tante. Par M Louise *** *; suivi de Maximes et Pensées, par Ch. Pougens. in-18, Chez Corbet jeune. 3 fr..

L'Homme d'affaires, traduit de l'anglais par Mm Renée Roger. 2 vol. in-12. Chez Lecointe et Durey, 5 fr.

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Les derniers des Beaumanoirs, ou la Tour d'Helvin. Par Kératry. 4 vol. in-12. Chez Bossange frères.

Un séminariste, dans toute la force de l'âge, l'imagination exaltée par la prière, le jeûne et la retraite, est surpris par l'orage, la veille du jour où il va renoncer aux plus doux penchans de la nature, et jurer à l'Eternel qu'il résistera toute sa vie au premier but de la création. Il arrive, la nuit tombante, laporte d'un antique castel isolé dans une forêt, pour y réclamer un abri contre la tempête. Deux amies habitaient ce donjon, l'une est la veuve du dernier seigneur de Beaumanoir qui vient de perdre sa fille unique âgée de seize ans; la seconde, est une amie d'enfance, madame Allote, plongée dans la désolation; elle hésite de recevoir l'étranger; cependant, après quelques

difficultés, elle fait ouvrir, et l'ecclésiastique est admis à la table hospitalière. L'orage et la pluie empêchent le curé du village voisin de venir passer la nuit en prières, près du lit sur lequel est exposé la jeune fille dans ses plus beaux tours. C'est un heureux hasard qui amène l'ecclésiastique au château; il remplacera le pasteur. Conduit près du lit funéraire, la vue de la jeune fille, tout ce qui l'environne, agit sur l'imagination du lévite. Resté seul, il devint un autre Promethée, un nouveau Pigmalion. Le jour reparaît, et il laisse retomber le voile funèbre sur la figure céleste, dont il emportera l'image gravée dans son cœur. Madame Allote lui offre, pour prix de ses prières et de ses peines, une bague prise au doigt de la jeune fille. Il s'éloigne, errant autour du castel qui semble le retenir et arrêter ses pas. Un ancien condisciple, capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, qui va s'embarquer à Lorient, le rencontre, lui offre une place dans sa chaise, il accepte, et au lieu d'aller recevoir le sous-diaconat, il part pour l'Ile de France, patrie de sa mère; il s'enrichit, et revient tomber dans les fers des Barbaresques. Pendant ce temps tout est changé à la tour d'Helvin. La nature ou la grâce avait opérée; la jeune Beaumanoir étaitrendue à la vie, et jouissait, entre sa mère et son amie, d'une santé brillante, qui faisait le bonheur de tous, quand le médecin découvrit des symptômes qu'il crut de son devoir de confier à madame Allote; mais celle-ci, le pieux pasteur et la jeune fille, ainsi que sa bonne mère, accusaient le médecin d'ignorance et de folie, quand apparut le dernier des Beaumanoirs. On voulut céler son existence, mais sa mère s'y refusa; avec la conscience de son innocence, elle eut le courage de l'allaiter, et de braver la calomnie. Cependant le chagrin consumait les trois amies. Madame de Beaumanoir mourut la première, son amie la suivit de près, et la jeune mère arrivait à sa fin, lorsque

M. Dermot, rendu à la liberté, se présente au castel, y est reconnu par la bague, et finit par légitimer la naissance de son fils Edouard, quelques instans avant la mort de la victime dévouée.

Il est incroyable qu'un pareil canevas ait pu fournir à l'auteur les moyens d'attacher le lecteur, de manière qu'après avoir lu la première page, il lui est impossible de quitter le livre. L'intérêt qu'il inspire pour madame Allote, dont le caractère est admirablement peint, est tracé de main de maître, pour madame de Beaumanoir, pour la fille courageuse et infortunée, pour le coupable lui-même, qui rachète un moment d'aberration, une erreur, un crime par tant de vertus et tant de bounes actions; cet intérêt puissant est vainqueur de toutes les invraisemblances; il soutient l'attention pendant qu'on admire le pasteur instruit et indulgent, qu'on applaudit au docteur discret et sage, et l'on finit par désirer que l'auteur eut pu trouver un dénouement moins tragique. Le style est fleuri, sans être par trop romantique, la morale est douce et pure, les exemples de bienfaisance sont multipliés et bien amenés; tout ce qui excite à la vertu, et inspire l'horreur du vice qui terd ses filets jusques sur les confins du tombeau. Enfin, il est impossible de ne pas aimer l'honnête homme qui a écrit d'après son cœur. Ecarté de la tribune, M. Kératry a encore voulu servir son pays. Toutes les âmes sensibles lui sauront gré des douces larmes qu'il a fait verser; elles valent bien les jouissances de l'orgueil et de l'ambition.

Journal de Jean Migault, ou Malheurs d'une famille protestante du Poitou, à l'époque de la révocation de l'édit de Nantes, d'après un manuscrit récemment trouvé entre les mains d'un des descendans de l'auteur. in-12. Chez Servier, 1 fr. 80 c.

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Quand la chaire et la tribune ré

tentissent journellement du récit des violences et des persécutions que les ci-devant deux premiers ordres de l'état ont'éprouvés, parce que leur conscience se refusait à souscrire aux lois de l'égalité, il est peut-être utile d'appaiser leur sainte fureur, en ramenant sous leurs yeux le tableau non moins hideux de l'inflexible haine du clergé contre des hommes assez simples pour persévérer dans la foi de leurs pères, et des prouesses de ces nobles qui, à la tête des dragons, ravageaient les provinces, et couvraient le sol de la France de misère et du sang de ses enfans. L'ouvrage que nous annonçons, écrit saus fiel et sans prétention, et dans lequel l'esprit évangélique excuse et pardonne, est le simple journal d'un père de douze enfans, qu'il cherche à soustraire aux recherches du clergé et au glaive du soldat, et qu'il parvient enfin, après plusieurs années de peines et de travaux, à réunir sur une terre hospitalière. On voit les moyens précurseurs de la révocation de l'édit de Nantes, les défenses aux protestans d'enseigner, de tenir des pensions, aux catholiques d'employer les religionnaires, le pillage de leurs maisons, la violation sacrilège de leurs temples. On voit arriver le coup qui leur sera porté, mais on ne comprendra jamais, que lorsque l'édit les exile, on s'oppose à leur fuite et que ceux qui la facilitent encourent la peine capitale. Alors comme aujourd'hui, la congrégation marchait à pas progressifs; on préludait aux grands expédiens par la séduction, venaient les menaces, enfin..... enfin, il est sage de ne rien oublier de ce qui peut mettre en garde contre l'avenir, et sous ce rapport ce livre sera utile. Nous en recommandons la lecture à tous les véritables amis d'un gouvernement dont la stabilité et la gloire se fondent sur la charte immortelle qui a fixé nos destinées. THÉATRE.

Le Baril d'olives; vaudeville. Par

MM. Brazier et Mélesville. in-8. Pollet. 1 fr. 50 c. (Th. des Variétés.)

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deux Cousins; vaudeville en trois actes. Par MM. SaintHilaire, Laloue et Paulin. in-8. Quoy. 2 fr. (Th. du Vaudeville.)

Le Compagnon d'infortune, ou les Prisonniers; vaudeville. Par MM. Théaulon et Arago. in-8. Duvernois. fr. 50 c. (Th. des Variétés.)

Kettly, ou le Retour en Suisse, vaudeville. Par MM. Duvert et Paulin. in-8. Pollet. 1 fr. 50 c. (Th. des Variétés.)

Albert, ou le Rêve et le reveil; mélodrame en trois actes. Par MM. Benjamin et Melchior B..... in-8. Bezou. I fr. 25 c. (Th. de l'Ambigu-Comique.)

Blaisot, ou la Leçon d'amour ; vaudeville. Par MM. Laqueyrie et Gérin. in-8. Pollet. 50 c. (Th. de la Gaîté.)

La Sorcière des Vosges; vaudeville. Par Achille Dartois. in-8. Huet. 1 fr. 80 c. (Th. du Vaudeville.)

La Quarantaine; vaudeville. Par MM. Scribe et Mazères. in-8. Pollet. 1 fr. 50 c. (Th. de Madame.)

La Somnambule mariée; vaudeville. Par Théauton. in-8. Duvernois. 1 fr. 50 c. (Th. du Vaudeville.)

Les Lorrains; vaudeville. Par MM. Francis, Dartois et Gabriel. in-8. Quoy. fr. 50 c. (Th. du Vaudeville. )

Six mois de constance; vaudeville. Par Armand Ov.... in-8. Quoy. 1 fr. 25 c. (Th. de la Gaîté. ) Les deux Mousquetaires, ou la Robe de chambre; opéra comique. Par MM. Vial et Justin Gernout. in-8. Chez Bouquin de la Souche. 2 fr.

L'Agent de change, ou une fin de mois; drame en 3 actes, imité de Beaumarchais. Par MM. Merle, Daubigny, etc. in-8. Pollet. 1 fr. 50 c. (Th. de la Porte SaintMartin.)

Le plus beau jour de la vie; vaudeville. Par MM. Scribe et Varner. in-8. Pollet. 1 fr. 50 c. (Th. de Madame.)

Les deux Tailleurs, ou la Fourniture et la façon; vaudeville. Par MM. de Villeneuve, Dupeuty, etc. in-8. Quoy. 1 fr. 50 c.' (Th. des Variétés)

La Belle au bois dormant; opéra en trois actes. in-8. Roullet. 2 fr. (Académie roy. de musique.)

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