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serai tout à fait content que lorsque vous m'aurez fourni une autre explication de cette ode, plus solide sans doute, et qui en applanira également les difficultés.

3. Antiochus, roi de Syrie, avoit pris plusieurs villes de la Cœle-Syrie et de la Palestine au jeune Ptolémée, alors sous la tutelle des Romains. Ceuxci prennent la défense de leur élève, et ordonnent au roi de Syrie de les rendre. Il méprise ces ordres, et les retient. Sur quoi on lui envoye une seconde ambassade, laquelle laissant de côté les prétensions du jeune prince, lui ordonna de rendre des villes, que le peuple Romain avoit acquises par le droit de la guerre, civitates jure belli factas populi Romani. Ce sont là les termes de Justin,* qui nous jettent dans une difficulté embarrassante. On ne conçoit pas comment les Romains pouvoi

ent

am sorry for it, and shall not be easy till you supply me with another more solidly founded, and equally well fitted to remove all difficulties.

3. Antiochus, king of Syria, had taken possession of several cities in Cale-Syria and Judæa, belonging to young Ptolemy, then under the protection of the Romans. That people undertake the defence of their pupil, and order Antiochus to restore his towns. He despises their orders, and keeps those towns in his possession; in consequence of which, the Romans send to him a second embassy, which, without making any mention of young Ptolemy's pretensions, "claim those towns as belonging to the Romans by the right of war." These are Justin's words, which present us with a very perplexing difficulty; because we do not perceive how the Romans could have acquired those places by the right of war, Justin. L. xxx. c. 1.

ent avoir acquis des villes dans la Syrie, et dans l'Egypte, puisque, bien loin d'y avoir fait des conquêtes, ils ne portèrent leurs armes en Asie que plusieurs années après cette époque. On connoît bien un traité qu'ils avoient fait avec les Rois d'Egypte avant ce tems,* mais c'étoit un pur traité d'alliance et d'amitié qui ne fut précédé ni suivi d'aucune guerre. J'ai cru que l'examen des autres historiens, qui ont raconté ces mêmes évènemens, pouvoit jetter quelques lumières sur un passage de Justin aussi obscur que celui là. Mais Tite Live, qui parle plusieurs fois † des négociations par lesquelles les Romains tachèrent de faire rendre à Ptolémée les villes d'Asie, qu'on lui avoit prises, en parle nulle part de ce droit de la guerre en vertu duquel les Romains les demandoient. Le savant M. Breitinger, professeur en langue Grecque à Zurich, à qui j'ai communiqué cette difficulté,

après

since they were so far from having made conquests in Asia then, that they did not carry their arms into that country till a later æra. A treaty indeed subsisted between them and the kings of Egypt, but it was a treaty merely of friendship and alliance, neither preceded nor followed by any war. I thought that an examination of the other historians, who relate the same transactions, might throw light on this obscure passage of Justin. But Livy, who mentions several times † the negociations by which the Romans endeavoured to recover for Ptolemy the places taken from him by Antiochus, is altogether silent with regard to this "right of war," in virtue of which they were demanded. I acquainted the learned Mr. Breitinger, professor of Greck at Zurich, with my difficulty

Tit. Liv. Epitom. L. iv. Eutrop. L. ii. Valer. Maxim. L. iv. c. 3. .. + Tit. Liv. L. xxxii. c. St. 39. 40.

оп

après avoir tenté en vain de la résoudre, a été obligé enfin de la laisser sans explication.-Mais,

“Nil desperandum, Teucro duce; et auspice Teucro.”

4. Un différent que Scaliger et Isaac Vossius ont eu ensemble, sur la véritable époque de la mort du poëte Catulle, a fait beaucoup de bruit dans la république des lettres. Je n'ai point eu en main les pièces du procès, savoir les éditions de Catulle de ces deux hommes célèbres; mais Bayle nous a donné un extrait fort détaillé de leur dispute, y ajoutant ses propres réflexions. Je suis faché de ne pouvoir pas remonter aux sources; mais dans la nécessité de me servir de rapporteur, je n'en connois point de meilleur que Bayle.

Quoique deux habiles littérateurs se soient exercés sur cette question, je suis bien loin de la regarder comme parfaitement éclaircie. Vossius

me

on this subject; which, after attempting in vain to resolve, he was obliged to leave unexplained. But,

"Nil desperandum, Teucro duce; et auspice Teucro."

4. A difference of opinion between Scaliger and Isaac Vossius, concerning the time of Catullus' death, made great noise in the republic of letters. I have not at hand the original arguments of those learned men, which are contained in their respective editions of Catullus; but Bayle has given us a particular account of their dispute, with his own reflections on the subject. I am sorry that I cannot draw from the fountain head; but Bayle's accuracy as a compiler will not be disputed.

Notwithstanding the labours of these great scholars, I am far from thinking the question decided. Vossius seems to me to place

Bayle, Dictionnaire Critique, art. Catulle.

Catullus

me paroît avoir trop avancé la mort du poëte, Scaliger l'a certainement trop reculée. Catulle ne mourut pas bien surement A. U. C. 696; mais il ne U.C. vécut pas non plus jusqu'aux jeux séculaires d'Auguste A. U. C. 736. Prouvons ce que nous avons avancé, et cherchons l'époque en question, qui doit se trouver entre ces deux années.

Catulle parle de la Grande Bretagne et de sès habitans,* or César fut le premier qui fit connoître cette isle aux Romains,† et César y fit sa première expédition en 698.‡ Aussi bien Catulle parle-t-il du second consulat de Pompée, qui tombe sur la même année. Il vivoit même encore en 706, puisqu'il parle aussi du consulat de Vatinius. Je ne veux pas me servir des argumens de Scaliger pour prouver qu'il fut spectateur des triomphes de César,

Catullus' death too early, and Scaliger certainly fixes it at too late an æra. That poet surely did not die in the year of the city six hundred and ninety-six; but neither did he live to see the secular games of Augustus celebrated in seven hundred and thirty-six. Let us prove these assertions, and endeavour to find out the true æra in question, which must have been at an intermediate time between the years just mentioned.

Catullus speaks of Great Britain and its inhabitants, with which Cæsar first made the Romans acquainted,† by his expedition thither, in the year of Rome six hundred and ninety-eight. Catullus also mentions the second consulship of Pompey, which happened on that same year. He lived so late as the year seven hundred and six, since he speaks of the consulship of Vatinius.|| I will not make use of Scaliger's arguments to prove that the poet

Vid. Catull. Carm. xi. &c.

Tacit. in Vit. Agricol. C. 13. Cesar. Comm. L. iv. Dion. Hist. L. xxxix. p. 113. § Catull, Carm. cxi. # Idem, lii.

witnessed

César, parceque je ne les crois pas de bon alloi. Je me dispenserai d'examiner en détail si les paroles paterna prima lancinata sunt bona, &c.* conviennent mieux aux premières victoires de César qu'aux dernières, parceque je crois qu'il n'y est question ni des unes ni des autres. Il n'y a qu'à lire cette épigramme avec quelque attention pour voir que Catulle s'addresse toujours à César dans la seconde personne :

"Cinode Romule, hæc videbis et feres?

"Es impudicus, et vorax, et helluo.”

Pendant que Mamurra y paroît toujours dans la troisième personne, ce qui est le cas dans les lignes: "Parum expatravit? an parvum helluatus est? "Paterna prima lancinata sunt bona."

Il n'y est donc nullement question des dissipations de César, mais de celle de Mamurra; et toutes les conséquences qu'on en peut tirer par rapport aux triomphes de celui là, sont illégitimes.f

D'un

↑ Cependant si l'on avoit la curiosité de rechercher l'époque précise de la composition de cette épigramme, un passage de Cicéron nous conduiroit à la fixer

witnessed Cæsar's triumphs, because I do not believe them wellfounded. I will not particularly examine whether the words paterna prima lancinata sunt bona," best apply to the first or last victories of Cæsar, because I do not believe them to have any reference to the one or the other. We need only to read the epigram attentively, to perceive that Catullus always addresses Cæsar in the second person, and Mamurra in the third.

The poet alludes, therefore, not to Cæsar's dissipation, but to that of Mamurra; and all the consequences deduced from his applying his words to the former, are built on a false hypothesis.† Catullus,

Idem, xxvii. ver. 29.

↑ Were we curious to ascertain exactly the date of this epigram, a passage of Cicero would lead us to fix it at the year 708. For, notwithstanding bayle's

reasonin

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