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avoient été dans l'esprit avant cette première apperception," &c.

Vous que

M. Locke

De grâce, Monsieur, croyez s'entendit bien lui même, quand il distinguoit étre dans l'esprit et étre dans la mémoire? Et qu'importe à la question, qu'on se souvienne d'avoir déjà su ce que l'on se rappelle, s'il n'en est pas moins. vrai qu'on l'a eu long temps dans l'esprit sans s'en appercevoir; ce qui est le point dont il s'agit? Au reste, M. Locke auroit pu sentir que si l'on ne se rappelle point les idées innées par réminiscence, c'est qu'elles ne sont point entrées dans l'esprit d'une manière qui ait exigé, ou attiré son attention. Et c'est aussi le cas de plusieurs idées acquises; car quoiqu'en dise M. Locke, chacun se trouve au besoin, nombre d'idées qui ne peuvent s'être insinuées dans son esprit, qu'à la présence de certains objets, auxquels il n'a point pris garde, ou,

en

case if they had been in the mind before this first perception of them," &c.

Be pleased to tell me, Sir, whether you think that Mr. Locke himself well understood the distinction which he makes between being in the mind, and being in the memory? And of what importance is it, that we remember to have formerly had the recalled ideas, provided it be allowed that we had them long, without taking any notice of them, which is the point in question? Besides, Mr. Locke ought to have known that innate ideas are not recalled with reminiscence, because those ideas come originally into the mind in a way that neither excites nor requires our attention; for whatever Mr. Locke may say, every one may be sensible from his own experience, that many even of his acquired ideas could not have come into his mind independently of the presence of certain objects of which he had never taken any notice; or, in FF 4 general,

en général, par des moyens inconnus, qui l'ont enrichi sans qu'il sache comment, et sans qu'il crút les avoir jusques au moment qu'elles se sont présentées.

Sur le fond même de la question, il me semble que M. Locke confond perpétuellement deux choses très différentes: l'idée elle méme, qui est une connoissance dans l'esprit et un principe de raisonnement; et l'énoncé de cette idée en forme de proposition, ou de définition. Il se peut, et il est même très probable, que bien des gens n'ont jamais formé ou envisagé en eux mêmes cet énoncé, il est impossible qu'une chose soit, et ne soit pas en même tems. Voyez Liv. 1. ch. i. § 12. Mais suitil de là, qu'ils ne connoissent pas la vérité qu'il exprime, et qu'ils n'en ont pas l'idée ?-Nullement. Tout homme qui assure, qui nie, tout homme qui parle, un enfant quand il demande, quand il refuse, quand

general, independently of certain unknown causes, which enriched him, without his being sensible of it, with ideas that he did not believe himself possessed of, till they actually presented themselves to his understanding.

As to the main question, Mr. Locke seems to me perpetually to confound two things extremely different; the idea itself, which is a perception of the mind, and a principle of reasoning; and the expression of that idea in the form of a proposition or definition. It is possible, nay, very probable, that many persons have never formed, or thought of the proposition, "It is impossible for the same thing to be an 1 not to be at the same time." See Locke, b. i. c. 1. § 12. But does it follow from this, that they are ignorant of the truth expressed by these words? By no means. Every man who affirms, denics, or speaks; a child who asks, refuses,

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quand il se plaint, &c. ne suppose t'il pas, que dès qu'une chose est, il est impossible qu'en même tems elle ne soit pas? Ne trouvez vous pas, Monsieur, qu'on pourroit soutenir la réalité des idées innées, précisément sur ce que M. Locke allègue contre elles, que beaucoup de gens n'ont jamais pensé aux propositions évidentes dont il parle; car, puisque sans y avoir pensé, ils s'en servent, ils bâtissent là dessus, ils jugent de la vérité, ou de l'absurdité d'un discours par ses rapports avec ces principes là, &c. D'où leur vient cette familiarité avec des principes qu'ils n'ont jamais apperçus distinctement, si ce n'est de ce qu'ils en ont une connoissance, ou si l'on veut, un sentiment naturel ?

Aux § 17 et 18, M. Locke nie que le consentement que l'on donne à certaines propositions, dès qu'on les entend prononcer, soit une preuve que T'idée qu'elles expriment soit innée; et il se fonde

sur

or complains, must know the truth of this proposition. Does it not appear to you, Sir, that the doctrine of innate ideas may be defended on the same principle by which Mr. Locke attacks it; namely, that many persons have never thought of the propositions or descriptions by which they are expressed? For if without ever having thought of those propositions, they make use of them in their reasonings, and employ them in judging of the justness or absurdity of every discourse which they hear, how could they be so familiar with principles which they never distinctly took notice of, unless they had a natural knowledge or innate perception of them?

In paragraphs 17 and 18, Mr. Locke denies that our consenting to certain propositions at first hearing them, is a proof that the ideas expressed by them are innate; since many propositions,

thus

sur ce qu'il y a bien des propositions que l'on reçoit ainsi d'abord, qui certainement ne sont point innées; et il en donne divers exemples, viz. deux et deur sont quatre, &c. Mais ne vous paroîtra t'il pas qu'il confond ici de simples définitions de mots avec des vérités évidentes par elles mêmes? Au moins, est il certain que tous ses exemples sont de simples définitions des mots, deux et deux sont quatre. L'idée qu'on exprime par deur et deur, est la même que celle qu'on exprime par quatre, &c. Or personne ne dit que la connoissance d'une définition de mots soit innée, puisqu'elle suppose celle du langage. Mais cette proposition, le tout est plus grand que chacune de ses parties, n'est point dans ce cas; et il est certain que le plus petit enfant suppose la vérité de cette proposition toutes les fois que, non content d'une moitié de pomme, il veut la pomme toute entière.

Prenez la peine, Monsieur, d'examiner le § 23;

thus assented to, evidently express ideas that had been acquired; for example, two and two make four, &c. But does it not appear to you, that he here confounds the definition of words with selfevident truths? at least, all the examples which he gives are mere definitions. The idea expressed by two and two is precisely the same with the idea of four. Nobody says that our knowledge of the definitions of words is innate, because that would imply language to be so. But the knowledge of this truth, that the whole is greater than its part, does not imply that supposition; since an infant shews itself acquainted with this principle, when, dissatisfied with the half of an apple, it indicates its desire to possess the whole.

Take the trouble, Sir, to examine § 23; in which Mr. Locke endeavours

où M. Locke veut convaincre de fausseté cette supposition, qu'il y a des principes tellement innés, que ceux qui en entendent pour la première fois, et qui en comprennent l'énoncé, n'apprennent rien de nouveau. "Premièrement, dit-il, il est clair qu'ils ont appris les termes de l'énoncé et la signification de ces termes." Mais qui ne voit que M. Locke sort de la question? Personne n'a jamais dit que des termes, qui ne sont que des signes arbitraires de nos idées, fussent innés. Il ajoute, “Que les idées renfermées dans de pareils énoncés ne naissent pas plus avec nous, que leurs expressions, et qu'on acquiert ces idées dans la suite après en avoir appris les noms." Mais, 1. N'est ce pas donner pour preuve de ce qu'on affirme, cette affirmation même? Il n'y a point d'idées innées, car il n'y en a que d'acquises! M. Locke riroit bien d'un pareil raisonnement, s'il le trouvoit dans ses adversaires.

endeavours to disprove the assertion, that there are some principles so truly innate, that those who hear them expressed in words for the first time, immediately comprehend them without learning any thing new. "First of all," he observes, "it is clear they must have learned the terms of the expression, and the meaning of those terms." But here Mr. Locke manifestly departs from the question. Nobody says that words, which are merely arbitrary signs of our ideas, are innate. He adds, “that the ideas denoted by these expressions are no more born with us than the expressions themselves, and that we acquire the ideas after first learning the terms by which they are expressed." But, 1. Is not this to take for granted the thing to be proved? There are no innate ideas, for all ideas are acquired. Mr. Locke would laugh at his adversaries, were they to make use of such an argument. 2. If words are

learned

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