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rité, et des ménagemens que l'on doit à une femme.

CLAPAREDE (LE COMTE), né à Gignac, département de l'Hérault, en 1774, d'une famille de robe, donna les premiers gages à la révolution en se présentant comme volontaire aux bataillons de son département en 1792. L'année suivante il y fut nommé capitaine par le choix libre et unanime de ses camarades. En l'an 7, il fut nommé chef de bataillon à l'armée d'Italie; et en l'an 8, adjudant-commandant à l'armée du Rhin. Un an après il était employé au corps d'observation de la Gironde; en l'an 10 il partit pour Saint-Domingue sous les ordres du général en chef Leclerc, qui le nomma général de brigade. Le général Claparède eut dans cette campagne le commandement du département du Libao, obtint des avantages importans sur les Nègres commandés par Paul Louver ture, frère du fameux Toussaint, et par Clairvaux ; et en l'an 11, il commandait la ville du Cap, à la fatale époque de la désertion et de la révolte de l'armée noire, dont Christophe et Dessalines dirigeaient la trahison. De retour en France, après la mort du général =Leclerc, le général Claparède fut employé en l'an 12 au cantonnement de Saintes, et l'année suivante, s'embarqua sur l'escadre du contre-amiral Missiessy, pour l'expédition de la Dominique. Après avoir contribué à la soumission de cette colonie, il revint en France, et fut la même année employé à la division des grenadiers d'Oudinot et à la grande-armée. En l'an 14, il commandait en Al

lemagne la première brigade du

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corps, et se trouva aux combats de Wertingen, d'Ulm, d'Hollabrüm, et à la célèbre bataille d'Austerlitz. En 1806, dans la guerre de Prusse, les troupes aux ordres du général Claparède-commencèrent la campagne par le beau combat de Saalfeld, contre le prince Louis-Ferdinand, et sa brigade d'infanterie fut honorablement mentionnée dans l'ordre du jour de son corps d'armée. A Iéna, cette même brigade commença l'attaque avec succès contre 8,000 Saxons. Au combat de Pulstuck, le général Claparède eut un aide-de-camp tué à ses côtés, fut blessé, et néanmoins se trouva aux combats d'Ostrolenka, du camp de Borky, et à toutes les affaires qui eurent lieu en Pologne, en 1807, à l'époque de la conférence des deux empereurs à Tilsitt. A la paix, il fut avec sa brigade chargé du service de la ville d'Erfurt, et fut nommé général de division le 8 octobre 1808. Le 15 janvier 180g, il eut le commandement d'une division du corps du général Oudinot, armée d'Allemagne, et, le 16 février suivant, fut chargé de son organisation; ce fut dans cette campagne qu'eut lieu la brillante affaire d'Ébersberg au passage de la Tramm. « La division Claparède seule, dit » le bulletin, et n'ayant que 4 piè>>ces de canon, lutta pendant trois >> heures contre 30,000 ennemis. >>> Cette action d'Ebersberg est un » des plus beaux faits d'armes dont » l'histoire puisse conserver le sou» venir. La division Claparède s'est couverte de gloire; le pont, » la ville et la position d'Ebersberg

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me

» seront des monumens durables
» de son courage. Le voyageur di-
>> ra: C'est ici de cette superbe po-
»sition, de ce pont d'une si longue
» étendue, de ce château si fort
» par sa situation, qu'une armée
>> de 50,000 Autrichiens a été
» chassée par 7,000 Français. » A-
près la bataille d'Esling, où le gé-
néral Claparède fut blessé, l'em-
lui confia le commande-
pereur
ment de la 1 division de l'armée
de Dalmatie. Ce fut à la tête de
cette division qu'il prit part à la
mémorable journée de Wagram
et au combat de Znaïm. Après
cette campagne, il fut nommé
grand-officier de la légion-d'hon-
neur. En 1810, commandant la
division formée à Bayonne, il
partit pour l'armée d'Espagne,
corps, et commanda en chef les
troupes stationnées dans les pro-
vinces de Salamanque et de Za-
mora, et les places de Ciudad-Ro-
drigo et d'Almeida, depuis octo-
bre 1810, jusqu'en avril 1811. A
cette dernière époque, chargé de
couvrir avec sa division les der-
rières de notre armée de Portu-
gal, qui s'était établie devant les
lignes anglaises, il battit complè-
tement le général portugais Sil-
veira, et le força de repasser le
Duero à Lamego. Ses opérations
entre cette rivière et le Tage fu-
rent également heureuses, et fu-
rent remarquables par la prise de
la ville de Covilhao, où un nou-
veau corps d'insurgés et de gué-
rillas se formait sous les ordres
d'un officier anglais. Il comman-
dait alors la 2 division du 5
corps. Après sa retraite de Portu-
gal, en 1812, le général Clapa-
rede reçut le commandement en

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chef du corps polonais au service
de France, fit en cette qualité la
campagne de Russie, et se trouva
à la bataille de la Moskowa, et
au passage de la Bérésina, où il
fut blessé. En juin 1813, il fut at-
taché au corps d'observation de
Mayence, et fut mis en 1814 à la
disposition du gouverneur de la
1 division militaire. En janvier
1815, il en commandait la 5*
subdivision; à l'époque du 11
mars, il commandait les trou-
pes qui devaient se rassembler
à Melun sous les ordres du duc
de Berri; et le 16 du même mois,
sous les ordres de ce prince, il
commandait une division à Pa-
ris. Le 15 juillet suivant il y fut
nommé commandant de la place,
et le 15 octobre, de la 2e division
militaire, fonctions qu'il n'a pas
exercées. Le 18 novembre de la
même année, le général Claparè-
de a été nommé inspecteur-géné-
ral d'infanterie, 1 division mili-
taire, place qu'il remplit actuel-
lement. Le 13 novembre 1815,
le roi l'a-nommé gouverneur du
château royal de Strasbourg, et, le
5 mars 1819, pair de France. Plu-
sieurs journaux ont placé à tort
le nom du général Claparède par-
mi les signataires de la protesta-
tion faite par une partie de la
chambre des pairs, sur le juge-
ment du lieutenant-colonel Ma-
ziau. Le même esprit de justi-
ce nous porte également à dire
que le général Claparède n'a
cessé dans les fonctions mili-
taires qu'il exerce à Paris, d'user
de son influence pour adoucir
le sort d'une grande quantité de
ses anciens compagnons d'ar-
mes, et leur être utile toutes les

fois que l'occasion s'en est pré

sentée.

CLARE (LORD FITZ-GIBBON, COMTE). Le marché de Clare est à Londres une vaste boucherie. Assez grossiers dans leurs attaques, et peu délicats dans leurs allusions, les journalistes anglais, en parlant de lord Clare, si violent dans ses avis sur le malheureux pays où il est né (l'Irlande), ont plus d'une fois fait ressortir cette triste coïncidence de mots. Quoi qu'il en soit du mauvais goût de ces sanglantes plaisanteries, il est vrai que lord Clare, aujourd'hui protestant fougueux et courtisan assidu, avait pour grand-père un paysan catholique; que son père apostasia de bonne heure; et que le fils, avocat au barreau d'Irlande, à force de déployer son ardeur évangélique et de montrer sa tendresse pour le pouvoir, fut porté, en 1775, à la chambre des communes par le ministère. Jamais les partisans de la liberté n'eurent un adversaire plus hardi, ni les chefs du ministère un séide plus dévoué. Devenu avocat-général, baron, chancelier, et enfin pair d'Angleterre, il se fit remarquer, comme disent certains rédacteurs de biographies, par son inébranlable courage il s'agissait d'étouffer la voix des catholiques opprimés, et d'éteindre dans le sang les premiers feux de la liberté qui voulait renaître en Irlande : l'Irlandais Clare, né de parens catholiques, fut courageux dans ces circonstances; il fut inébranlable contre son pays : quel nom donner à ce courage?

CLARENCE (GEORGES-HENRI),

second frère de Georges IV, troisième fils de Georges III, est l'un des membres les plus estimés de l'opposition anglaise, ainsi que de la famille royale. Sa naissance ne l'a point rendu suspect aux whigs; ses liaisons avec l'opposition, et la franchise de sa marche politique, ne l'ont point brouillé aveo la cour. Il est né le 21 août 1765. Elevé pour la marine, il passa par tous les grades du service, ne reçut aucun commandement, et devenu membre de la chambre des pairs, vota presque toujours dans le sens de Burdett ou de Wilberforce. Les ministres l'eurent pour adversaire inébranlable. Il s'éleva vivement contre la traite des Nègres, s'opposa à la guerre, et fit tomber du ministère WilliamPitt, qui la fomentait. Dans la question de la répression de l'adultère, il prouva que le divorce est une sauvegarde contre le déshonneur des familles, et montra, avec une énergie d'éloquence qui ne lui était pas ordinaire, que c'est mal servir la cause de la vertu, que de lui imposer des entraves trop pesantes: « Faites en sor»te, messieurs, dit-il en terminant, » qu'elle ne désespère pas d'elle» même. Donnez-lui plutôt un a»sile, même équivoque, que de » la réduire au désespoir; le dé»sespoir est le plus terrible en»> nemi de la vertu. » Ce fut le duc de Clarence qui, en qualité de grand - amiral, convoya le roi Louis XVIII jusqu'aux rivages de France, lors de la première restauration, en 1814.

CLARISSE (JEAN), savant théologien, est né à Schiedam en Hollande, au mois d'octobre 1770.

Il fut nommé ministre du culte à Doorn, en 1792, et professeur de théologie à l'académie de Harderwick en 1803. A l'époque de la réu.nion de la Hollande à l'empire français, cette académie ayant été supprimée, M. Clarisse devint prédica teur à Rotterdam. Le roi des PaysBas le nomma, au mois de novembre 1814, professeur de théologie à l'université de Leyde. Cet ecclésiastique a constamment prouvé, sous tous les gouvernemens et à toutes les époques, qu'il était partisan et apologiste des idées libérales; ses discours, ses sermons, ses ouvrages et sa conduite, ont toujours eu la même direction. Soit qu'il ait écrit des dissertations sur le Saint-Esprit, ou des mémoires de la Vie des apôtres, M. Clarisse a su concilier ses sentimens philanthropiques, son amour pour la liberté, avec les matières métaphysiques ou mystiques qu'il avait à traiter; enfin on prendrait ses productions ascétiques pour des leçons de morale à l'usage des amis de leur patrie et de la gloire nationale. Nous allons indiquer quelques-uns des ouvrages publiés par M. Clarisse Mémoire tendant à prouver que la religion est la source du bonheur, etc.; Traité sur le contentement; Mémoire sur les moyens les plus propres à arrêter la légèreté dans les principes et dans les mœurs, etc., etc.

CLARK (JEAN), médecin écossais, naquit à Roxburgh en 1744. Destiné par son père, riche fermier, à l'état ecclésiastique, il fit ses études théologiques à l'université d'Edimbourg, où il revint bientôt étudier la chirurgie, scien

ce qu'il préférait à l'autre. Après avoir fait plusieurs voyages en qualité d'aide-chirurgien au service de la compagnie des Indes, il publia en 1773, des Observations sur les maladies qui règnent le plus durant les voyages aux pays chauds, in-8°, 1773. Cet ouvrage eut du succès, et fut réimprimé en 1792 avec des observations très-importantes sur les fièvres, Clark, reçu docteur en médecine à l'université de Saint-André, s'était fixé à Newcastle, où il fit établir, en faveur des indigens, un dispensaire dont l'humanité et l'art lui-même appréciérent bientôt tout le bienfait. Il parvint aussi à faire améliorer le régime de l'hôpital de cette ville; mais les nombreuses contrariétés qu'il éprouva dans cet acte de philanthropie, détériorèrent entièrement sa santé, qui avait toujours été très-délicate. Il mourut aux eaux de Bath le 24 avril 1805. Outre l'ouvrage déjà cité, différens Mémoires insérés dans le recueil de la société de médecine d'Édimbourg, et un Recueil de mémoires sur les moyens de prèvenir les fièvres contagieuses à Newcastle et dans les autres villes très-peuplées, 1802, deux parties in-12; on lui doit encore des Observations sur les fièvres en général et sur la fièvre continue en particulier, 1780, in-8°. Clark avait publié, en 1783, un traité posthume du docteur Dugald Leslie sur le catharre contagieux de cette même année, avec une lettre qu'il avait adressée à l'auteur sur le meilleur traitement de cette maladie.

CLARKE (ÉDOUArd-Daniel ),

célèbre voyageur anglais, a parcouru la France, l'Italie, le Danemarck, la Norwège, la Laponie, la Finlande, la Crimée, l'Asie-Mineure, la Syrie, la Palestine, la Turquie, la Hongrie et l'Allemagne. Savant minéralogiste, il a recueilli dans ces divers pays des trésors précieux pour l'étude dont il s'est long-temps et spécialement occupé. La connaissance des hommes et l'observation des mœurs n'ont point été les objets de ses recherches; mais il a rendu des services à la numismatique, à la science des antiquités, à la minéralogie. C'est à Édouard Clarke qu'est dû ce beau marbre antique, déposé par lui à la bibliothéque cambridgienne, et qui représente les fêtes d'Eleusis. Ses travaux sur la pierre de Rosette prouvent de l'érudition et du goût. Il a donné plusieurs dissertations estimées sur des objets d'antiquités et fait quelques expériences nouvelles qui n'ont pas été inutiles aux progrès de la chimie. Né vers 1775, il fit ses études au collège de Jésus, à Cambridge, et de retour de ses longs voyages, reçut les ordres sacrés, et fut nommé professeur de minéralogie à l'université dont, suivant le style des écoles, il était le nourrisson. Sa Distribution méthodique du règne minéral, infol., 1807, a paru rédigée sans soin et sans clarté. Il a écrit d'un style incorrect, lourd, prolixe, la narration de ses voyages, à la quelle l'intérêt des matières a donné des lecteurs et plusieurs éditions, in-4°, 1810, 2 vol. de supplément, 1811; dernière édition de 1816, 2 gros vol. in-8°. C'est d'ailleurs, pour ce qui tient aux

sciences naturelles, une mine riche en observations neuves. Le tableau qu'il a fait du peuple russe n'est pas de nature à concilier beaucoup d'estime à cette nation. Un peuple dont la servitude est l'élément, des nobles grossiers, des savant sans goût, des princes barbares; la dépravation sans élégance, la corruption des mœurs les plus civilisées au sein de la barbarie, tels sont les traits hideux sous lesquels il représente cette immense armée qu'on appelle le peuple russe, et dont l'inondation, avant un siècle, aura fini par submerger l'Europe entière.

CLARKE (JAMES STANIER), frère du précédent, a été chargé par Georges IV, alors prince-régent d'Angleterre, dont il était chapelain, de mettre en ordre les papiers de Jacques II, et d'en extraire une Vie de ce prince, qui a paru à Londres en 1816. La scrupuleuse fidélité de l'abréviateur a conservé bien des faits curieux, mais que, par respect pour la mémoire du roi, la cour eût pu laisser dans l'oubli. La Vie de Nelson, qu'il a aussi composée d'après les mémoires de l'amiral, est exacte et écrite d'un style correct. Mais l'auteur est tombé dans le défaut trop commun aux historiens anglais, qui souvent offrent le squelette, au lieu du tableau de l'histoire. Dailleurs la plume d'un historiographe chargé d'office, est esclave de tant de convenances, que l'on peut à peine lui reprocher de la timidité, de la sécheresse et de la gêne.

CLARKE (THOMAS-BROOKE), exemple vivant de la route qu'un

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