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tre de l'Influence des croisades sur l'état des peuples de l'Europe, Paris, 1809.

CHOISEUL-PRASLIN (LE DUC DE). Élu, en 1789, par la noblesse de la sénéchaussée d'Anjou aux états-généraux, le due de Choiseul-Praslin s'y montra l'un des plus sages partisans de la liberté, et vota toujours avec la majorité de l'assemblée. Ce fut lui qui fit décréter que les cravates des drapeaux seraient aux trois couleurs. En 1791, il proposa d'approuver la conduite des commissaires qui, lors du voyage du roi à Varennes, ramenèrent ce prince à Paris. Après la session, il vécut dans la retraite, et ne reparut qu'après la révolution du 18 brumaire an 8. Il fut alors nommé sénateur, et quelque temps après, commandant de la légion-d'honneur. Il mourut plusieurs années avant les événemens de 1814.

CHOISEUL-PRASLIN (LE DUC ANTOINE-CÉSAR-FÉLIX DE), fils du précédent, partagea les principes de son père, et ne quitta point la France aux différentes époques de l'émigration. Il devint en 1805 chambellan de l'empereur, et, en 1811, président du collége électoral de Seine-et-Marne. Nommé, le 6 janvier 1814, membre de la légion-d'honneur, le 8 du même mois il eut le commandement, de la 1 légion de la garde nationale de Paris. Le duc de Choiseul-Praslin ayant adhéré à la déchéance de l'empereur, fut nommé pair de France, le 4 juin; le 20 décembre, il fut remplacé dans le commandement de la légion, par le duc de Choiseul-Stainville, son cousin. Les événemens du

20 mars 1815 le reportèrent au commandement de la 1 légion, et le firent comprendre au nombre des pairs nommés par Napoléon; mais après la seconde restauration, il perdit de nouveau et son commandement et son titre de pair.

CHOISEUL-MEUSE (FÉLICITÉ DE). Cette dame est auteur de quelques romans 1° Aline et d'Hermance, 3 vol. in-12, 1812; 2° Paola, 4 vol. in-12, 1812; 3° Cécile, ou l'Élève de l'hospice de la Pitié, 2 vol. in-12, 1816. La Gazette de France du 30 juillet 1816, en rendant compte de ce dernier ouvrage, insinue charitablement que Mme de Choiseul-Meuse a publié « un assez grand nombre de romans trèsgais, assez répandus et fort goû»tés d'une certaine classe de lec»>teurs ; » et après cette petite déclaration scandaleuse, elle dit fort agréablement: Honni soit qui mal y pense. C'est aussi ce qu'affirme M. Pigoreau, libraire-éditeur, dans la petite biographie romancière qu'il a fait paraître en 1821.

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CHOKIER (N. SURLET DE), député de la 2 chambre des états-généraux du royaume des Pays-Bas, a marqué sa carrière législative par des opinions libérales; il a constamment marché dans la direction constitutionnelle que la raison et la justice sanctionnent chaque jour, en dépit de toutes les résistances de la force et de l'aristocratie. M. Cauchois - Lemaire, collaborateur du NainJaune, s'étant réfugié dans le royaume des Pays-Bas, y publia une feuille intitulée le Libéral. Ce journal, écrit dans le même es

prit que le Nain-Jaune, fixa sur
l'auteur l'attention de la police,
qui lui signifia l'ordre de quitter
ce royaume; M. Cauchois-Le-
maire adressa une réclamation
aux états - généraux sur laquelle
M. Chokier refusa de voter, en
soutenant que la question était
mal posée, et que les chambres
n'avaient pas le droit de juger
M. Cauchois sous les rapports
présentés par la police. M. Cho-
kier ne voit que la constitution
de son pays; il l'invoque dans
tous ses écrits, dans tous ses
discours; et, membre de l'oppo-
sition, il défend avec autant
de désintéressement que d'éner-
gie les droits imprescriptibles du
peuple et des commettans qui
l'ont honoré de leurs suffrages.
CHOLLET (LE COMTE FRANÇOIS
AUGUSTE), pair de France, fut
nommé au mois de septembre
1795, député au conseil des cinq-
cents, par le département de la
Gironde. Lorsqu'en novembre de
l'année suivante on proposa le
rétablissement de la loterie, il at-
taqua avec énergie ce projet, qui
n'en fut pas moins adopté. Dans
la séance du 17 février 1797, il,
avança qu'on ne devait admettre
aucune distinction entre des re-
présentans et de simples citoyens
prévenus de calomnie. Le 20 a-
vril suivant, il fut élu secrétaire;
et le 21 mai, il fit rappeler les
198 ex-conventionnels qui avaient
été bannis de Paris en vertu de la
loi du 21 floréal an 4 (10 mai
1796), qu'il fit rapporter dans son
entier. Le 16 juillet 1797, il fit
une motion sur la forme de la dé-
claration à exiger des ministres
du culte. Quelques jours après,

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pour rassurer les acquéreurs des il appuya le biens nationaux, maintien des ventes des presbytères: puis il présenta un nouveau projet pour la suspension de la vente des presbytères non aliénés. Le 27 août, il invoqua l'ajournement du projet relatif à la violation du secret des lettres. Le 2 septembre, surveille de la journée du 18 fructidor an 5, il proposa le renvoi des projets de Thibaudeau sur les mesures à prendre relativement à la marche des troupes. Le 9 du même mois de septembre, il demanda la question préalable sur le projet d'exclure les ex-nobles des fonctions publiques. En vendémiaire an 6, il combattit le projet de suspension de la vente des biens nationaux. Au mois de décembre, il fit deux rapports sur la législation relative aux ministres du culte, et demanda la peine de l'exportation contre les réfractaires. A l'occasion des conspirateurs du 18 fructidor, il soutint que leurs jugemens devaient être rendus dans les formes constitutionnelles. Il fit rejeter l'article d'un projet sur les pensionnats, portant que nul ne pourrait être instituteur s'il n'était marié ou veuf. Le 19 mars 1798, il fit un rapport pour la révision des jugemens rendus depuis le 16 floréal an 5 jusqu'au 18 fructidor, contre les acquéreurs des biens nationaux, les défenseurs de la patrie et les républicains condamnés par les tribunaux. En vendémiaire an 7 (septembre), il fit exempter du timbre les pétitions au corps-législatif, et substituer l'amende contre les délinquans á

la nullité des actes par défaut de timbre. Le 27 novembre (7 frimaire), il combattit le projet de loi de Duplantier de la Gironde, relatif aux biens des pères et mères des émigrés, auquel il reprochait un vice de rétroactivité con

traire à tous les principes. Au mois de floréal (mai 1799), il fut réélu membre du conseil des cinqcents. Il parla sur l'organisation de la garde nationale, et s'opposa à la suppression de la formule de haine à l'anarchie, dans le serment de ses officiers. Le 19 août il fut élu secrétaire. Quelques jours après il fit autoriser le directoire à prendre, à la solde de la république, différens corps étrangers, sous le nom de légions; et le 8 septembre, il présenta un projet sur les sociétés politiques. Après les événemens du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799). qui mirent les rênes du gouvernement entre les mains du général Bonaparte, il fit partie de la commission chargée de réviser la constitution. Il fut ensuite nommé successivement sénateur, comte de l'empire et membre de la commission de la liberté de la presse. Appelé à la pairie, par le roi, le 4 juin 1814, époque de la création de cette dignité, M. le comte Chollet n'a pas cessé depuis lors de siéger à la chambre des pairs.

CHOMBARD (N.), cultivateur propriétaire à Erlyes (Nord), fut nommé, par le bailliage de Lille, membre de l'assemblée nationale, et alla s'y asseoir dans la plaine. Rentré dans la vie privée à la fin de cette assemblée, il reparut de nouveau sur la scène politique

T. IV.

comme membre du conseil des cinq-cents; il y siégea dans la plus absolue nullité, après quoi il rentra à Erlyes, où il est mort en 1805.

CHOMPRE (NICOLAS-MAURI CE), fils de Pierre Chompré, s'est livré aux sciences physiques, et a obtenu, sur les phénomènes gaivaniques, des résultats précieux. Il a donné des éditions d'ouvrages de mathématiques et de dictiounaires, et a traduit quelques ouvrages de l'anglais. Membre de la société galvanique, it a poursuivi avec ardeur et succès cette découverte, qui semble tenir de si près aux mystères les plus intimes de la vitalité; et il a fait, sur ces matières, des expériences à l'utilité desquelles l'institut (classe des sciences physiques, 6 février 1808) a rendu hommage.

CHORON (ALEXANDRE-ETIENNE), né en 1772, à Caen (Calvados), musicien compositeur, menibre de la légion-d'honneur. Il fit ses études au collège de Juilly. Entraîné par un goût invincible vers l'étude de la musique, il s'y livra malgré toutes sortes d'obstacles, et cut pour maître l'abbé Rose, l'un des meilleurs theoriciens français. Pour mieux connaître les traités et les systèmes des célèbres auteurs et compositeurs italiens et allemands, il apprit ces deux langues. A l'époque où il étudiait les ouvrages de Roussier, de J. J. Rousseau et de d'Alembert, quelques calculs qu'il rencontra dans l'ouvrage du géo... mètre le portèrent à apprendre les mathématiques. Ses progres dans cette science lui concilièrent

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l'intérêt et la bienveillance du cé lèbre Monge, qui l'ayant adopté comme son élève particulier, lui fit faire, sous sa direction, tous les calculs, plans et autres travaux de détail pour l'organisation de l'école Polytechnique, alors nommée école centrale des travaux publics, dont cet homme illustre avait conçu le projet. Ce fut même sous ses auspices que M. Choron entra, en 1795, en qualité de répétiteur pour la géométrie descriptive, à l'école Normale, et qu'il devint chef de brigade à l'école Polytechnique lors de la formation de cet établissement. M. Choron eut toujours pour objet principal de ses occupations la science de la musique, à laquelle il rapporta l'étude des langues anciennes et modernes, celle même de l'hébreu: on le dit fort instruit dans la langue de Moïse; plusieurs fois il suppléa le respectable M. Audran, professeur d'hébreu au collège de France. M. Choron, qui, dès son entrée dans la carrière où l'entraînait son talent, avait pu juger de l'imperfection du système musical en général, et en même temps combien étaient insuffisans les ouvrages sur cet art, particulièrement les ou vrages français, s'occupe depuis ce temps à préparer sur la musique des matériaux d'une haute importance. Ces travaux ne l'ont cependant point empêché de s'occuper d'objets d'utilité publique. Il a fondé, en 1801, des écoles et colléges dont quelques-uns subsistent encore aujourd'hui. Associé, en 1812, à la rédaction du bulletin de la société d'encouragement pour l'industrie nationale, il fut,

peu de temps après, chargé par le ministre des cultes, Bigot de Préameneu, des travaux relatifs à la réorganisation des maîtrises et des chœurs de cathédrales, et de la direction de la musique dans les fêtes et cérémonies religieuses dépendant du ministère. Ce travail était approuvé de l'empereur, qui l'avait ordonné; les événemens de 1814 ne permirent pas de le mettre à exécution. Ces mêmes événe→ mens ayant privé M. Choron de ses emplois, il ouvrit alors une école publique de musique, qui, selon toute apparence, laissera des souvenirs dans l'histoire des arts, par l'invention de la méthode concertante, dont elle devint le berceau. En 1815, M. Choron fut nommé, par le ministre de l'intérieur, un des commissaires chargés d'introduire l'enseignement mutuel dans les écoles primaires; c'est en cette qualité que, d'après l'avis de la commission et l'ordre du ministre, il modifia l'ouvrage qu'il avait publié en 1800 ( Methode d'instruction primaire pour apprendre à lire et à écrire), de manière à être employé dans les écoles. Tous les syllabaires et tableaux élémentaires de lecture qui y sont en usage sont de lui. Le souvenir des services qu'il avait rendus comme directeur des fêtes et cérémonies religieuses, le fit appeler à la direction de l'académie royale de musique. Ses efforts pour y introduire la réforme ayant été inutiles, il quitta cette direction qu'il avait occupée pendant dix-huit mois, et rentra dans la carrière de l'enseignement. M. Choron a publié un grand nombre d'ouvrages. Outre

sa Méthode d'instruction primaire pour apprendre à lire et à écrire, il a encore donné: 1° Principes de composition des écoles d'Italie, 1808; 2° Dictionnaire historique des musiciens (avec M. Fayolle), 2 vol. in-8°, 1817; 5° Elemens de composition, traduits de l'allemand d'Albrectots, berger; 4° Syllabaires et tableaux élémentaires de lecture, en usage dans les écoles d'enseignement mutuel; 5° Méthode concertante de musique à plusieurs parties, d'une difficulté graduelle; 6° la même, élémentaire. On croit qu'il publiera incessamment la traduction des œuvres de J. Tenetoris, théoricien du 15me siècle; le Spicilège de musique théorique. Enfin, le travail dont il s'occupe depuis longues années, c'est une Introduction à l'étude générale de la musique, ou Exposition raisonnée du système musical, dans laquelle les notions fondamentales de toutes les branches de ce système sont présentées selon leur ordre naturel, et mises à la portée de toutes les classes de lecteurs. Cet ouvrage, entièrement de création, semblerait au rapport de personnes instruites dans cette partie, devoir opérer une révolution complète dans la théorie de la musique, dont il fait une véritable science. M. Choron est fondateur et directeur de l'école royale et spéciale de chant, instituée dans les vues de former des sujets pour la chapelle du roi, l'académie royale de musique, et autres établissemens du même genre. Au moment où nous écrivons, il parcourt les départemens, muni des instructions des ministres de l'in

térieur et de la maison du roi、 pour y provoquer la formation d'écoles préparatoires, propres à alimenter celles de la capitale. M. Choron a composé plusieurs airs tels que celui de la Sentinelle, qui, grâce à la facilité de leur chant, sont devenus populaires.

CHOUAN (LES QUATRE FRÈRES). Les frères Chouan se nommaient Cottereau; mais ce nom est demeuré dans l'obscurité, tandis que celui de Chouan se trouve déjà placé dans plusieurs dictionnaires et employé par les néologues, comme synonyme d'un autre terme. Les frères Cot ereau, contrebandiers du département de la Mayenne, furent surnommés Chouans parce que, dans leurs incursions nocturnes, ils avaient adopté pour signal de ralliement le cri de la chouette, oiseau de nuit et de mauvais augure. Ils parcouraient en 1793 les environs de Laval, lorsque, réunis à d'autres vagabonds se disant mécontens, ils imaginèrent de faire la guerre au nom du roi de France. Ils étaient d'abord en petit nombre; mais, successivement renforcés par d'autres hordes de la Bretagne et de la Normandie, ils portèrent l'épouvante et la dévastation dans tous les pays qu'ils parcoururent. Jamais il n'y eut de soldats (s'il est permis de qualifier ainsi les chouans) plus indisciplinés ni plus féroces; les Cosaques du Don leur sont à peine comparables. Les chauffeurs, qui ont inondé la France à cette époque (et l'on sait pour quel motif), les assassins des courriers et des

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