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III. CLASSE. Religion et Economie politique.

France et du royaume d'Italie, sur le même sujet, et considérant qu'il est de principe religieux de se soumettre aux lois civiles de l'état, reconnaît et

déclare :

Que la répudiation, permise par la loi de Moïse, n'est valable qu'autant qu'elle opère la dissolution absolue de tous les liens, entre les conjoints, même sous le rapport civil; que d'après les dispositions du code civil, qui régit les Israëlites comme Français et Italiens, le divorce n'étant consommé qu'après que les tribunaux l'ont ainsi décidé par un jugement définitif, il suit que la répudiation mosaïque n'aurait pas le plein et entier effet qu'elle doit avoir; puisque l'un des conjoints pourrait se prévaloir, contre l'autre, du défaut de l'intervention de l'autorité dans la dissolution du lien conjugal.

C'est pourquoi, en vertu du pouvoir dont il est revêtu, le grand Sanhedrin statue et ordonne comme points religieux:

Que dorénavant nulle répudiation ou divorce ne pourra être fait, selon les formes établies par Moïse, qu'après que le mariage aura été déclaré dissous par les tribunaux compétens, et selon les formes du code civil.

En conséquence, il est expressément défendu à tout rabbin, dans les deux états de France et du royaume d'Italie, de prêter son ministère dans aucun acte de répudiation ou de divorce, sans que le jugement qui la prononce lui ait été exhibé en bonne forme. déclarant que tout rabbin qui se permettra d'enfreindre le présent statut religieux, sera regardé comme indigne d'en exercer à l'avenir les fonctions.

Sur le mariage, il a été, délibéré et arrêté, dans la même séance, les points suivans :

Le grand Sanhedrin considérant que dans l'empire Français et le royaume d'Italie, aucun mariage n'est valable qu'autant qu'il est précédé d'un contrat civil devant l'officier public; en vertu du pouvoir qui lui est dévolu, statue et ordonne :

Qu'il est d'obligation religieuse, pour

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tous les Israëlites Français et du royaume d'Italie de regarder désormais dans les deux états, les mariages civilement contractés comme emportant obligation civile; défend, en conséquence, à tout rabbin ou autre personne, dans les deux états, de prêter leur ministère à l'acte religieux du mariage, sans qu'il leur ait apparu auparavant, l'acte des conjoints devant l'officier civil, conformément à la loi.

en

Le grand Sanhedrin déclare, outre, que les mariages entre les Israë lites et les Chrétiens, contractés conformément aux lois du code civil, sont obligatoires et valables civilement, et que bien qu'ils ne soient pas suscep tibles d'être revêtus des formes religieuses, ils n'entraîneront aucun anathême.

Sur la fraternité, il a été délibéré et arrêté, dans la séance du 23 février, les points suivans:

Le grand Sanhédrin ayant considéré que l'opinion des nations parmi lesquelles les Israëlites ont fixé leur résidence depuis plusieurs générations, les laissait dans le doute sur les sentimens de fraternité et de sociabilité qui les animent à leur égard, de telle sorte que ni en France, ni dans le royaume d'Italie, l'on ne paraissait pas fixé sur la question de savoir si les Israëlites de ces deux états regardaient leurs concitoyens chrétiens, comme frères, ou seulement comme étrangers.

Afin de dissiper tous les doutes, à ce sujet, le grand Sanhedrin déclare, qu'en vertu de la loi donnée par Moïse aux enfans d'Israël, ceux-ci sont obligés de regarder comme leurs frères les individus des nations qui reconnaissent Dieu créateur du ciel et de la terre, et parmi lesquelles ils jouissent des avantages de la société civile, ou seulement d'une bienveillante hospitalité. Que la sainte écriture nous ordonnant d'aimer notre semblable comme nous-mêmes; de ne faire à autrui que ce que nous voudrions qu'on nous fit, il serait contraire à ces maximes saintes de ne point regar der nos concitoyens Français et Italiens, comme ses frères. Que d'après cette

doctrine universellement reçue,, et par les docteurs qui ont le plus d'autorité dans Israël, et par tout Israëlite qui n'ignore point sa religion; il est du devoir de tous d'aider, de protéger, d'ai mer leurs concitoyens, et de les traiter, sous tous les rapports civils et moraux, à l'égal de leurs co-religionnaires. Que puisque la religion mosaïque ordonnait aux Israëlites d'accueillir avec tant de charité et d'égards, les étrangers qui allaient visiter leurs villes, à plus forte raison leur recommande-t-elle les mêmes sentimens envers les individus des nations qui les ont accueillis dans leur sein, qui les protégent dans leurs

lois, les défendent par leurs armes, leur permettent d'adorer l'éternelselon leur culte, et les admettent, comme en France et dans le royaume d'Italie, à la participation de tous les droits civils et politiques.

D'après ces diverses considérations, le grand Sanhedrin ordonne à tout Israë lite de l'empire Français, du royaume d'Italie, et de tous autres lieux, de vivre avec les sujets de chacun des états dans lesquels ils habitent, comme avec leurs concitoyens et leurs frères, puisqu'ils reconnaissent Dieu créateur du ciel et de la terre, parce qu'ainsi le veut la lettre et l'esprit de notre sainte loi.

QUATRIÈME CLASSE.

BEAUX-ARTS.

Galerie antique, ou Collection des chefs-d'œuvres d'architec ture, de sculpture et de peinture antiques, gravée au trait par M. Boutrois, et accompagnée d'un texte historique et descriptif par M. Legrand, architecte des monumens publics. Première division.- La Grèce. 9. livraison in-folio. A Paris, chez Treuttel et Würtz, librairue de Lille, no. 17; et à Strasbourg, même maison de commerce. Prix, 8 fr. papier grand-raisin ordinaire; 12 fr. papier d'Hollande Quelques exemplaires au lavis à l'encre de la Chine: prix, 40 fr.

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res,

Cette nouvelle livraison d'un ouvrage estimable, qui sans égard aux circonstances, se continue avec activité, confient les trois dernières planches de la Tour des Vents à Athènes, sous les

nos. 61, 62 et 63. Elles représentent trois des figures qui sont sculptées au nombre de huit, sur les faces de ce monument. Ces trois figures sont; Libs ou le vent sud-ouest, qui souffle directement à travers le golfe Saronique sur le rivage d'Athènes; il tient un aplustre, espèce d'ornement à quatre ou cinq branches, et qui s'attachait à la plus haute extrémité de la poupe à attacher quelques cordages. Zéphyrus des vaisseaux; peut-être servait-il aussi ou le vent d'ouest, beau jeune homme ailé, d'une figure douce et voluptueuse, et qui répand des fleurs de toute espèce contenues dans la draperie qui lui sert de ceinture. Enfin, Sciron ou le vent de ceux qui soufflent à Athènes : il est du nord-ouest, et le plus desséchant très-froid l'hiver; mais l'été il est brûlant et presque toujours accompagné d'orages destructeurs de la végétation

et nuisible à la santé des habitans. Aussi le statuaire l'a-t-il représenté sous la forme d'un vieillard sevère, les cheveux et la barbe en désordre, couvert d'une tunique avec des manches et d'un manteau; il renverse un vase d'une belle forme, couvert de riches

ornemens

Ve. CLASSE. Beaux-Arts.

ornemens que les antiquaires et les voyageurs ont regardé comme un emblême de ces différentes qualités, et qu'ils ont expliqué diversement comme on a pu le voir dans le texte de la huitième livraison.

Les quatre planches suivantes, dont deux sont doubles en grandeur, donnent le plan, L'élévation générale, la coupe dans toute la hauteur, et un détail du soubassement du monument choragique de Lysicrates, vulgairement connu sous le nom de lanterne de Démosthènés à Athènes. Pour en donner une idée à nos lecteurs, nous rapporterons ici les premières lignes du texte qui accompagne ces planches, et où M. Legrand s'exprime ainsi :

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gènes, d'Epicure, de Zénon, de Lysippe, de Praxitèles et d'Apelles, « puisque tous ces hommes célèbres « vivaient au siècle d'Alexandre-leGrand, siècle également fameux par l'expédition de ce conquérant, par la philosophie et par les beaux arts ». Nous ne pousserons pas plus loin qui suffit faire conit pour naître de quel intérêt ce monument doit être sous les rapports de l'art et de l'histoire, et comment il est décrit dans l'ouvrage auquel nous renvoyons.

Ce joli petit monument est une des plus curieuses productions de l'architecture des Grecs; il est d'autant · plus précieux et plus intéressant à analyser, que c'est le seul exemple de l'ordre corinthien, d'une date << ancienne, que l'on ait trouvé jusqu'à cette citation, d'Athènes; présent dans les ruines d que le caractère de son architecture etde sa sculpture est original, et différent de ce que les Grecs ont exécuté long-temps après dans les monumens « romains; qu'enfin son exécution est spirituelle et savante, soignée même, "sans être froidement finie, et que le << motif de son exécution a rapport aux lettres et aux arts agréables; elle prouve quel cas les Grecs en faisaient, u et quels moyens ils employaient pour « entretenir l'émulation parmi leurs poëtes et leurs artistes.

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On apprend par l'inscription sui« vante, gravée en trois lignes sur les trois bandes égales de l'architrave, en quel temps et à quelle occasion ce charmant édifice fut élevé. Cette inscription est en caractères grecs, et voici sa traduction :

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Lysicrates de Cicyne, fils de Lysithides avait fait la dépense du

chœur.

« La tribu Acamantide avait remporté le prix pour le choeur des jeunes gens. Théon était le joueur de flûte. (Ce joueur de flûte était aussi ordi

Journal général, 1807, No.

Avis aux anciens Souscripteurs.

N. B. Les anciens souscripteurs pour la Galerie antique, qui ne possèdent que les huit premières livraisons de cet Juvrage, publiées dans le temps sans texte, sont prévenus qu'ils pourront, pendant trois mois, se procurer séparément, en se faisant inscrire pour les livraisons suivantes, le texte historique et descriptif, et les planches supplémentaires qui leur manquent pour completter les neuf livraisons actuellement mises au jour de la nouvelle publication de cet ouvrage. Ledit texte formant 140 pages grand in-folio et les huit planches supplémentaires ensemble, au prix de 24 fr.

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Cours historique et élémentaire de peinture, ou Galerie complète du musée Napoléon, publiée par Filhol, et rédigée par Joseph Lavallée. 48. livraison. Le prix de chaque livraison est sur pap. fin nom de jésus, 8 fr. Sur papier vélin, 12 fr. Papier vélin, figures avant la lettre, 24 fr. On souscrit chez Filhol et chez Treuttel et Würtz.

Piérides; Cérès métamorphosant Stellion en lézard; Niobé changée en rocher; les Paysans de Lycie changes en grenouilles par Latone; Apollon ordonnant le supplice de Marsyas. - F. Gay et Treuttel et Würtz. In-8°., papier raisin, 8 fr.; pap. vélin, 16 fr. In-4°., pap. fort, 16 fr. fig. avant la lettre; papier nom de jésus vélin, 32 fr.

Cette douzième livraison offre le

Celte livraison comprend six planches avec leurs explications: 1) Echo même intérêt que les précédentes ; elle et Narcisse de Nicolas Poussin, gravé se compose du sixième livre, termine à l'eau forte par Châtaignier, et terminé le second volume, et forme la moitié par Dambrun; 2) le repos de la Sainte- des livraisons que doit avoir ce bel ouFamille, du Pesarese, gravé à l'eau vrage. forte par Chataignier, terminé par Dennel; 3) Tancrède secouru par Herminie, gravé à l'eau forte par Châtaignier, terminé par Bovinet; 4) paysage de Nicolas Poussin, gravé à l'eau forte par Desaulx, terminé par Niquet; 5) le petit faiseur de bulles de savon de P. Mieris, gravé à l'eau forte par Lerouge, terminé par Delaunay; 6) Hippocrate et Bacchus, statues dessinées par Vauthier, gravées par Bou

trois.

Deux Estampes coloriées représentant l'amour du temps présent et l'amour du temps passé; caricature allégorique. Chez Noël frères, rue des Noyers, n°. 49. I fr. chaque.

POÉSIES.

La Muse créole, ou Recueil de poésies fugitives, par M. J. G. L. de Saint-Léger. 1 vol. in-12. Chez l'Auteur, rue St.-Honoré, n°. 414, et Delobelle. 1 fr. 50 c.

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La Religion vengée, poëme en dix chants, par le cardinal de Bernis. Nouv, édition conforme

Les Métamorphoses d'Ovide, tra-
duction nouvelle, avec le texte
latin; suivie de l'explication des 2 fr.
fables, et de notes géographi-
ques, historiques, critiques,
etc., par M. G. T. Villenave,
4 vol. in-4°. et in-8°., avec 140
figures gravées par les plus cé
lèbres artistes de la capitale,
d'après les dessins de MM. Le-
barbier, Monsiau et Moreau,
12. livraison, composée de huit
feuilles de texte et de notes, et
de six figures représentant Per-
sée pétrifiant ses ennemis, en
découvrant à leurs yeux la tête
de la Gorgone; Minerve et les

à celle de Parme. I vol. in-12.
Avignon, chez la V. Seguin et
fils; Paris, Surone. I fr. 80 c. -
a fr. 35 c.

THEATRE.

Les Ricochets, comédie en un
acte et en prose, par J. B. Pi-
card. Brochure in-8°. Martinet.
I fr.
- I fr. 25 c.

IV. CLASSE. Théâtre.

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L'Epigramme, comédie en quatre
actes et en prose, imitée de l'al-
lemand de Kotzebue, Br. in-80
Renouard, 1 fr. 50 c. -
I
- 2 fr.
Le Schal, ou le Cachemire, co-
médie en deux actes, imitée de

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l'anglais de Garrick. Br. in-8°. Même adresse. I fr. I fr. 50 c.

Le Mari d'autrefois, imité de l'allemand. Broch. in-8°. Même adresse. I fr.- I fr. 25 c.

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Ces pièces, toutes trois représentées sur le nouveau théâtre des Variétés étrangères, établi à Paris, rue SaintMartin, sont les premières d'une collection qui contiendra les meilleures comédies des théâtres allemands, anglais, etc., arrangées pour la scène française, et qui auront été représentées sur ce théâtre. Il en paraîtra environ trois par mois la réunion de ces pièces formera une collection de ce que les théâtres des autres nations de l'Europe offrent de plus nouveau et de plus piquant. Les personnes qui voudront se procurer les pièces au moment même de l'impression pourront souscrire pour cinquante feuilles d'impression, ce qui donnera environ douze comédies plus ou moins longues. Le prix de cet abonnement sera de 15 fr. 18 fr.

Annuaire dramatique, ou Etrennes théâtrales. 3*. année. Vol. in-18. Mad. Cavanagh, 1 fr. I fr. 25 c.

Cet annuaire contient 1) l'indication des diverses agences des spectacles pour tous les théâtres de la France et de l'étranger; 2) les noms et demeures de tous les directeurs, auteurs, danseurs, musiciens et employés quelconque de tous les théâtres de Paris; 3) les répertoires de tous ces théâtres, la date de la représentation de toutes les pièces restées au répertoire des priacipaux, et leur travail pendant l'asnée 1806; 4) les noms des auteurs de toutes les pièces, morts ou vivans; 5)les noms et résidences des correspondans des deux agences de Paris, chargées de percevoir les droits des auteurs dans les villes de France, pour MM. Framery, Prin et Sauveau, avec le

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