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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE.

TOME III.

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DICTIONNAIRE

HISTORIQUE,

OU

HISTOIRE ABRÉGÉE

DES HOMMES QUI SE SONT FAIT UN NOM PAR Leur génie, leurS TALENTS,
Leurs vertus, LEURS ERREURS OU LEURS CRIMES, DEPUIS LE COMMENCE
MENT DU MONDE JUSQU'A NOS JOURS;

PAR L'ABBÉ F. X. DE FELLER.

SEPTIÈME ÉDITION,

ENRICHIE D'UN GRAND NOMERE D'ARTICLES NOUVEAUX, INTERCALÉS PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE;
CORRIGÉE SUR LES OBSERVATIONS DE NOS MEILLEURS BIOGRAPHES, ET ORNÉK DV PORTRAIT
DE L'AUTEUR.

TOME TROISIÈME.

PARIS.

MÉQUIGNON-HAVARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR,
RUE DES SAINTS-PÈRES, No 10.

M DCCC XXVIL

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+ BETTINELLI (Xavier), jésuite et célèbre littérateur italien, naquit à Mantoue le 18 juillet 1718. Il étudia dans les colléges de la compagnie de sa ville natale, et de Bologue. Il passa à Brescia en 1739, où il professa les belles - lettres pendant cinq ans. Le P. Bettinelli avait beaucoup de goût et de talent pour la poésie; mais une timidité naturelle l'empêchait de faire valoir ce talent. Il y avait alors à Brescia trois savants distingués, le cardinal Quirini et les comtes Mazzucchelli et Duranti. Le premier s'étant aperçu des heureuses dispositions du P. Bettinelli, l'encouragea à les cultiver, et exigea même qu'il composat quelques morceaux pour l'académie, dont le cardinal était membre. Contraint d'obéir, le P. Bettinelli lut dans cette académie un sonnet qui fut très applaudi, et qui dès lors le fit entrer dans la carrière poétique. Il se fit encore plus avantageusement connaître par quelques poésies qu'il composa pour l'exerTOME III.

BET

cice de ses élèves; mais ce fut à Bologne où il établit sa réputa tion de bon poète. En même temps qu'il étudiait les sciences sacrées, il faisait jouer sur le théâtre de son college sa tragédie de Jonathas. Quoique cette pièce soit inférieure à celles que composa, dans le même genre, son confrère le P. Granelli, elle obtint cependant un succès prodigieux. C'est pendant le carnaval qu'on exerce en Italie les élèves à la déclamation dramatique, temps qu'on consacre ordinairement aux plaisirs de toute espèce. Malgré le grand nombre de dissipations dont Bologne abondait, le théâtre des PP. jésuites était toujours rempli des personnes les plus qualifiées, avides de voir et d'applaudir la nouvelle tragédie. Le jeune auteur, fêté de toutes parts, encouragé par l'approbation d'un public éclairé et difficile, se livra entièrement à l'étude des belleslettres. Il fit en même temps des connaissances utiles, et se captiva l'amitié de Manfredi, célèbre

I

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