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Alors seulement les hommes instruits se déterminèrent à écrire en grec moderne. Auparavant la Grèce avait eu des savans et des écrivains estimables; mais ils avaient presque tous écrit en grec littéral, possédés du même préjugé qui faisait, en Europe, mépriser aux savans l'usage des langues vulgaires, pour se servir uniquement de la barbarie du latin. Le dix-huitième siècle vit tomber ce préjugé scolastique, et la langue grecque moderne commença à se créer une littérature qui pût avoir un caractère et de l'originalité. Afin de rendre plus sensibles les progrès que faisait la nation grecque vers l'acquisition des connaissances scientifiques et littéraires, je diviserai en trois périodes l'histoire de ces progrès. La première (1700-1750) comprend les premiers pas de notre littérature. Le gouvernement turc venait d'accorder aux Grecs d'importans priviléges, en choisissant parmi eux ses interprètes et les princes de Valachie et de Moldavie. Le crédit politique de ces princes auprès du ministère ottoman, améliora le sort de la nation grecque. Sous leurs auspices, les lettres commencèrent à reparaître, les écoles à s'élever, les lumières à se répandre. Dans cette première période, on s'appliqua surtout à l'étude du grec littéral.

La seconde (1750-1800) s'est caractérisée

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PREMIÈRE PÉRIODE.

L'homme qui se distingua le plus dans cette période, et qui imprima à la nation un mouvement progressif vers les sciences et les lettres,

fut Alexandre Maurocordato. Natif de l'île de
Scio, cet homme extraordinaire, après avoir
achevé ses humanités, passa en Italie, et y étu-
dia la philosophie et les sciences exactes. De re-
tour en Grèce, il s'établit à Constantinople, où
ses vastes connaissances lui firent obtenir la
chaire de philosophie et de belles-lettres. Il l'oc-
cupa long-temps avec une grande réputation, et
composa pendant cet intervalle, en grec ancien,
une grammaire très-estimée, une rhétorique
plusieurs commentaires sur différens auteurs et
poètes classiques grecs; une logique, une méta-
physique et une histoire des Juifs, depuis Abra-
ham jusqu'à la fin du dix-septième siècle. Le re-
cueil de ses lettres a été imprimé dernièrement
à Constantinople. L'éditeur en a supprimé plu-
sieurs
passages, où Maurocordato, s'adressant à
ses amis intimes, et particulièrement à Dosithée,
patriarche de Jérusalem, dévoilait sa haine pour
les oppresseurs de sa nation, et ses vœux pour
sa délivrance. Le style de ces différens ouvrages
est si élégant et şi correct, qu'on pourrait le com-
parer à celui des auteurs anciens du second rang.

Une infinité d'hommes savans sortirent de l'école de Maurocordato. On compte parmi ses élèves de fameux prédicateurs, des évêques et archevêques, des professeurs et des hommes de

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lettres, tels The Miniati, Caravellas. Meletius. Jacob Argos: Sugiuri. Catheonore, Critias, Hurmuzy Panagiotore. Panatotaky, personnage distingué et qui fut le premier Grec interprète de la Porte ottomane, avait recommandé à plusieurs ministres tures Mauricordato, son ami ináme, et particulièrement au fameux grand-vizir Kiourouicu: de sorte qu'à la mort de Panajotaky, Maurocordato lui succéda dans la charge d'interprète de la Porte: et, quand il accompagna les plénipotentiaires tures aux conférences de Carlowitz, il obent le titre de secrétaire-interprète.

Maurocordato, jouissant de la faveur et de l'estime du ministère ottoman, protégeait sa nation contre la rapacité et les calomnies des gouverneurs de province, obtenait la permission d'établir des écoles publiques dans différentes villes de la Turquie européenne et de l'Asie mineure, achetait et faisait acheter les ouvrages des auteurs classiques imprimés en Europe, en dotait les écoles, et facilitait ainsi la propagation des lumières en Grèce. Il mourut drogman ou interprète de la Porte. Son fils Nicolas, qui fut le premier Grec nommé prince de Valachie, suivit les traces de son père, et, non moins savant que lui, protégea efficacement les sciences et les belles

lettres. Ce fut alors que la langue grecque moderne commença à se polir et à s'épurer graduellement, tant par les sermons prêchés dans cet idiome, que par les soins qu'on mettait à le parler avec élégance dans les conseils fréquens du synode et dans les sociétés choisies.

Des écoles florissaient dans plusieurs parties de la Grèce, et particulièrement à Constantinople et à Jannina. De ces deux écoles sortirent Samuel, patriarche de Constantinople; Dorothée de Mitylène; Eugène Bulgaris, et Théotoky de Corfou. Une foule de jeunes Grecs, après avoir fini leurs études dans ces écoles, passaient en Europe, les uns pour se perfectionner dans les sciences et les langues européennes, les autres pour étudier la médecine sous le célèbre Boërhaave. Tels furent les Eugène, les Théotoky, les Tyanite, les Jakovaky Rizo, les Athanasaky Ypsilanty, les Emmanuel Argyropoulo, les Scarlatto Caradza, les Michel Mano, les Alexandre Cassimi et les George Chantzery. Ils laissèrent tous différens ouvrages, tant en grec littéral qu'en grec moderne, la plupart imprimés à Bucharest, à Venise ou à Leipsick. Quelques-uns sont restés inédits, entre autres une histoire de l'empire ottoman et de la Grèce depuis la prise de Constantinople jusqu'à la dernière moitié du

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